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peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles Théophile Angrand, né le à Criquetot-sur-Ouville et mort le à Rouen, est un peintre néo-impressionniste français de l'École de Rouen[1],[2], de convictions anarchistes.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Charles Théophile Angrand |
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Domiciles |
Rouen (- |
Formation |
École municipale de peinture et de dessin de Rouen |
Activités |
Membre de | |
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Genre artistique |
Charles Angrand est le fils de Pierre-Charles Angrand, instituteur, et d'Élisa, née Grenier.
Il est pensionnaire à l'École normale d'instituteurs de Rouen de 1871 à 1874, date à laquelle il obtient son brevet de capacité de l'enseignement secondaire spécial. En 1875, il est nommé aspirant répétiteur[3], puis maître répétiteur au lycée Corneille de Rouen, jusqu'en 1881. En parallèle, il suit les cours de l'Académie de peinture et de dessin de Rouen sous la direction de Gustave Morin[4].
Une visite de l'exposition rétrospective de Camille Corot, à l’École des beaux-arts de Paris, conforte sa vocation d’être peintre. En 1878, il participe pour la première fois à une exposition, à l’occasion du 26e Salon municipal des beaux-arts de Rouen[5].
Nommé répétiteur au lycée Chaptal, boulevard des Batignolles, il gagne Paris en 1882, où il poursuit sa carrière de peintre[5]. Vers 1883-1884, il rencontre Georges Seurat, avec lequel il se lie d'amitié et dont il subira l'influence. Il participe activement à la fondation de la Société des artistes indépendants qui organise annuellement le Salon des indépendants. Vers 1886, il noue également des liens avec Vincent van Gogh, Paul Signac, Albert Dubois-Pillet et Maximilien Luce.
Van Gogh proposa à l'artiste un échange de tableaux, peu après sa visite de l'exposition des Indépendants, fin octobre 1886. Le peintre hollandais désirait acquérir Les Poules : dans la basse-cour, une peinture de 1884.
Françoise Cachin et Bogomila Welsh-Ovcharov soulignent l'influence que la peinture d'Angrand eut alors sur le style de van Gogh : « Vincent ne fut sans doute pas long à remarquer l'épaisseur de la touche sur l'ensemble de la composition », trait caractéristique des toiles d'Angrand qu’« il prit en considération dans l'évolution de sa propre technique[6]. »
Il étudie la technique du crayon Conté, utilisé par Seurat, dès 1890, et crée, après une série biblique commencée en 1894, la série des Maternités. Il expose chez Le Barc de Boutteville en 1894-1895[7].
Après le décès de son père en 1896, il vient vivre auprès de sa mère à Saint-Laurent-en-Caux[8].
Après un bref retour à la peinture à l'huile, entre 1905 et 1908, il se dirige vers le pastel, qui devient sa technique de prédilection jusqu'à la fin de sa vie, en 1926.
Charles Angrand meurt à son domicile, 33 quai de Paris à Rouen[9], et est inhumé au cimetière monumental de Rouen[10],[11].
Charles Angrand participe au financement du journal Les Temps nouveaux, édité par Jean Grave, en offrant des œuvres destinées à des tombolas notamment en avril 1899 (La Lessive) et en 1908.
Une première réalisation, destinée à l'Album de lithographies initiée dès 1896, portant le titre Dehors !, envoyée à Jean Grave en décembre 1899, est refusée[12].
En dépit de ce revers, Angrand persiste dans son engagement. Jean Grave publie en frontispice de Patriotisme-Colonisation (1903) un dessin en apparence plus conventionnel, Frontières[13].
Les Temps nouveaux publie deux autres réalisations de l'artiste en 1907 dans les numéros du 4 mai, un Semeur, et du 28 septembre, On tue ce qu'on peut… Superbe, ce Marocain-là. En 1914 paraît dans le numéro du 27 juin un dessin : une femme à l'enfant. L’œuvre On tue ce qu'on peut est reprise, de façon non légendée, par Jean Grave en février 1927 pour la couverture d'un fascicule.
1913, Jean Grave réédite le libelle de Pierre Kropotkine La Loi et l'Autorité[14] avec pour illustration de couverture un dessin expressionniste d'Angrand.
La correspondance connue entre l'artiste et le fondateur des Temps nouveaux couvre 26 ans — de 1899 à 1925 — et comprend 13 lettres de Charles Angrand, dont deux inédites.
C'est très vraisemblablement sous la sollicitation de Maximilien Luce, comme l'indique Jean Grave dans Le Mouvement libertaire sous la 3e République (1930)[15], qu'Angrand participa au renflouement des caisses du journal, et à l'illustration.
Dans une série d'articles parue en 2015, Jean-Baptiste Kiya, à partir de la Correspondance et les publications de Gustave Coquiot, démystifie la rumeur selon laquelle l'artiste, accablé par la disparition de son ami Seurat, en aurait délaissé la peinture[16]. Il montre, au contraire, que les années 1900 correspondent, pour le néo-impressionniste retiré à Saint-Laurent-en-Caux, à une période d'intense bonheur, doublé d'un élan mystique, qui se sont traduits par la production de dessins aux crayons Conté remarquables (Autoportrait, Ma mère, Les Maternités, Antoine, Emmanuel, Le Bon Samaritain, L'Apparition aux bergers…). Un ensemble d'indices, précise Kiya, qui indique que les tableaux Antoine (Paris, musée d'Orsay) et Emmanuel (Art Institute of Chicago), ayant figuré à l'exposition Paul Durand-Ruel de 1899, représentaient les fils naturels du peintre et d'une couturière qui travaillait pour son ami « tailleur d'habits », Benoni Néel, et que ces naissances ont eu une répercussion considérable sur son approche artistique.
L'école maternelle et primaire de Saint-Laurent-en-Caux porte son nom, ainsi que des rues de Criquetot-sur-Ouville et Rouen, et un square au Mesnil-Esnard.
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