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homme politique italien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bruno Biagi, né le à Lizzano in Belvedere et mort le à Rome (Italie), est un homme politique italien.
Bruno Biagi | |
Photo portrait du 24 mai 1924 à la chambre des députés | |
Fonctions | |
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Député | |
– (14 ans, 9 mois et 6 jours) |
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Législature | XXVIIe, XXVIIIe et XXIXe du royaume d'Italie |
Président de l'Agence nationale de la coopération | |
– | |
Prédécesseur | Dino Alfieri |
Successeur | Carlo Peverelli |
commissaire du gouvernement de la confédération des syndicats de l'industrie | |
– (1 an et 1 mois) |
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Prédécesseur | Bruno Klinger |
Secrétaire aux Corporations | |
– (2 ans, 6 mois et 4 jours) |
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Prédécesseur | Dino Alfieri Emanuele Trigona |
Successeur | Ferruccio Lantini (it) |
Président de l'institut national de Prévoyance sociale | |
– | |
Prédécesseur | Giuseppe Bottai |
Successeur | Ferruccio Lantini |
Conseiller national de la Corporation des produits textiles - Membre de la commission pour le règlement de la chambre des Faisceaux et des Corporations - Président de la commission législative de l'Industrie | |
– (4 ans, 4 mois et 10 jours) |
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Législature | XXXe du royaume d'Italie |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lizzano in Belvedere |
Date de décès | (à 58 ans) |
Lieu de décès | Rome |
Nationalité | Italien |
Profession | Avocat et professeur |
Distinctions | Médaille d'argent de la valeur militaire (Première Guerre mondiale) |
Religion | Catholique |
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Il est le fils de Ferdinando Biagi, commerçant, et de Erminia Fabbri, mère au foyer[1]. Marié à Lucques le 9 juillet 1911 avec Fedora Cappelletti[2], sans enfant, c'est un cousin germain de Dario Biagi et de Bice Biagi les parents du journaliste écrivain Enzo Biagi[3].
Il voit le jour le 27 octobre 1889 en Émilie-Romagne à la limite de la Toscane dans la commune de Lizzano in Belvedere, au cœur des Apennins du Nord à égale distance de Bologne, Lucques et Florence. Sa famille est originaire de Pianaccio, un petit village de montagne à trois kilomètres du chef-lieu de la commune. L'hiver beaucoup d'hommes quittent le village pour aller creuser des mines ou abattre des forêts en Sardaigne[4] ou, bergers transhumants, passent avec leurs troupeaux dans les plaines de Bologne ou de Romagne. En période de famine, nombreux sont ceux qui sont obligés de chercher du travail ailleurs, notamment dans le Maremme, en Corse ou en Sardaigne pour fabriquer du charbon[5].
Diplômé en droit de l'Université de Pise en juillet 1913, Bruno Biagi est inscrit au collège des avocats en décembre 1914. De début 1916 à 1918, il se distingue durant la Première Guerre mondiale comme officier d'infanterie. Après la guerre, Bruno Biagi fait profession d'avocat à Bologne, inscrit à la cour d'appel en octobre 1919, à la cour de cassation en avril 1923[6].
En 1919, Bruno Biagi fonde la fédération des combattants de Bologne qu'il présidera de nombreuses années[6],[7]. En septembre 1925, il fait partie de la délégation italienne qui reçoit à Rome les délégués alliés lors du deuxième congrès de la FIDAC (Federation Interalliee des Anciens Combattants)[8].
Entré en politique pour représenter les anciens combattants[3], il est élu, en octobre 1920, dans l'opposition au conseil municipal de Bologne dominé par le PSI. Le 21 novembre 1920 à l'occasion de l'installation du nouveau conseil, il est blessé par balle lors du massacre du palais d'Accursio au côté d'un conseiller municipal libéral mutilé de guerre, l'avocat Giulio Giordani. Mortellement touché, celui-ci devient le premier martyr du fascisme et le conseil municipal est remplacé par un commissaire.
Bruno Biagi est élu de nouveau au conseil municipal de Bologne en 1923[9] et y siège jusqu'en 1940, assigné en 1928 pour le groupe des artisans[10] et nommé en 1936 pour le syndicat des professionnels et artistes[11].
Le , Bruno Biagi participe à la marche sur Rome[12].
Il est élu sur la liste fasciste d'Émilie-Romagne au parlement italien le 6 avril 1924[13], puis réélu par plébiscite en 1929 et 1934.
Il est membre de la commission électorale du au et membre de la commission pour l'examen des bilans et des comptes du 30 novembre 1938 au 2 mars 1939[14].
Il devient président de l'E.C.A.[N 1], l'agence d'assistance communale qui remplace les congrégations caritatives, et président de la fédération régionale émilienne des coopératives. Il est commissaire extraordinaire des syndicats fascistes de Bologne. Il est aussi nommé conseiller de la banque du travail et de la coopération[7].
En 1922, après la destitution des socialistes Romeo Galli et Mario Longhena (it), il prend la direction de l'entité autonome de la consommation de Bologne[15] et maintient en activité ses nombreux magasins dont 21 d'alimentation générale malgré les demandes des commerçants[16]. Le 8 juin 1924 est fondé à Milan la fédération nationale des coopératives de consommation[N 2] avec Bruno Biagi pour président[17].
En novembre 1929, il succède à un autre bolognais Dino Alfieri à la présidence de l'agence nationale de la coopération. Il y est très actif en vue d'obtenir l'autonomie des coopératives au sein du régime mais obtient peu d'avancées. Avec Rosario Labadessa en 1930, en dépit de la conception totalitaire et unitaire du fascisme, il revendique la particularité de la coopération comme institution économique de droit privé avançant la proposition d'une reconnaissance juridique d'une confédération nationale de la coopération. Mais l'initiative progresse peu et même Il Popolo d'Italia intervient brusquement contre les thèses de Bruno Biagi. En mars 1931 il est instamment remplacé par le milanais Carlo Peverelli[18].
En juillet 1931, Bruno Biagi est nommé commissaire du gouvernement de la confédération des syndicats de l'industrie, ce qui le rend pour la durée de sa fonction membre du Grand Conseil du fascisme[6]; il démissionne de la présidence de l'ECA qu'il a promu et qui peut être considérée comme une des meilleures réalisations de la coopération fasciste[18] et est remplacé par le bolonais Riccardo Muzzioli[18].
En juillet 1932 Mussolini reprend le ministère des Corporations à Giuseppe Bottai dans le but d'atténuer les conceptions les plus radicales du corporatisme. Il confie la tâche à deux sous-secrétaires d'État, Bruno Biagi responsable des syndicats et des corporations représentant les intérêts du « travail » et Alberto Asquini (it) représentant les intérêts du « capital »[20].
Bruno Biagi organise l'Institut national de la prévoyance sociale (Istituto nazionale della previdenza sociale comparable à ce qui se fera avec la Sécurité sociale en France en 1945). En 1935 il succède à Giuseppe Bottai à la présidence de cet institut.
Chargé de cours depuis 1931, professeur extraordinaire en 1936, professeur ordinaire en 1939, il enseigne le droit corporatif et le droit du travail à la faculté d'économie et de commerce de l'Université de Bologne[21] et entre 1933 et 1937 à l'Université commerciale Luigi Bocconi de Milan. Il donne également des leçons et tient des conférences dans les universités de Pise, Padoue, Sienne et Venise[6]. Il est fait docteur honoris causa de l'université de Lisbonne en 1937[22]. Il devient président des éditions (it) Felice Le Monnier à Florence[23]. À partir de 1939, il est membre de la commission pour le règlement de la Chambre des Faisceaux et des Corporations qui remplace la Chambre des députés[14], président de la commission législative de l'industrie, il entre au conseil d'administration de la Société italienne du charbon[24]. Aux côtés de Giovacchino Forzano, il présidera aussi la compagnie cinématographique La Tirrenia dans la cité du cinéma construite en 1933-1934 près de Pise[3].
Le 25 juillet 1943, quand Mussolini est remplacé par le maréchal Badoglio, l'Italie se découvre tout d'un coup anti-fasciste. Attendant le train pour Rome à la gare de Bologne, Bruno Biagi est reconnu par des voyageurs. « Donne hiérarque » réclament ils. Ils ouvrent sa valise et trouvent un maigre os de jambon et trois kilos de farine. L'un d'eux le gifle et la précieuse marchandise est séquestrée par les insurgés[25].
Le 3 septembre 1943, le gouvernement Badoglio, qui vient de signer un armistice avec les alliés qui ne sera rendu public que cinq jours plus tard, lance une enquête visant à démasquer la corruption chez certains hiérarques. Les contours de l'affaire ne sont pas encore connus, mais certains noms sont révélés : Roberto Farinacci, Piero Brandimarte (it), Edmondo Rossoni, Giuseppe Bottai, Achille Starace, Bruno Biagi, Leandro Arpinati, Piero Gazzotti et Tullio Cianetti. Leurs avoirs sont entièrement saisis[26].
Après la prise de contrôle de l'Italie par l'armée allemande, Bruno Biagi s'engage pour la lutte clandestine contre les nazis à Bologne[27].
Lorsque l'épuration se met en place dans le centre du pays, Bruno Biagi est incarcéré dans le pénitencier du château médiéval (it) de Gaete. Il est poursuivi pour avoir profité du régime, mais il n'a pas détourné une lire. Il ne possède qu'un appartement à Bologne et un pavillon à Lizzano[28], dont les plans ont été conçus par Maria Bortolotti-Casoni[N 3] et qu'il a nommé villa Fedora en hommage à son épouse.
Il déclare le 16 janvier 1946 à la Haute Cour de justice : « La cause de toutes mes disgrâces, ce fut l'égratignure à la tempe qu'un coup de feu me causa pendant le meurtre de Giulio Giordani au palais d'Accursio, le 21 novembre 1920. J'étais alors un avocat discret de Bologne, j'avais fait la guerre comme volontaire, je m'enorgueillissais d'une bonne position : cette blessure superficielle me jeta sur la scène de la politique, parce que le fascisme voulut faire aussi de moi, comme de Giordani, une espèce de martyr... »[30]. Bruno Biagi est néanmoins condamné par la Haute Cour à 18 ans de prison au seul motif que « son travail a augmenté le prestige du fascisme et donc sa consolidation »[N 4].
Accusé d'avoir obtenu sa nomination de professeur ordinaire « exclusivement pour des raisons sectaires et par des appuis fascistes »[12], il est suspendu le 16 juin 1945[21] puis exclu de l'université de Bologne[12].
Le 22 juin 1946, le ministre de la justice communiste Palmiro Togliatti promeut un décret favorisant l'amnistie. Le 29 juin 1946, Bruno Biagi est libéré de la prison de Terra Murata sur l'île de Procida en même temps que l'ex gouverneur d'Albanie Francesco Jacomoni[32] et l'ex sous-secrétaire aux finances Fulvio Suvich (it). Un nouveau procès l'acquitte de toutes charges le 6 novembre 1946. Il gagne en appel contre son exclusion de l'université de Bologne, mais n'enseigne plus[12].
Affaibli par son séjour carcéral, il décède prématurément le 22 décembre 1947 à Rome. Les textes, notes et courriers de son passage au ministère des Corporations sont conservés à l'Institut historique de la Résistance à Florence (it)[33].
Le 14 février 1948, le défenseur de Bruno Biagi plaide devant l'assemblée plénière de la cour cassation pour le « droit à la réhabilitation de la mémoire ». Mais la cour suprême tout en reconnaissant à la demande une « valeur morale incontestable », mais considérant que « le sujet auquel s'adresse la demande punitive de l'État ne peut être nécessairement qu'une personne humaine vivante » et capable de soumettre personnellement à toute sanction, la juge incompatible avec « les principes les plus fondamentaux de l'ordre juridique » italien, le décès entraînant la résiliation immédiate de la « relation juridique ». La décision est contestée, la justice devant aussi tenir compte de l'inexistence du crime, du fait que seules les présences du juge et de l'accusateur sont indispensables, et du grand intérêt humain pour la protection d'une personne innocente, avant tout respectable. Il est aussi argué que la demande revêtant un intérêt de nature publiciste et non exclusive à l'accusé, l'obstacle allégué du caractère indispensable du contre-interrogatoire tombe[34].
En 1934, il publie pour l'Istituto fascista di cultura (it), Lo Stato Corporativo. En 1935, l'ouvrage est traduit en français par Marie Canavaggia sous le titre L'État Corporatif pour les Nouvelles Éditions latines. Biagi décrit le syndicalisme fasciste, montrant en quoi il constitue un élément décisif du fascisme, car préparatoire à la mise en œuvre du Nouvel État. Il explique comment le syndicalisme fasciste, découlant de la doctrine de Mussolini, représente une solution définitive au « problème social », non seulement en Italie, mais aussi en Europe et dans le monde. Biagi souligne la nouveauté et l'unicité du syndicalisme fasciste, affirmant que cette doctrine n’est pas axée sur le déterminisme ou l’économie, mais sur la solidarité nationale, l’aspect éthique et éducatif et la reconnaissance par les citoyens de leur appartenance à la civilisation commune italienne fasciste. Niant la société tripartite née de la révolution française, exaspéré par le socialisme marxiste, critiquant à la fois le libéralisme et le socialisme, Biagi définit les traits positifs de la conception sociale fasciste, identifiant la liberté dans la « souveraineté participative » du « citoyen fasciste », faisant reposer la vraie liberté sur l'ordre et la loi fasciste[35].
En 1937, il présente les allocations familiales en Italie dans la Revue internationale du travail. Les allocations familiales ont d'abord été instituées de manière contractuelle par des conventions collectives pour les travailleurs de l'industrie en 1934. La décision a été prise, en premier lieu, pour compenser les effets de la réduction de la durée hebdomadaire du travail sur le montant des salaires des chefs de famille, mais aussi à des fins démographiques. L'application des allocations a été perfectionnée pendant deux ans avant d'entrer dans la loi autorisant alors l'extension par décret à d'autres catégories professionnelles. Des accords ont été conclus pour les travailleurs du commerce et pour les travailleurs des banques et assurances[36].
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