Anātman
concept bouddhique d'impersonnalité. Il n'existe aucun soi à trouver ou d'ego, juste une simple agrégation de phénomènes corporels et mentaux conditionnés / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Anātman (en sanskrit IAST ; devanāgarī : अनात्मन् ; pali : Anattā ; japonais : 無我, muga) est le concept bouddhique d'impersonnalité, par opposition à la croyance hindoue de l'ātman[1],[2]. D'après la théorie bouddhique, il n'existe aucun soi (ātman) à trouver, pas d'« entité-ego »[3], mais une simple agrégation de phénomènes corporels et mentaux conditionnés.
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Anattā est souvent exposé selon la formule « Chaque chose est sans soi. ». C'est l'une des trois caractéristiques. Tandis que les deux premières caractéristiques, dukkha (ou l'insatisfaction en pāli, duḥkha en sanskrit) et anicca (ou l'impermanence en pāli, anitya en sanskrit) ne s'appliquent qu'aux phénomènes conditionnés, anatta s'applique à toutes choses, y compris en dehors du saṃsāra : le nirvāṇa est également vide d'essence. Cet absence de substrat permanent, un et indépendant, est sans contradiction avec la loi du karma, l'équilibre nécessaire du respect et considération pour tous les êtres.
L'école Pudgalavāda (personnaliste), aujourd'hui éteinte, fut la seule à admettre l'existence d'un soi (pudgala).
La conséquence sotériologique de l'absence de soi est qu'il n'y a rien à sauver, le « soi » n'étant ni créé ni détruit, mais le simple résultat de conditions ; le pratiquant doit se diriger, par le détachement et le développement de l'esprit (bhāvanā), vers la cessation (nirodha) du « soi empirique » (le nāmarūpa), ce qui est le nirvāṇa.
Selon Bernard Faure : « L'accent placé par la plupart des érudits sur le dogme orthodoxe de l'anâtman reflète, une fois de plus, une vision élitiste, voire idéologique, du bouddhisme : en effet, il est clair que la plupart des adeptes du bouddhisme « populaire » croient en l'existence d'un Moi, et que c'est précisément sur cette croyance que repose leur pratique[4]. »