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famille De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La dynastie des Bagratides ou Bagratouni (en arménien : Բագրատունյաց Արքայական Տոհմ ou Bagratunyac Arqayakan Tohm) ou Bagration (en géorgien : ბაგრატიონი, Bagrationi, ბაგრატიონთა დინასტია, dynastie bagrationi ; en russe : Багратион, pluriel Багратионы) est une ancienne famille royale dont les différentes branches furent à la tête de nombreux royaumes régionaux tels que les territoires arméniens d'Ani, Lorri, Kars, Taron et Tayk, ainsi que diverses principautés du royaume de Géorgie et dont les derniers membres s'illustrèrent dans l'histoire de l'Empire russe.
Dénomination |
Bagratide Bagratouni Bagration Bagrationi |
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Pays | Royaumes d'Arménie, de Géorgie, Principauté d'Ibérie, Empire byzantin, Empire russe. |
Ethnicité | Arménienne et géorgienne |
Branche |
Chosroïdes Gouaramides Kiourikides Mkhargrdzéli-Zachariades |
La famille Bagratouni est à l'origine de la dynastie bagratide, et fait avec certitude son apparition dans les sources historiques au IXe siècle en Arménie et en Géorgie. Plusieurs auteurs antiques et modernes tentent de faire remonter les origines de ce clan à l'Antiquité. Selon Moïse de Khorène, les Bagratouni descendraient d'une famille juive, voire du roi David[1]. Il tentait de démontrer que les prénoms bagratides étaient d'origine juive, mais il s'avère que son analyse repose sur des noms inventés ou d'étymologie fantaisiste. Cyrille Toumanoff propose l'hypothèse de descendants des Orontides, thèse qui, sans être impossible, demeure incertaine. Appien, quand il relate la conquête des territoires séleucides par le roi d'Arménie Tigrane II, mentionne un général arménien du nom de Bagadatès[2], dont l'appartenance à la famille est discutée. Movsēs Xorenats’i mentionne également les hauts faits au IIe siècle d'un « Tiridate Bagratouni ». Même si le récit tient plus du roman que de la vérité historique, il est possible qu'il ait réellement existé.
Selon René Grousset, ils seraient issus de la tribu des Haïkans. Au cours de l'Antiquité tardive, ce groupe détenait plusieurs titres héréditaires au sein de la cour des rois arsacides d'Arménie, comme celui de thagadir ou « pose-couronne » (dignitaire qui posait la couronne sur la tête du nouveau roi lors d'un sacre) jusqu'en 428 et d'aspet ou chef de la cavalerie. L'historien byzantin Procope de Césarée mentionne dans ses écrits vers 535 une famille arménienne du nom d'Aspetianoi, qui pourrait être en fait celle des Bagratides, détentrice alors du titre. Procope aurait alors confondu ou fusionné le nom de la famille avec le titre héréditaire d'aspet[3].
Si l'on suit l'hypothèse de René Grousset, le plus ancien membre supposé de la famille est l'aspet Smbat Ier, cité en 314. Sans qu'une continuité soit cependant assurée avec la lignée médiévale historique, une liste des différents chefs de famille (ou nakhararq) peut être établie[4].
De ces premières charges de thagadir (perdue en 428 avec l'abolition de la royauté en Arménie) et d'aspet, les Bagratouni auraient commencé à prendre de l'importance en recevant à plusieurs reprises la charge de marzban ou gouverneur d'Arménie. Après la bataille de Bagrévand qui décime la noblesse arménienne, les Bagratouni, même s'ils font partie des vaincus, seraient alors passés au premier plan en Arménie.
Outre ces ancêtres supposés, la dynastie princière et royale des Bagratides donne ses premiers souverains à l'Arménie à partir du IXe siècle.
En 962, Achot III donne à son frère Mouchel des terres autour de Kars, ainsi que le titre royal, ce qui donne naissance à la lignée des rois de Kars :
En 972, Achot III donne à son fils cadet Gourgen la province de Lorri, ainsi que le titre princier. Dix ans plus tard, Gourgen prend le titre de roi, inaugurant la lignée des rois bagratides de Lorri (Tachir) :
Le Taron est une région possédée initialement par les Mamikonian. À la mort de Chmouel Mamikonian, tué à la bataille de Bagrévand (15 avril 775), son neveu Achot s'empare de la région, inaugurant la lignée des princes bagratides du Taron[6] :
En 967, les deux frères cèdent le Taron à Byzance, en échange de domaines et de charges byzantines. Leurs descendants prennent le nom de Taronitès.
En plus de Grigor Ier, Tornik de Taron a eu un autre fils, Apoganem, patrice à Byzance, qui est l'ancêtre de la famille byzantine Tornikioi.
Les aléas de l'histoire arménienne ont incité un certain nombre de nobles arméniens à émigrer à Byzance. Les Bagratouni n'ont pas échappé à ce mouvement, et l'on connaît plusieurs nobles byzantins issus de cette famille[7] :
Selon René Grousset, la dynastie bragratide de Géorgie est issue du prince Vasak Bagratouni, un frère de Smbat VII Bagratouni le Sparapet tué à la bataille de Bagrévand le [8],[9] ou 775[10].
Fuyant la répression musulmane, Vasak se réfugie dans le nord-ouest de l’Arménie et en Haute-Géorgie, dans les monts du Klardjeth, où il épouse une fille de Gouaram III d'Ibérie de la dynastie locale des Gouaramides, qui est prince de Djavakheti et de Calarzène.
Son fils Adarnaze, à partir de 786, et son petit-fils Achot consolident cette principauté dans le pays d’Artanoudji dans la région de la ville actuelle d’Ardahan.
Achot accroît son autorité en tissant des liens avec la famille royale d’Abkhazie et en entrant comme cette dernière dans la vassalité de l'Empire byzantin, ce qui lui permet d’obtenir le titre de curopalate. Il est reconnu en 813 comme chef des Géorgiens par les Byzantins. En 829, il reprend à l’émir de Tiflis la vallée de la Koura et la partie occidentale de l'Ibérie.
Le fils d’Achot Ier, Bagrat Ier, est refoulé dans son patrimoine du Klardjeth par une offensive de l’émir de Tiflis mais il se rétablit en se montrant un vassal fidèle du califat pendant qu’un autre cadet de la famille bagratide s’établit dans le Tao vers 843.
À partir de cette base et malgré une domination d'une soixantaine d'années du royaume des Abkhazes sur la région, les Bagratouni étendent progressivement leur domination sur l'Ibérie jusqu'à la fondation du royaume unifié de Géorgie par Bagrat III de Géorgie.
Le , le roi géorgien de Karthli et de Kakhétie, Héraclius II, signa un traité reconnaissant le protectorat de l'Empire russe. En 1787, les Ottomans chassèrent les Russes. Le dernier roi, Georges XII, manifesta le désir de retrouver la protection de la Russie, dans un contexte d'affrontements turco-perses. En 1801, par son Manifeste du 12 septembre, le tsar Alexandre Ier réunit les terres géorgiennes à la Russie. En 1810, l'Iméréthie rejoignit aussi la couronne impériale. L'année suivante, une autonomie fut octroyée à la principauté de Géorgie, puis (entre les années 1857-1867) aux principautés de Mingrélie, d'Abkhazie et de Svanétie.
En 1841, l'Empire russe reconnut officiellement la famille des Bagration comme ayant fait partie de « l'ancienne maison royale de Géorgie ». En juin 1865, le Conseil d'État donna le titre de princes sérénissimes aux descendants des familles régnantes d'Iméréthie et de Géorgie.
Parmi les membres de cette illustre famille, on peut distinguer :
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