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En informatique théorique, la complexité descriptive est une branche de la théorie de la complexité et de la théorie des modèles, qui caractérise les classes de complexité en termes de logique qui permet de décrire les problèmes.
La complexité descriptive donne un nouveau point de vue car on définit des classes de complexité sans faire appel à une notion de machines comme les machines de Turing. Par exemple la classe NP correspond à l'ensemble des problèmes exprimables en logique du second ordre existentielle : c'est le théorème de Fagin[1],[2].
Expliquons le principe de la complexité descriptive avec le problème de 3-coloration d'un graphe. Il s'agit du problème de décision qui consiste à savoir, étant donné un graphe, si on peut colorier ses sommets avec trois couleurs de façon que deux sommets adjacents ne soient pas de la même couleur. La figure à droite donne un exemple d'un graphe 3-coloriable.
Ainsi, en complexité descriptive, un problème de décision est décrit par une formule logique, qui correspond à faire une requête (par exemple, la requête "est-ce que le graphe est 3-coloriable ?"). Une instance d'un problème de décision est un modèle (par exemple, un graphe pour le problème de 3-coloration est vu comme un modèle) sur lequel on peut évaluer des formules logiques. Les instances positive d'un problème de décision (i.e. dans l'exemple les graphe 3-coloriable) sont exactement les modèles dans lesquelles la formule est vraie.
Considérons le problème de décision A qui consiste à déterminer si un graphe G est tel que tout sommet de G admet une arête incidente. Un graphe G est vu comme un modèle où les éléments du domaine sont les sommets du graphe et la relation du graphe est un prédicat . Le problème de décision A est exprimable en logique du premier ordre car on décrit les instances positives par la formule (tout sommet s admet un successeur t).
Le premier résultat du domaine, et l'un des plus importants est le théorème de Fagin[1],[2] qui donne l'équivalence entre :
De nombreuses autres classes ont aussi été caractérisées de la même manière et sont résumés dans la table suivante, pour la plupart par Neil Immerman.
Classes de complexité | Logiques correspondantes |
---|---|
AC⁰ | logique du premier ordre |
NL | logique du premier ordre avec une clôture transitive |
P | logique du premier ordre avec plus petit point fixe |
NP | logique du second ordre existentielle |
co-NP | logique du second ordre universelle |
PH | logique du second ordre |
PSPACE | logique du second ordre avec une clôture transitive |
EXPTIME | logique du second ordre avec plus petit point fixe |
ELEMENTARY | logique d'ordre supérieur |
RE | logique du premier ordre existentielle sur les entiers |
co-RE | logique du premier ordre universelle sur les entiers |
Neil Immerman justifie la théorie de la complexité descriptive car elle montre que les classes de complexité définies en utilisant les machines de Turing sont naturelles : elles sont définissables même si on n'utilise pas les modèles de calculs classiques[3]. De plus cette théorie donne un nouveau point de vue sur certains résultats et certaines conjecture de théorie de la complexité, par exemple le théorème d'Abiteboul et Vianu (en)[4] indique que les classes P et PSPACE sont égales si les logiques Inflationary Fix Point (IFP) et Partial Fix Point (PFP) sont égales.
Page de Neil Immerman sur la complexité descriptive, avec un diagramme.
La classe PTIME intersectée avec des problèmes invariants par bisimulation correspond à la logique du mu-calcul de dimension supérieure[5].
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