Bouffioulx
section de Châtelet, Belgique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Bouffioulx (en wallon Boufiou) est une section de la ville belge de Châtelet située en Région wallonne dans la province de Hainaut. La localité est réputée pour ses poteries en grès verni dont le surnom de « Cité de la Poterie ». C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.
Bouffioulx | |||||
Maison de la poterie. | |||||
Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région wallonne | ||||
Communauté | Communauté française | ||||
Province | Province de Hainaut | ||||
Arrondissement | Charleroi | ||||
Commune | Châtelet | ||||
Code postal | 6200 | ||||
Zone téléphonique | 071 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Bouffalonien(ne) ou Buffalonien(ne) | ||||
Population | 4 927 hab. (1/1/2020) | ||||
Densité | 605 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 23′ 23″ nord, 4° 30′ 53″ est | ||||
Superficie | 814 ha = 8,14 km2 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
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Liens | |||||
Site officiel | http://www.bouffioulx.be | ||||
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Bouffioulx vient du latin vulgaire buffare « gonfler » dont est issu le terme buffa qui signifie une « grosse butte » représentative du relief de Bouffioulx[1].
Bouffioulx est traversé par la rivière Hanzinne, affluent de la Sambre qui longe l’ancienne ligne de chemin de fer 138 (Châtelet-Florennes). Son altitude varie de 95 m à 233 m.
Des falaises et des carrières calcaires marquent de leur présence le paysage vallonné de la Hanzinne à Bouffioulx. Ces calcaires datent de la période Carbonifère de l'ère Paléozoïque et du Frasnien premier étage géologique du Dévonien supérieur du Paléozoïque. Ils présentent une grande densité de phénomènes karstiques. Les plus spectaculaires sont ceux qui affectent les barres rocheuses le long de la vallée du ruisseau d’Hanzinne, au sud du village de Bouffioulx. Les massifs calcaires sont percés d’un chapelet de grottes : Montrou, Trou Quinet, Trou du Château, Trou Marique, etc. et de conduits karstiques. Un important réseau de galeries et de salles part de ces orifices[2]. L'argile grésante à forte teneur en silice, intercalée avec du sable, est présente dans les dépressions karstiques.
Avec un sol riche en silex, de nombreux cours d'eau et des étendues boisées, la région qui entoure Bouffioulx était propice à l'installation de tribus du Néolithique. Des traces remontant à 8 000 ans ont notamment été retrouvées dans la grotte de Montrou à Bouffioulx. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, un groupe mégalithique composé d'un dolmen et de plusieurs menhirs maintenant disparus surplombait la vallée de la Hanzinne[3] sur le plateau rocailleux de Sainte-Blaise.
Le plus vieil écrit concernant ce lieu remonte à 1341 quand Gilles de Loverval vend au Chapitre Saint-Lambert de Liège, sa terre et seigneurie de Bouffioulx qui est rattachée à celle de Châtelet.
La fabrication de poteries en grès vernissé au sel à Bouffioulx date du Moyen Âge et remonte au XIIIe siècle[4].
L'on connaît l'existence à Bouffioulx d'une cour de justice dès le XIIIe siècle, et de deux cours foncières dès le XIVe siècle.
L'organisation municipale proprement dite ne date que du XVIe siècle[5]. En 1610, on érige la paroisse et l'église de Bouffioulx (désormais église St-Géry) dont subsiste le chœur semi-hexagonal.
Bouffioulx bénéficie à cette époque d'une grande prospérité économique, notamment grâce aux grès de Bouffioulx. La poterie faisait vivre de nombreux spécialistes dans différents métiers : bûcherons, extracteurs de terre, tourneurs, émailleurs, peintres, cuiseurs et spécialistes de la pose d’étain[6]. En 1748 le relevé (fiscal) des cheminées pour la communauté de Bouffioulx recense 99 habitations[7] correspondant à une population de 445 (± 10 %) personnes[8]. À partir du XVIIIe siècle, le grès de Bouffioulx subit la concurrence de la faïence et tombe progressivement en désuétude.
Avec l'avènement de la révolution industrielle, la population passe de 1 027 à 3 457 personnes de 1830 à 1880 du fait du développement de l'industrie minière (carrières de marbre et de pierres à bâtir) et sidérurgique (hauts-fourneaux, laminage, chaudronnerie)[9].
En 1907, le peintre Willem Delsaux établit un atelier de poterie à Bouffioulx et remet en honneur l'art du feu dans la production de poteries en grès[10]. Il y applique les techniques et méthodes décoratives traditionnelles de la région à ses propres créations. À Bouffioulx, il côtoie, les artistes et céramistes Edgard Aubry, Roger Guérin, Arthur Craco, Omer Coppens ou Willy Finch.
En 1911, il fonde la Poterie de l'Escarboucle[11], une école wallonne de fabrication d'émail et de faïence émaillée, destinée, entre autres à l'architecture (cheminées, façades complètes, terrasses ou vases). Le déclenchement de la Première Guerre mondiale contrarie le fonctionnement de son entreprise.
En août 1914, Bouffioulx est l'un des théâtres de la bataille de Charleroi entre la IIIe armée allemande du général Von Bülow venant de la vallée de la Sambre et la Ve armée française du général Lanzerac. De 5 h à 14 h le , de violents combats opposent le 78e régiment d'infanterie allemand aux 36e régiment d'infanterie et 119e régiment d'infanterie français. Les Français sont contraints à la retraite et Bouffioulx tombe aux mains des Allemands. En représailles de la résistance rencontrée à Bouffioulx, l'armée allemande exécute 10 civils et détruit 32 bâtiments[12]. Le , des civils réquisitionnés sont contraints d'inhumer 294 combattants français dans trois fosses communes[13].
Dans l'entre-deux-guerres, le talentueux élève de Willem Delsaux, Roger Guérin, établit son atelier de potier à Bouffioulx et produit des céramiques de style Art déco. Les céramiques et poteries de Bouffioulx acquièrent grâce à lui une grande notoriété en Belgique et à l'étranger. L'on peut à présent les admirer dans des musées belges, hollandais, italiens et américains.
Au déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, une grande partie des habitants de Bouffioulx partent vers la France le . Les troupes allemandes entrent sans combats dans la commune le pour s'en retirer début juin et rester à Châtelet. Dans le courant de juin-juillet les habitants rentrent dans leurs habitations. De juillet 1942 à septembre 1944, la commune de Bouffioulx est intégrée au Grand Charleroi sous occupation allemande. À partir de , l'aviation alliée débute le bombardement des réseaux ferroviaires belge et français en prévision du débarquement en Normandie. Le des bombardiers moyens B26 Marauder américains attaquent la gare de formation de Couillet. La dispersion des bombes cause la mort de 10 civils[14]. Le bombardement en tapis du provoque la destruction totale de 39 maisons et de graves dégâts dans 145 habitations du quartier de la Blanche Borne[15].
En 1977, la commune de Bouffioulx est intégrée à la commune de Châtelet.
L’industrie du grès de Bouffioulx a été pendant de nombreux siècles florissante grâce à la bonne qualité de sa matière première, l'argile grésante à forte teneur en silice extraite dans les dépressions karstiques. La propriété de ce type d'argile est de résister à des hautes températures de plus ou moins 1300 °C permettant l'apport de sel marin nécessaire à la vitrification des poteries. Le combustible était au départ fourni par le bois fourni par les forêts environnantes et, à partir du XVIIIe siècle, par le charbon. Au niveau corporatif, le franc-Métier réunissait les maîtres ou patrons, les apprentis ou candidats maîtres et les serviteurs ou ouvriers[16].
Fin du XVIIIe siècle, la production de faïence supplante celle du grès à caractère artistique qui connaît un déclin durable avant que quelques artistes-céramistes passionnés par le grès d'art ne reprennent la tradition peu avant la Première Guerre mondiale.
Quelques ateliers de poterie de grès salé sont en activité et sont mis à l'honneur lors de la fête annuelle de la poterie qui se tient à Bouffioulx en juin-juillet :
De même, l'ASBL « La Grange aux Potiers » de Bouffioulx a pour objectif visant à sauvegarder et transmettre le savoir-faire ancestral des potiers de Bouffioulx. Cette association a reçu le prix Sambria 2023 décerné par l'association Prométhéa lui permettant de développer un parc à fours, unique en Belgique. Ce parc à fours comprend : un four à bois, un four à fosse, un espace pour des cuissons éphémères, un espace pour les cuissons raku, le vieux four de la Poterie Dubois pour la cuisson au charbon et un nouveau four électrique. Ces différents fours donnent la possibilité aux artistes et apprenants de pouvoir toucher à de nombreux types de cuisson[17].
Le Palais de Justice de Charleroi abrite dans le hall d'entrée des céramiques en grès de Bouffioulx de Marie-Henriette Bataille, Claire Lambert et Paul Timper.
Plusieurs carrières ont fourni dans la vallée de l'Hanzinne du calcaire ou du marbre qui ont notamment été exploités dans l'industrie carolorégienne et dans la construction. L'exploitation des carrières Moreau, Lebrun, Quinet, Sébastopol et Marbrerie des Guyaux situées au sud de Bouffioulx dans la vallée du ruisseau d’Hanzinne est désormais abandonnée[2]. Le site réhabilité de la carrière Sébastopol (réserve Natagora) est devenu un haut lieu de tourisme vert dans la région de Charleroi.
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