Armand Leroy de Saint-Arnaud
officier général français, maréchal de France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Armand Jacques Achille Leroy de Saint-Arnaud, né à Paris le et mort en mer Noire le , est un général de division, ministre de la Guerre et maréchal de France.
Armand Leroy de Saint-Arnaud | ||
Saint-Arnaud photographié par Pierre-Louis Pierson. | ||
Nom de naissance | Armand Jacques Achille Leroy de Saint-Arnaud | |
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Naissance | Ancien 12e arrondissement de Paris |
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Décès | (à 56 ans) mer Noire |
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Origine | France | |
Allégeance | Royaume de France Monarchie de Juillet Deuxième République Second Empire |
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Grade | Général de division | |
Années de service | 1821 – 1854 | |
Commandement | Général en chef de l'armée française en Crimée (1854) Division de Constantine (1850) |
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Conflits | Conquête de l'Algérie Guerre de Crimée |
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Faits d'armes | Bataille de l'Alma
« Emmurades » des Sbehas (Ouled Sbih) de Aïn Merane (du 8 au 12 août 1845) |
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Distinctions | Maréchal de France Grand écuyer de France Grand-croix de la Légion d'honneur (1853) Médaille militaire (1852) |
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Autres fonctions | Ministre de la Guerre (1851-1854) Sénateur (1852) Conseiller général de la Gironde (1852) |
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Il se distingue au sein de l'armée d'Afrique au cours de la conquête de l'Algérie où il passe plus de treize années, puis, nommé ministre de la Guerre en octobre 1851, il assure le succès du coup d'État du 2 décembre 1851. Élevé à la dignité de maréchal en décembre 1852, il commande l'armée d'Orient lors de la guerre de Crimée en 1854 et s'illustre à la bataille de l'Alma le 20 septembre. Il meurt du choléra le , âgé de 56 ans.
Fils de Jean Dominique Leroy (1758-1803), avocat, membre du Tribunat, puis préfet de l'Aude et de Louise Catherine Papillon de Latapy (1780-1852), Armand Jacques est le frère aîné d'Adolphe Le Roy de Saint-Arnaud (1801-1873), conseiller d'État et sénateur et le frère utérin d'Adolphe de Forcade Laroquette (1820-1874), qui deviendra ministre. Les deux frères Saint-Arnaud[1] épousent deux sœurs, Eugénie et Louise, filles du marquis de Trazegnies d'Ittre, ancien colonel d'infanterie néerlandaise, et de Marie-Anne-Charlotte-Louise, comtesse d'Argenteau. De son premier mariage avec Louise Pasquier (1800-1836), le maréchal de Saint-Arnaud a une fille, Louise-Hortense (1831-1857) qui épouse Maurice de Chastenet, marquis de Puységur, ancien officier d'ordonnance de l'empereur Napoléon III et descendant du maréchal de Puységur. D'où postérité. En 1848, il se remarie avec Louise-Anne-Marie de Trazégnies (1816-1905)[2].
En 1814, le jeune Armand Leroy, collégien du lycée Napoléon, travaille aux fortifications de Paris et, après la déchéance de Napoléon Ier, s'engage dans la Garde nationale à cheval de Paris. Il acquiert alors son surnom d'Achille et adopte le patronyme de Saint-Arnaud. Il parvient à entrer dans les gardes du corps du Roi, compagnie Grammont, mais en est renvoyé pour vol. Entré dans un régiment d’infanterie, il doit démissionner après avoir provoqué son commandant en duel.
Il s'embarque en mai 1822 à Marseille sur le Duchesse-d'Angoulême en compagnie d'un groupe d'autres volontaires philhellènes qui partent en Grèce pour secouer le joug turc[3],[4]. Débarqué le 25 mai à Navarin, il ne participe qu'à quelques escarmouches près de Modon ; déçu par son aventure, il quitte la Grèce au bout de quelques jours (il écrit de Salonique le 12 juin) sur le navire qui l'avait amené, et s'embarque de Salonique pour la France le 5 août grâce au soutien du consul de France[5], après avoir visité plusieurs villes du Levant[4].
Il mène ensuite une existence irrégulière et misérable avant de demander sa réintégration dans l'armée en 1827. Il est nommé alors au 49e d'infanterie à Vannes. Désigné pour partir à La Martinique, il démissionne et la vie d'aventures recommence. Il donne des cours de langues, enseigne l'escrime, la musique et joue la comédie sous le nom de Florival.
Il doit attendre 1831 pour enfin lancer sa carrière. Sa rencontre avec Bugeaud transforme Saint-Arnaud. Lieutenant le , il devient officier d'ordonnance du général Bugeaud et prend part à la répression des troubles en Vendée, il est ensuite chargé d'escorter la duchesse de Berry de Blaye à Palerme.
Sa carrière militaire commence véritablement lors de la conquête de l'Algérie, comme capitaine de Légion étrangère. Il se distingue dans les campagnes d’Algérie avec les généraux « africains » Cavaignac et Pélissier, dirigés par le général et gouverneur, futur maréchal de France, Thomas Bugeaud.
En 1837, nouvellement promu capitaine, il se distingue au siège de Constantine et est fait chevalier de la Légion d'honneur. Après la prise de Djidjelli en 1839, il est cité à l'ordre du jour. En 1840, l'année où il est autorisé par ordonnance royale à s'appeler Leroy de Saint-Arnaud, le général Schramm indique : « officier ardent et brave militaire ; s'est distingué plusieurs fois, digne d'avancement ». Il est chef de bataillon au 18e léger en août 1840, au Régiment de zouaves en mars 1841 ; lieutenant-colonel du 53e régiment d'infanterie de ligne en mars 1842 ; colonel du 32e régiment d'infanterie de ligne en octobre 1844, puis du 53e le même mois. Son avancement est la récompense de sa conduite lors de l'assaut de Constantine, de l'attaque du col de Mouzaia et de la prise de Mascara. Après avoir commandé les subdivisions de Miliana et d'Orléansville, il réprime l'insurrection du Dahra (1845-1847) puis contraint cheikh Boumaza à se constituer prisonnier en avril 1847. Dans une courte lettre datée du adressée à son frère, il écrit « Bou-Maza est entre mes mains! Il est ici [à Orléansville] depuis deux heures. C’est un beau et fier jeune homme! Nous nous sommes regardés dans le blanc des yeux. J'ai tout de suite annoncé cette bonne nouvelle au maréchal [Bugeaud], qui sera bien heureux ». Il est récompensé par le grade de maréchal de camp en novembre 1847. Il commande la subdivision de Mostaganem, celle d'Alger en 1849, après avoir été promu général de brigade en 1848. Il commande ensuite la division de Constantine en janvier 1850. En mai 1851, il commande en chef le corps expéditionnaire de 9 500 hommes dans les montagnes de la Petite-Kabylie, avec sous ses ordres les deux brigades des généraux Bosquet et de Luzy. Il est promu général de division en juillet 1851.
A partir de 1843, Saint-Arnaud comme d'autres chefs de l'armée d'Afrique reçoit les ordres de représailles de Changarnier et de Bugeaud. Il écrira : "ce système est horrible, mais il nous servira". En effet, les "lois de la guerre" que l'on pouvait retrouver en Europe étaient une notion vide de sens dans le Nord de l'Afrique. Ainsi le bey de Constantine, Achmet, se vantait de compter 12 000 têtes à son actif, et pas seulement d'ennemis, mais aussi des tribus coincées entre les Français et les hommes d'Abd El Kader. La réponse française fût alors de frapper vite et fort, en appliquant la même tactique. Saint-Arnaud décrit son quotidien dans de nombreuses lettres envoyées à sa famille : « On ravage, on brûle, on pille, on détruit les moissons et les arbres. » Les mots de Saint-Arnaud dans ses lettres sont directs. Il se plaint même parfois du manque de combats. Il commente aussi les actions de ses pairs : "Les journaux te donneront les tristes détails des extrémités cruelles où Pélissier a été obligé d'en venir pour soumettre les Ouled Rias qui s'étaient réfugiés dans leurs cavernes... Le fanatisme est une horrible chose. Pélissier a employé tous les moyens, tous les raisonnements, toutes les sommations. Il a dû agir de rigueur. J'aurais été à sa place, j'aurais fait de même, mais j'aime mieux que ce lot lui soit tombé qu'à moi". Il rajoute : "Aurait-on préféré lire : la colonne Pélissier a eu deux cents hommes tués devant les grottes des Ouled Rias, et toute la population a pu s'échapper avec ses armes ? "[6]. Il trouve que « l'Afrique perd de sa poésie » quand il pratique le massacre en grand par « l'enfumade », méthode consistant à asphyxier des centaines de personnes réfugiées dans des cavernes. Il emmure huit cents personnes de la tribu Sbeha, du 8 au [7]. Durant cet épisode, il demande à ce que la tribu se rende. Quelques insurgés paraissent, leurs camarades les abattent. Le 12, après une dernière exhortation, le feu est mis. et écrit par la suite à son frère : « Frère, personne n'est bon par goût et par nature comme moi !… Du 8 au 12 août, j'ai été malade, mais ma conscience ne me reproche rien. J'ai fait mon devoir de chef, et demain je recommencerai, mais j'ai pris l'Afrique en dégoût ! »[8].
Il passe au total plus de 13 ans en Algérie au cours de quatre séjours effectués entre 1837 et 1851.
Nommé ministre de la Guerre le par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, il lui permet de réussir son coup d'État le 2 décembre en mitraillant la « canaille » parisienne. « Ce général avait les états de service d'un chacal », dira Victor Hugo. Jules Ferry, autre farouche anti-bonapartiste, qualifiera de « Saint-Arnaud de café-concert » le général Boulanger.
Le , il est élu sénateur puis conseiller général de la Gironde le 18 mars[9].
Il est décoré de la médaille militaire le [10] et devient maréchal de France le . Il est ensuite nommé grand écuyer de l'Empereur le puis élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le [11].
Son administration est marquée par de nombreuses améliorations dans l'armée avec notamment la reconstitution du cadre d'état-major général de l'armée, et le rétablissement de la section de réserve pour les officiers généraux et les intendants militaires ; l'augmentation de la solde des sous-officiers de toutes armes ; l'amélioration du pain du soldat ; la réorganisation de la gendarmerie, de l'artillerie, du corps de santé de l'armée de terre, de l'École de cavalerie de Saumur ; la création d'une section de cavalerie à l'école impériale militaire de Saint-Cyr, la formation du régiment des guides, de deux nouveaux régiments de zouaves ; de dix nouveaux bataillons de chasseurs à pied et la mise sur pied en mars 1854 d'un régiment provisoire de tirailleurs algériens pour la guerre de Crimée[12].
En mars 1854, il quitte le ministère de la Guerre pour prendre le commandement de l'expédition de Crimée. Bien que sa santé soit déjà chancelante, l'Empereur lui accorde sa confiance.
Saint-Arnaud arrive à Constantinople en mai 1854 et embarque pour la Crimée le 5 septembre. Il remporte brillamment la bataille de l'Alma, le , mais miné depuis longtemps par une péricardite, il contracte également le choléra et, le 26 septembre, il remet le commandement à Canrobert. Le , il embarque à bord du Berthollet à dix heures du matin, afin de voguer vers Constantinople où il espère retrouver sa seconde épouse mais il meurt le même jour à quinze heures.
Napoléon III le fait inhumer aux Invalides[2]. En apprenant sa mort, le duc d'Aumale s'avouera profondément ému : "Cette épreuve-ci, pour moi, passe toutes les autres. Le maréchal et le duc échangeaient une correspondance importante depuis le moment où ce dernier fût nommé Gouverneur Général de l'Algérie. Il rajoutera, un quart de siècle plus tard : "C'était un des hommes les plus remarquables que j'ai connus"[6].
En 1847, le château Malromé (33) et son domaine sont transmis à Adolphe de Forcade Laroquette, président du Conseil d'État sous Napoléon III, et à son demi-frère, le maréchal de Saint-Arnaud, gouverneur de Paris et ministre de la Guerre, qui feront restaurer le château « d'après Viollet-le-Duc ».[réf. nécessaire] En 1883, le domaine est vendu à la comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec ; son fils Henri de Toulouse-Lautrec, qui se plait à y séjourner fréquemment, y terminera son existence le .
Figure | Blasonnement |
Selon Johannes Baptist Rietstap :
D'argent, au chevron de gueules, acc. en chef de deux étoiles d'azur et en pointe d'une merlette de sable.[13] | |
On trouve aussi :
D'argent au chevron de gueules, accompagné de deux étoiles d'azur en chef et d'un cygne de sable sur une mer de sinople en pointe.[14] |
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