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écrivain et librettiste français d'origine russe De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Boris Kochno est un écrivain et librettiste russe naturalisé français, né le à Moscou et mort le dans le 20e arrondissement de Paris[1].
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Boris Evgenievich Kochno (en russe : Бори́с Евге́ньевич Кохно́) |
Pseudonyme |
Sobeka |
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Boris Evgenievich Kochno est le fils d'un colonel des hussards de la garde impériale russe et d'une héritière de la petite noblesse ukrainienne. Son père étant mort, il fuit avec sa mère et ses deux sœurs la révolution bolchévique. Installé à Elisabethgrad (actuelle Kropyvnytskyï), il y fait la connaissance du compositeur polonais Karol Szymanowski en 1919 dont il devient l'amant malgré les vingt ans qui les séparent. Szymanowski dédie au jeune homme, féru de poésie et de danse, plusieurs poèmes en français (Ganymède, Baedecker, Vagabond et N'importe où) ainsi qu'un chapitre de son roman Ephebos[2].
Après un passage par Constantinople, Kochno arrive à Paris en octobre 1920. Ayant appris le français comme la plupart de l’intelligentsia russe de l'époque, il rencontre le peintre Sergueï Soudeïkine qui le présente l'année suivante à Serge de Diaghilev, le directeur des Ballets russes[3]. Ce dernier, après une courte liaison, l'engage comme secrétaire. Pressentant les talents littéraires du jeune homme, il lui confie la rédaction du livret de l'opéra-bouffe Mavra d'Igor Stravinsky, compositeur favori des Ballets russes depuis une dizaine d'années, puis les arguments de la plupart des ballets commandés pour la compagnie à Georges Auric (Les Fâcheux), Henri Sauguet (La Chatte)[alpha 1] et Serge Prokofiev (Le Fils prodigue) entre autres, auxquels s'ajoutent la création lumière de plusieurs spectacles[4]. Sur le plan privé, Kochno entame une liaison avec le compositeur américain Cole Porter (alors que celui-ci est marié), rencontré en 1925 au Lido de Venise lors d'une de ses villégiature avec Diaghilev[5].
Son activité intense aux Ballets crée une rivalité avec Serge Lifar, principal danseur et « muse » de Diaghilev depuis le retrait forcé de Nijinski, qui connaît son apogée à la mort de ce dernier le 19 août 1929 et provoque l'éclatement de la compagnie[6]{. Lifar accepte en effet mal que Diaghilev ait adoubé Kochno comme son successeur, lui léguant l'essentiel de ses archives et collections, que Kochno complètera plus tard et dont la Bibliothèque nationale de France acquerra une partie importante. George Balanchine, chorégraphe principal des Ballets russes après le départ de Léonide Massine, ayant été sollicité par le producteur anglais Charles Cochran pour sa revue 1930, il propose à Kochno de le rejoindre. Mais Lifar est de son côté imposé par son ancienne partenaire aux Ballets, Alice Nikitina ; la mésentente prend à nouveau le dessus et leur collaboration sur le ballet La Nuit se solde par un four[7].
Soucieux de perpétuer l'œuvre de Diaghilev, Kochno accepte le poste de directeur artistique lors de la création des Ballets russes de Monte-Carlo en 1932, sous la direction du colonel de Basil et de René Blum, Balanchine étant quant à lui engagé comme chorégraphe[8]. L'expérience, qui durera trois ans, se soldera par la rupture entre les deux directeurs et la création de deux compagnies concurrentes, les Ballets russes du colonel W. de Basil et les Ballets de Monte-Carlo. Dès 1933, Balanchine qui pressent les problèmes laisse sa place à Massine et propose à Kochno la création d'une nouvelle troupe, les Ballets 1933, qui se produisent l'espace d'un été au théâtre des Champs-Élysées, puis au Savoy Theatre de Londres. Coco Chanel, Cole Porter, Marie-Laure de Noailles, entre autres, apportent leur contribution financière à l'entreprise[9]. Rejoints par le poète Edward James, ils commandent notamment à Bertolt Brecht et Kurt Weill[alpha 2] un ballet chanté, Les Sept Péchés capitaux, produit, mis en scène et chorégraphié par Balanchine. Une nouvelle fois, l'ingérence de Lifar dans le projet en précipitera la fin[10].
Détenteur des droits de différents ballets de leur répertoire, Kochno retrouve en 1935 sa place de conseiller artistique auprès des Ballets russes du colonel W. de Basil avant de réintégrer en 1938 les Ballets de Monte-Carlo, récemment cédés à des investisseurs américains[11]. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Kochno participe avec les jeunes danseurs Roland Petit et Janine Charrat à la création des Ballets des Champs-Élysées, dont il est directeur artistique jusqu'à leur disparition en 1951[12].
Il formait avec le peintre-décorateur Christian Bérard (1902-1949), rencontré en 1929, un couple très en vue dans le monde théâtral et les milieux mondains ; tous deux, ils s'occupent de la direction artistique du Théâtre de la Mode[13] et ont collaboré à de nombreuses productions théâtrales, pièces et ballets, Bérard à la scénographie, Kochno aux lumières ou au livret[14].
Il meurt à l'âge de 86 ans le 8 décembre 1990 à l'hôpital Tenon à Paris, où il avait été admis à la suite d'une chute[15],[16] et est enterré au cimetière du Père-Lachaise, 16e division, non loin de Christian Bérard[17].
L'Opéra de Paris lui a rendu hommage avec un spectacle donné du 26 novembre au 11 décembre 2001, réunissant Mavra, mise en scène de Humbert Camerlo, Les Sept Péchés capitaux, mis en scène de Laurent Pelly et chorégraphie de Laura Scozzi, et le Fils prodigue dans la chorégraphie originale de Balanchine, ainsi qu'un court métrage documentaire inédit de Pierre Philippe, Portrait de Boris Kochno[18].
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