Loading AI tools
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un code forestier est un recueil de textes réglementaires et législatifs concernant l'exploitation et, depuis quelques années[Quand ?], la protection des forêts en France et des écosystèmes ou des populations qui en dépendent. Le droit de nombreux pays n'emploie pas le mot de « code » mais des expressions telles que loi forestière, ou de loi sur la forêt.
Pour faciliter l'exploitation forestière de nouveaux territoires, ou pour répondre à la convention sur la forêt et à la convention de Rio sur la biodiversité, ou en Europe à la convention d’Helsinki, ou pour mieux prendre en compte les données scientifiques et techniques concernant la forêt, divers pays ont mis à jour leur code forestier, dont la Russie qui gère ou possède 882 millions d'hectares boisés, soit 1/4 de la forêt mondiale, avec près de 50 % des résineux du monde qui a un nouveau code forestier depuis le , qui souhaite pouvoir plus largement exploiter la taïga.
Il ne faut pas les confondre avec les chartes ou les codes éthiques ou codes déontologiques qui accompagnent certaines démarches forestières telles que le Code d'éthique du CIF/IFC au Canada[1]. Les codes forestiers sont d'application obligatoire, ce qui n'empêche pas le propriétaire d'aller plus loin que ce socle minimal s'il le souhaite. En revanche, la charte des forêts, probablement la première de ce genre, établie en 1217, au royaume d'Angleterre par décret royal avait force de loi.
Le code forestier est en Belgique aujourd'hui régionalisé ; le code forestier wallon qui datait de 1854 et était essentiellement axé sur les aspects commerciaux de la forêt a été entièrement toiletté et complété. Sa nouvelle version[2] a été adoptée, plus de 150 ans après la précédente par le Parlement wallon le , après presque 10 ans de discussions. Il priorise clairement le développement et la protection de la multifonctionnalité de la forêt, dans un objectif de développement soutenable de la filière bois et des habitats forestiers. Son article 1er stipule que :
Ce code introduit :
Bien que l'équilibre sylvo-cynégétique soit important pour la forêt, les aspects cynégétiques de la forêt ne sont pas abordés dans ce code, parce que traités dans d'autres réglementations (chasse et faune sauvage). Le code impose cependant que le plan d'aménagement des bois de plus de 20 ha des personnes morales de droit public détermine et hiérarchise « des objectifs spécifiques de gestion durable des bois et forêts, y compris l’équilibre entre la faune et la flore ».
Ce code s'applique à tous les massifs forestiers, mais aussi aux « terrains accessoires des bois et forêts » boisés (espaces couverts d’habitats naturels, dépôts de bois, gagnages, marais, étangs, coupe-feu) ; aux parcs ou vergers à graines produisant du « matériel de reproduction générative » et/ou des pieds-mères[4] ou des « explants de base[5] pour le matériel de reproduction végétative ». Sont exclus de l'application du code les boisements gérés par l’État à des fins militaires ou pénitentiaires, ceux situés en zone de parc, en zone d’habitat ou en zone d’habitat à caractère rural au plan de secteur ; les plantations d’alignement ou rideaux d’arbres ou d’arbrisseaux (jusqu'à 10 m de large ; calculé à partir du centre des pieds, en bordure de voiries ou parcelle agricole), sauf s'ils bordent des sentiers ou chemins. Il précise explicitement les domaines éligibles aux subventions gouvernementales, dont « les travaux destinés au maintien ou au développement de la biodiversité » ou « le groupement ou le regroupement, en gestion ou en propriété ». Le gouvernement peut organiser un régime d’agrément des acheteurs, exploitants de coupe ou de produits de la forêt et entrepreneurs de travaux forestiers (Art. 51). L'article 58 impose de décliner la directive 2001/42/CE relative à l’évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l’environnement et la directive 2003/35/CE sur la participation du public lors de l’élaboration de certains plans et programmes relatifs à l’environnement, via notamment l'enquête publique sur le projet de plan d’aménagement. Ce plan est obligatoire et le Gouvernement se substitue au propriétaire s’il n’a pas adopté un plan d’aménagement dans les délais (Art 63) et dans les bois publics classés en réserve naturelle domaniale ou agréée, en réserve forestière, zone Natura 2000 ou dans un parc naturel le plan d’aménagement existant doit être révisé et rendu conforme aux règles et objectifs de ces statuts.
En 1291, Philippe le Bel crée l'administration des eaux et forêts mais jusqu'au XIVe siècle, les forêts françaises ont été exploitées sans aucune réglementation. À l'époque, le bois est utilisé principalement pour se chauffer mais avec l'accroissement de la population, les réserves en bois commencent à baisser. À tel point qu'en 1346, Philippe de Valois instaure le premier code forestier.
Malgré ce premier code, en 1520, la forêt ne représente plus que 25 % du territoire national. Au XVIIe siècle, Colbert et Louis XIV ont besoin de bois pour les constructions de maisons et de bateaux. De 1661 à 1669, un nouveau code[6] est élaboré visant à réorganiser l'exploitation sylvicole et en assurer la pérennité.
Malgré ces mesures, en 1827, à l'aube de la révolution industrielle, la forêt ne constitue plus que 16 % du territoire français et un nouveau code est promulgué qui restreint les droits d'usage des paysans sur les forêts et qui déclenche notamment la « guerre des Demoiselles » en Ariège (1829 - 1832). Comme en témoigne Daniel Peter dans son ouvrage Naître, vivre et mourir dans l'Outre Forêt (p. 254), ce nouveau code « prive en effet un certain nombre d'habitants de bois mort pour le chauffage, de feuilles mortes utilisées pour les animaux dans les étables ou comme engrais, de bruyères et de genêts qui servent de fourrage, du pacage pour le bétail et de la cueillette des baies et fruits sauvages et de champignons ».
Au XXe siècle, la loi du (loi 51-516 relative à la procédure de codification des textes législatifs concernant les forêts) clarifie le code de 1827 « à l'exclusion de toute modification de fond », précise l'article 2, pour y compiler tous les textes régissant la forêt. Le décret 52-1200 du portant sur la codification des textes législatifs concernant la forêt constitue donc le remaniement le plus important depuis 1827, en élargissant les sujets traités par le code.
Un second décret modificateur notable (décret n°79-113 du ) est intervenu notamment pour moderniser le système de numérotation. Celui-ci a de nouveau été modifié en 2012 (ordonnance n°2012-92 du et décret n°2012-836 du ), en lien avec une modernisation de la rédaction.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.