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L’armement air-sol modulaire (AASM, prononcé [2ASM] ou [A2SM]) ou Hammer (pour highly agile modular munition extended range) est une famille de bombes guidées[N 1] conçue et produite par la Sagem Défense Sécurité devenue Safran Electronics & Defense.
AASM | |
Bombes guidées à côté d'un Mirage F1 (de gauche à droite), kit 125 kg et 250 kg, 500 kg et 1 000 kg. | |
Présentation | |
---|---|
Type de missile | Bombe guidée |
Constructeur | Safran Electronics & Defense |
Coût à l'unité | 167 300 €[1] |
Déploiement | 2007 |
Caractéristiques | |
Moteurs | Propulsion à propergol solide |
Masse au lancement | 340 kg (version bombe 250 kg)[2] |
Longueur | 3,10 m (version bombe 250 kg)[2] |
Portée | 70 km à haute altitude, 15 km à basse altitude |
Charge utile | 87 kg (version Mk82) |
Guidage | Inertiel + GPS ; capteur infrarouge ; capteur laser |
Précision | 1 m en guidage laser et 10 m en mode GPS/INS ou IR |
Plateforme de lancement | Mirage 2000, Rafale, Mirage F1 modernisés ASTRAC, Tornado, Mig-29 |
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L’AASM comprend un kit de guidage et un kit d’augmentation de la portée qui se montent respectivement devant et derrière une bombe classique de 125 à 1 000 kg[3]. Il existe trois types de kits de guidage qui peuvent être utilisés suivant la cible et les conditions d’emploi :
L'AASM est actuellement mis en œuvre par les Forces armées françaises à partir des Rafale. Cet armement insensible au brouillage permet des frappes simultanées air-sol de très haute précision[4]multicible fixes et mobiles avec la version INS/GPS/laser et à grande distance (70 km en haute altitude). L'Égypte, premier client du Rafale, a aussi commandé des AASM[5].
À la fin des années 1990, les Forces armées françaises souhaitent posséder des armes capables de frapper loin, sans que le tireur soit exposé. Elles souhaitent également un guidage qui ne dépende pas des conditions météorologiques, et particulièrement précis, afin d’éviter les « dommages collatéraux ». Deux familles d’armement air-sol sont alors demandées : le AASM, et les missiles Apache et SCALP-EG[2].
En septembre 2000, le contrat est notifié à la société Sagem. Les premières livraisons ont lieu en octobre 2007 pour la version INS/GPS, et en février 2009 pour la version INS/GPS/infrarouge[6],[7]. Le 14 mai 2008, Sagem signe un accord avec MBDA qui obtient la responsabilité de commercialiser l’AASM à l’export[8]. En 2010, dans le cadre du programme d’études amont (PEA) nommé « démonstrateur d’armement air-sol inertie GPS laser » (DASIGL) et notifié en 2008, la version laser est tirée pour la première fois au centre DGA Essais de missiles de Biscarrosse[9]. La première livraison a lieu en décembre 2012 et le 3 avril 2013 ; la DGA qualifie cette version[6],[10]. En 2011, le AASM est renommé « Hammer » à des fins commerciales[11],[N 2]. Le 14 mai 2014, le premier tir depuis un avion de combat étranger à lieu depuis un F-16 d'un escadron d'expérimentation de l'USAF[12]. En 2017, la DGA et Safran lancent une nouvelle version « AASM Évolution » visant à réduire le prix unitaire de l’armement[7].
Dans un premier temps, l'AASM n’a pas été embarqué sur les Dassault Mirage 2000 en raison de l’opposition de Dassault Aviation, qui souhaitait garder cet avantage compétitif exclusivement pour le Rafale[13]. Finalement, Dassault a accepté de le qualifier sur Mirage 2000, et même sur le Mirage F1 pour le Maroc. Le système est adapté sur le Hal Tejas indien en 2022[14],[15].
Fin 2022, la DGA prononce la qualification de la munition AASM, dans sa version 1 000 kg et guidage GPS et inertiel, pour le Rafale[16].
L'AASM INS/GPS (code OTAN : SBU-38 Hammer) est la version de base. Il dispose d’un système de guidage hybride, à la fois GPS et inertiel. Les coordonnées de la cible sont intégrées dans les calculateurs de la bombe qui est ensuite indépendante lors de son vol en mode « Tire et oublie »[17].
L'AASM INS/GPS/infrarouge (SBU-64 Hammer) comporte un capteur infrarouge en supplément. Celui-ci ne fonctionne que dans la phase terminale et permet de s’affranchir des erreurs de coordonnées par un recalage avant l’impact grâce à un modèle de la cible préalablement introduit dans l’arme et des algorithmes de traitement d'images[17]. Cette version a une précision métrique[18].
L'AASM INS/GPS/laser (SBU-54 Hammer) comporte un capteur laser en supplément à arrivée verticale[19]. Il fonctionne si la cible est désignée avec un désignateur laser[17] et permet de détruire des cibles statiques ou mobiles allant jusqu'à 80 km/h (chars, navires, etc.) avec une précision inférieure à un mètre[20].
Une version bimode laser et infrarouge serait à l’étude[21].
Les utilisateurs des forces armées assurent l’assemblage du kit de guidage et un kit d’augmentation de la portée avec un corps de bombe qui peut être :
Le système de propulsion est réalisé par la société Roxel (filiale à 50 % de MBDA et à 50 % de Safran Ceramics)[25].
Plus l'AASM est largué en altitude, plus il pourra parcourir une grande distance. En haute altitude, la portée propulsée est de 70 kilomètres, offrant une distance de sécurité à l'avion face à une défense antiaérienne à courte et à moyenne portée. Le tir est aussi possible à très basse altitude afin d'éviter d'être détecté par les radars au sol. L'AASM a alors d'une portée inférieure, de 15 kilomètres[26].
Dans le cadre du programme « Frappe Longue Portée Terrestre » [FLP-T] lancé par la DGA et du programme qui réunit sept pays européens « European Long Strike Approach » [ELSA], ArianeGroup associé à Thales proposent de le décliner en version sol-sol pour le remplacement des Lance-roquettes unitaires [LRU] de l'Armée française[27], face à une proposition concurrente de MBDA associé à Safran dérivée, elle, du Missile de croisière naval [MDCN][28]. ELSA prévoit le développement et l’acquisition conjoints d’armements de précision longue portée. Des systèmes d’armes atteignant une portée supérieure à 1000 km, dont les alliés européens sont dépourvus et pour laquelle l’OTAN demande un rattrapage à grande échelle[29].
L’armée française embarque le AASM sur ses avions Dassault Rafale Marine et Air depuis 2008. Chaque Rafale peut embarquer six bombes[18]. L’arme a été tirée lors des conflits en Afghanistan, en Libye, au Mali et en Irak.
Les bombes Paveway sont toutefois plus utilisées en raison de leur moindre coût[33].
L’intégration des AASM sur des Lockheed C-130 Hercules est à l’étude en 2015[39].
Des négociations non abouties ont eu lieu avec la Force aérienne royale saoudienne pour la commande de AASM laser dans le cadre de la troisième tranche de modernisation du programme TSP (Tornado Sustainment Programme) négociée par BAE Systems. Ce contrat aurait également inclus des missiles Brimstone et Storm Shadow ainsi que des systèmes IRIS-T[40],[41].
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