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déesse de la magie dans la mythologie grecque De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Dans la mythologie grecque, Circé (en grec ancien Κίρκη / Kírkê, « oiseau de proie[1] ») est une très puissante magicienne aussi qualifiée par Homère de πολυφάρμακος / polyphármakos, c'est-à-dire « particulièrement experte en de multiples drogues ou poisons, propres à opérer des métamorphoses ». Elle est décrite par les auteurs antiques comme une déesse (Homère, Virgile), mais a ensuite été estampillée pour des motifs idéologiques ultérieurs comme une sorcière ou enchanteresse.
Nom dans la langue maternelle |
Κίρκη |
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Domicile | |
Activité |
Magicienne |
Père | |
Mère | |
Fratrie | |
Conjoint | |
Enfants |
Vénérée par |
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Circé est la fille d’Hélios (le Soleil) et de l’Océanide Perséis, sœur d’Éétès, de Dilemme[2] et de Pasiphaé[3].
Homère[4], Hésiode[3], Virgile[5] et Ovide[6] la considèrent, de par sa naissance, comme une déesse à part entière, ce qui ne semble pas avoir été le cas du reste de sa parentèle. Cicéron s'interroge sur son caractère humain ou divin dans deux de ses ouvrages: au livre III du De natura deorum et au livre I du De officiis[7].
Elle apparaît principalement au chant X de l’Odyssée : elle habite dans l’île d’Ééa, dans un palais situé au milieu d’une clairière, entouré de loups et de lions, autrefois des hommes qu'a ensorcelés Circé. C’est là qu’elle a autrefois, si l'on en croit les récits argonautiques, recueilli et purifié Jason et Médée (sa nièce, fille d’Éétès) après le meurtre d’Absyrtos[8].
Quand Ulysse et ses compagnons abordent l’île, vingt-deux d’entre eux, menés par Euryloque, se laissent attirer jusqu’au palais par une voix harmonieuse[9]. La magicienne les accueille et leur offre un cycéon, breuvage composé de gruau d’orge, de miel vert, de fromage et de vin de Pramnos auquel elle ajoute un poison[10]. Dès qu’ils ont bu, elle récite une incantation qui les transforme en porcs. Euryloque, resté dehors, court avertir Ulysse, qui part à la recherche de Circé la magicienne. Le dieu Hermès lui apparaît alors sous la forme d’un beau jeune homme tenant un roseau d’or. Le dieu Hermès à la baguette d’or lui remet l’herbe « moly » (μῶλυ / mỗlu) et lui donne des instructions pour triompher de Circé[11]. Quand il arrive chez la magicienne, celle-ci lui offre le cycéon, mais elle échoue à le transformer. Ulysse tire son épée ; apeurée, Circé lui offre de partager son lit. Là encore, Ulysse, suivant les recommandations d’Hermès, demande à la magicienne de jurer par « le grand serment des dieux » qu’elle ne cherchera plus à lui faire de mal[12]. Cela fait, Ulysse et Circé s’unissent, puis elle rend aux compagnons leur apparence humaine[13]. Un an s'écoule. Elle aide enfin le héros et son équipage à préparer leur départ[14], en leur conseillant d'aller consulter le devin Tirésias aux Enfers.
De ses amours avec Ulysse, elle aurait conçu plusieurs enfants (leur nombre et leur nom divergent beaucoup selon les traditions) : Télégonos, Latinos, Agrios, Cassiphoné, Nausinoos, Nausithoos, etc. On prête en outre à Circé bon nombre d’enfants nés de liaisons avec plusieurs Olympiens. Ainsi, dans les Dionysiaques, Nonnos de Panopolis lui attribue-t-il la maternité de Phaunos, l’équivalent du Faunus latin, issu de ses amours avec Poséidon.
Le logographe grec Denys de Milet[15] fait de Circé la fille d’Éétès et d’Hécate, déesse lunaire de la sorcellerie qui préside aux incantations. Toujours selon lui, elle épouse le roi des Sarmates, qu’elle empoisonne. Chassée une première fois par ses sujets, elle fuit sur une île déserte, ou selon d’autres, vers l’Italie où elle fonde Circaeum, aujourd'hui Monte Circeo, dans le Latium. C'est ainsi que les auteurs romains la relient à leur propre mythologie. Chez Ovide, elle se distingue alors par de nombreuses actions malfaisantes, transformant par exemple Scylla en monstre marin[16] par jalousie, et le roi Picus en pivert[17].
Au Moyen Âge on la retrouve dans les légendes populaires d’Italie, mêlée à la figure d’Hérodiade sous le nom d’Aradia, fille de Diane et de Lucifer.
Les commentaires anciens et modernes sur Circé abondent. D'après l'étymologie de son nom, Plutarque et Stobée l'identifient respectivement à la « révolution circulaire de l’univers » et au « mouvement circulaire et périodique de la renaissance » dont sont victimes les hommes soumis à un destin animal[18]. Plus récemment, le philosophe d'Hooghvorst a repris cette interprétation : « Le mouvement circulaire évoque l'idée de l'éternel retour sans terme, donc sans évasion possible. [...] La nature de ce monde, Circé, devient, sans bonne chymie, une femme mauvaise et traîtresse[19]. »
D’après Dion de Pruse dans le VIIIe Discours, le poison de Circé n'est autre que le plaisir, délétère, corrupteur des sens, qui ramène l’homme à l'état de bête sauvage, prenant le loup et le porc à titre d’exemples.
Le pays des Tyrrhéniens était réputé de longue date pour les plantes médicinales dont il abondait. Ainsi s'expliquent les nombreuses allusions aux diverses drogues de Circé et à leurs funestes effets psycho-somatiques : ivresse, perte de mémoire, délire et chute dans un profond sommeil. De tels effets peuvent provenir, selon les spécialistes de la pharmacologie moderne[20], de la stramoine, Datura stramonium, dont le principe actif, l'atropine, se retrouve aussi dans la belladone et dans la jusquiame.
Le contre-philtre, fourni à Ulysse par le dieu polypharmacien qu'est Hermès, et qui a pour nom moly, a été identifié, selon les études pharmacologiques les plus récentes[21], comme étant le perce-neige, Galanthus nivalis, dont le principe actif, la galanthamine, contrecarre l'action de l'atropine.
La circée de Paris ( Circaea lutetiana ) est une plante herbacée et vivace. Elle est connue sous son nom populaire d’« herbe des sorcières » ou d’« herbe enchanteresse ». Bien que non toxique, la tradition populaire lui prête des pouvoirs maléfiques[25].
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