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compositeur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Lucien Denis Gabriel Albéric Magnard est un compositeur français, né à Paris, dans le 18e arrondissement, le [1],[2] et mort à Baron, dans l'Oise, le , à 49 ans. Il est parfois surnommé le « Bruckner français »[Information douteuse].
Nom de naissance | Lucien Denis Gabriel Albéric Magnard |
---|---|
Naissance |
Paris (France) |
Décès |
Baron, Oise (France) |
Activité principale | Compositeur |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres | Théodore Dubois, Jules Massenet, Vincent D'Indy |
Enseignement | Schola Cantorum |
Ascendants | Francis Magnard (père) |
Distinctions honorifiques | Prix Charles-Blanc (1915) |
Fils de Francis Magnard (1837-1894), rédacteur en chef du Figaro, et d'Émilie Bauduer (1837-1869), Albéric Magnard perd sa mère à l'âge de 4 ans. Son père se remarie avec Olympe Broye[3]. Albéric fait des études de droit avant d'entrer au Conservatoire de Paris en 1886 ou 1887, après avoir vu une représentation de Tristan et Isolde à Bayreuth. Il y devient l'élève de Théodore Dubois et Massenet. Il étudie par la suite pendant quatre années avec Vincent d'Indy, dont l'amitié ne se dément pas, en dépit d'opinions politiques et religieuses divergentes.
Le [4], Albéric épouse à Paris Julia Maria Créton — mère d'un fils de 5 ans, René[5] —, avec laquelle il a deux filles, Ève (1901[6]-1980) et Ondine (1904-1968), élevées avec René. Il dédie à sa femme son Hymne à Vénus. La même année, il compose sa troisième (et plus célèbre) symphonie, et commence à enseigner le contrepoint à la Schola Cantorum, fondée à Paris en 1894 par Bordes, Guilmant et d'Indy.
Son œuvre comprend 21 numéros d'opus (l'opus 22, Douze poèmes en musique, ayant été détruit lors de l'incendie de son manoir le 3 septembre 1914) et deux œuvres sans numéro d'opus, En Dieu mon espérance et mon épée pour ma défense et À Henriette. Il compose quatre symphonies — à l'orchestration riche, digne de César Franck, dont la Symphonie n° 3 op. 11 (1895/6) et la majestueuse Symphonie n° 4 (1911-1913) — un Chant funèbre op. 9 pour orchestre (1895), très émouvant, dédié à la mémoire de son père, une sonate pour violon et piano qui fut souvent interprétée par Eugène Ysaÿe et Raoul Pugno, une sonate pour violoncelle, un trio avec piano, un quatuor à cordes, un quintette pour vents et piano ainsi que des œuvres lyriques (Yolande, opéra en un acte terminé en 1892, Guercœur, et Bérénice, tragédies en musique terminées respectivement en 1901 et 1909, Bérénice étant représentée en 1911). Maurice Boucher, ancien élève de l'École normale supérieure, consacre un livre à cet opéra au lendemain de la Première Guerre mondiale. Albéric Magnard écrit par ailleurs quelques chroniques musicales pour Le Figaro.
Le , il est tué après avoir tenté de repousser des Allemands qui détruisent son manoir de Baron, dans l'Oise (maison sise au 5 rue des Russons et achetée en 1904).
Une importante partie de son œuvre ainsi que le manuscrit de deux des trois actes de Guercœur et tous les exemplaires de Yolande sont détruits. Guy Ropartz, son ami depuis le Conservatoire, reconstitue par la suite la partition de Guercœur à partir de la réduction pour piano déjà publiée et de ses souvenirs de la représentation du troisième acte qu'il a dirigée en 1908. Guercœur est représenté pour la première fois en 1931 à l'Opéra de Paris.
Mort pour la France, il est enterré au cimetière de Passy. L’Académie française lui décerne le prix Charles-Blanc en 1915. En 1927, une rue du 16e arrondissement de Paris, la rue Richard-Wagner, a reçu le nom de rue Albéric-Magnard. Le journaliste Octave Lebesgue, dit Georges Montorgueil, écrit lors de cette substitution de nom : « Magnard aurait sans doute préféré n'être pas le nom qui efface un autre nom, dont l'illustration, quoique germanique, n'en sera pas pour cette exécution, aboli de la mémoire des hommes » (cité par Simon-Pierre Perret dans Albéric Magnard éd. Fayard 2001).
Le Sénat propose que son corps entre au Panthéon. Sa famille s'y oppose en refusant les « hochets tardifs ».
La vie de Magnard est marquée par un certain nombre d'engagements : il dédie sa quatrième symphonie à une organisation féministe et démissionne de l'armée en tant que dreyfusard après avoir écrit son Hymne à la justice en soutien au capitaine Dreyfus.
« D'un caractère plutôt méditatif, fier, altier, Albéric Magnard est toute sa vie suspicieux des expressions d'admiration, hors celles issues de son petit cercle d'amis. Fait plus dommageable, il est connu pour s'être exclamé un jour : “L'artiste qui ne puise pas sa force dans l'abnégation est ou près de sa mort ou près du déshonneur.” Bref, il fait tout pour être ignoré du grand public. Et c'est ce qui lui advint. De tous les compositeurs français de son époque, il est certainement le plus méconnu. Son œuvre pourtant, outre qu'elle constitue un jalon essentiel sur le chemin qui mène du XIXe au XXe siècle (on songe, par exemple, à l'aspect “stravinskien” de la sonate pour violoncelle), est magnifique. »
— D'après Francis Pott, présentation des symphonies nos 3 et 4 - Hyperion
Une plaquette-hommage intitulée 1914, une défense héroïque paraît dès 1915 chez Eugène Figuière pour le compte de la Société Chopin créée quelques années auparavant par Édouard Ganche. Vendue au profit des invalides de guerre, elle contient trois contributions : Edmond Rostand, « Magnard »; Maurice Barrès, « Magnard, le fils d’un sceptique »; Édouard Ganche, « La mort d’Albéric Magnard »[7].
La vie de Magnard donna lieu à une première biographie de Gaston Carraud (La vie, la mort et l'œuvre d'Albéric Magnard, chez Rouart et Lerolle, 1921). En 2001, Simon-Pierre Perret et Harry Halbreich ont publié une importante biographie chez Fayard, accompagnée de commentaires analytiques des œuvres et de citations musicales (ISBN 978-2213608464).
Des études ont été réunies dans un numéro spécial de la revue Zodiaque (revue de l'Abbaye de la Pierre-qui-Vire), en 1986 (no 147). Les quatre symphonies avaient donné lieu quant à elles à une étude fouillée et accessible, par les musicologues Harry Halbreich et Jean Maillard (1926-1985) dans Musiciens de France, numéro spécial de la Revue Musicale dirigé par Paul-Gilbert Langevin (1979), travaux de pionniers, qui anticipent sur la redécouverte de Magnard par le chef d'orchestre Michel Plasson.
L'œuvre lyrique d’Albéric Magnard a été étudiée par Frédéric Ducros, dans une thèse de musicologie non publiée. Sa correspondance a été publiée par Claire Vlach (Société française de musicologie, 1997), petite-fille du compositeur.
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