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homme d'État kirghize De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Askar Akaïevitch Akaïev (en kirghize et en russe : Аскар Акаевич Акаев), né le à Kyzyl-Baïrak en RSS du Kirghizistan, est un homme politique et chercheur kirghize, président du Kirghizistan de son indépendance, le , à la révolution des Tulipes qui l'a renversé le et a permis l'accession au pouvoir de Kourmanbek Bakiev.
Askar Akaïev | ||
Fonctions | ||
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Président de la République kirghize | ||
– (14 ans, 4 mois et 26 jours) |
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Élection | 12 octobre 1991 | |
Réélection | 24 décembre 1995 29 octobre 2000 |
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Premier ministre | Nasirdin Isanov Andrei Iordan (intérim) Tursunbek Chyngyshev Almanbet Matoubraimov (intérim) Apas Jumagulov Kubanychbek Jumaliyev Boris Silayev (intérim) Jumabek Ibraimov Boris Silayev (intérim) Amangeldy Muraliyev Kourmanbek Bakiev Nikolaï Tanaïev |
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Successeur | Ichenbaï Kadyrbekov (intérim) Kourmanbek Bakiev |
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Biographie | ||
Nom de naissance | Kourmanbek Salievitch Bakiev | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Kyzyl-Baïrak, RSS Kirghizistan (URSS) | |
Nationalité | soviétique (jusqu'en 1991) kirghize (depuis 1991) |
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Parti politique | Indépendant | |
Conjoint | Maïram Akaïeva | |
Enfants | Bermet Akaïeva | |
Diplômé de | université de Moscou | |
Profession | Ingénieur, mathématicien | |
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Présidents de la République kirghize | ||
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Issu d'une famille de fermiers, Askar Akaïevitch Akaïev naît le 10 novembre 1944 à Kyzyl-Baïrak, dans le district de Kemin, au centre-nord de la RSS kirghize. Après avoir travaillé dans une usine de métal, il déménage à Léningrad et étudie à l'Université d'État en technologie de l'information, mécanique et optique (ITMO) où il en ressort diplômé en mathématiques, génie et science informatique en 1967[1]. Après l'obtention de son diplôme, il continue ses recherches et est professeur dans cette université jusqu'en 1976. C'est dans cette ville qu'il y rencontre celle qui deviendra sa femme en 1970, Maïram Akaïeva. En 1976, ils repartent vers le Kirghizistan et Akaïev est admis comme professeur à l'Institut polytechnique Frunze (en)[2]. Il devient membre du Parti communiste en 1981[3]. Après avoir obtenu un doctorat, être admis à l'Académie kirghize des sciences (en) puis en devenir le président[1],[3], il devient en 1989 député du Soviet suprême de l'Union soviétique, l'organe législatif de l'URSS, pour le sud du pays. Allié de Mikhaïl Gorbatchev, qu'il supporte lors du coup d'État de 1991[2], il est alors considéré comme libéral[4].
Le , le Soviet suprême de la RSS kirghize (en), l'organe législatif de la république socialiste soviétique kirghize – en plein processus d'accession à l'indépendance –, déclenche des élections indirectes pour la nouvelle fonction de président de la RSS[1]. Askar Akaïev et Nasirdin Isanov, l'un des politiciens les plus brillants et prometteurs du Kirghizistan moderne, se qualifient pour le second tour. Akaïev remporte finalement la majorité des voix parlementaires et, à la fin de 1990, il nomme Isanov comme vice-président. Isanov devient premier ministre en janvier 1991, mais meurt dans des circonstances suspectes quelques mois plus tard. Akaïev est soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'accident de voiture l'ayant tué, car Isanov était contre l'installation de l'entreprise Centerra Gold dans le pays, en violation des cadres juridiques et qui était perçue comme menaçant les intérêts nationaux. Akaïev a alors cherché une entreprise privée.[réf. souhaitée]
Avec le Soviet suprême de la RSS kirghize, il déclare le l'indépendance du pays qui devient la République kirghize. Le , Akaïev est réélu sans opposition, mais avec cette fois le titre du nouvel État indépendant de président de la République kirghize. Contrairement aux autres ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, le Kirghizistan sous Akaïev entame un tournant politique et économique libéral[5]. Il se distinguera par ailleurs des autres futurs dirigeants d'Asie centrale en ce qu'il n'est pas un haut placé de l'appareil soviétique, il fait plutôt son entrée sur la scène politique à l'aube de la chute du régime[2]. Il se dira partisan du libéralisme et de la propriété privée[3].
Le , Akaïev arrive à Alma-Ata et participe à la création de la Communauté des États indépendants (CEI) avec d'autres présidents des anciennes républiques soviétiques. Des traités et accords internationaux y sont signés afin de baliser les modalités de l'indépendance du pays et de sa participation à la CEI. Le , il se rend au siège de l'Organisation des Nations Unies (ONU) pour assister au vote sur l'admission du Kirghizistan à l'ONU.
Akaïev sera ensuite reconduit dans ses fonctions en 1995 et 2000 avec plus de 70 % des voix lors de scrutins de moins en moins démocratiques[1], mais « relativement » libres pour cette région du monde.
Son mandat sera également caractérisé par des efforts afin d'apaiser les frictions interethniques entre Kirghizes et la minorité ouzbèke qui forme 30 % de la population[3]. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, il permet aux États-Unis d'utiliser une base aérienne pour la guerre d'Afghanistan, mais s'assure de maintenir de bonnes relations avec la Russie, par exemple en lui proposant d'ériger l'une de ses bases aériennes à 30 kilomètres de la base américaine, et ce, dans l'objectif de faire du Kirghizistan une terre de coopération entre les puissances russe et américaine[5],[6].
D'abord vu comme le président le plus démocratique des pays d'Asie centrale[2],[4], Akaïev durcit peu à peu la nature de son pouvoir dès la deuxième moitié des années 1990. Ce changement est la conséquence de facteurs externes (tentatives de déstabilisation de l'Ouzbékistan, conséquences de la guerre civile tadjike et lutte contre les sanctuaires du terrorisme islamiste dans les régions montagneuses) et internes (goût du pouvoir et népotisme). Des journalistes sont réprimés, des opposants politiques emprisonnés et des amendements constitutionnels sont promus par son parti afin de renforcer le pouvoir présidentiel au détriment du parlement[5]. Ces répressions culminent lorsque six manifestants sont tués par la police en 2002 et que ne sont pas traduits en justice les auteurs de ces morts, ce qui ternit irréversiblement l'image du président[4]. Fin 2002, devant des manifestations demandant sa démission, il promet de ne pas chercher à renouveler son mandat en cours qui s'achève en . En 2003 cependant, Akaïev obtient du Parlement une immunité à vie contre toute poursuite judiciaire et un nouveau renforcement de ses pouvoirs présidentiels[5].
Le , après deux semaines de manifestations contre les résultats des élections législatives de février-mars remportées largement par les supporteurs du président et soupçonnées d'irrégularités[4], le président est chassé du pouvoir par une foule de manifestants ayant pris d'assaut le siège du gouvernement à Bichkek. Akaïev quitte alors le pays vers le Kazakhstan voisin, dans un premier temps, puis vers la Russie après l'accord donné par le président Vladimir Poutine[3]. Il démissionne de ses fonctions de président le .
Depuis son exil, Askar Akaïev est professeur et chercheur à l'Institut Priroguine de recherches mathématiques de l'université de Moscou. Lors des affrontements Kirghizistan-Tadjikistan de 2022, Akaïev a commenté l'invasion du territoire kirghize par le Tadjikistan. Accuser Emomali Rahmon d'un acte d'agression soigneusement planifié et pré-planifié. Akaïev a qualifié Rahmon d'ingrat et a rappelé qu'il y a 30 ans, pendant la guerre civile au Tadjikistan, le Kirghizistan avait fourni « la plus grande aide et le plus grand soutien politique, moral et humanitaire au peuple frère du Tadjikistan »[7],[8].
Akaïev est marié à Maïram Akaïeva avec laquelle il a deux fils et deux filles. Son fils Aïdar Akaïev et sa fille Bermet Akaïeva sont tous deux élus députés au cours des élections contestées du printemps 2005. Cependant, Bermet est déchue de son siège le .
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