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homme d'État algérien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Ahmed Ouyahia (en arabe : أحمد أويحيى), né le à Iboudraren (actuelle wilaya de Tizi Ouzou), est un homme d'État algérien.
Ahmed Ouyahia أحمد أويحيى | |
Ahmed Ouyahia en 2011. | |
Fonctions | |
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Premier ministre d'Algérie | |
– (1 an, 6 mois et 24 jours) |
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Président | Abdelaziz Bouteflika |
Gouvernement | Ouyahia X |
Prédécesseur | Abdelmadjid Tebboune |
Successeur | Noureddine Bedoui |
[N 1] – (3 ans, 9 mois et 19 jours) |
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Président | Abdelaziz Bouteflika |
Gouvernement | Ouyahia VI, VII, VIII et IX |
Prédécesseur | Abdelaziz Belkhadem |
Successeur | Abdelmalek Sellal |
Secrétaire général du Rassemblement national démocratique | |
[N 2] – (4 ans et 15 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Abdelkader Bensalah |
Successeur | Azzedine Mihoubi (intérim) Tayeb Zitouni |
– (13 ans, 11 mois et 8 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Tahar Benaibèche |
Successeur | Abdelkader Bensalah |
Ministre d'État Directeur de cabinet du président de la République | |
– (3 ans, 3 mois et 10 jours) |
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Président | Abdelaziz Bouteflika |
Premier ministre | Abdelmalek Sellal Abdelmadjid Tebboune |
Gouvernement | Sellal III et IV Tebboune |
Successeur | Mokhtar Reguieg (indirectement) |
Chef du gouvernement algérien | |
– (3 ans et 18 jours) |
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Président | Abdelaziz Bouteflika |
Gouvernement | Ouyahia III, IV et V |
Prédécesseur | Ali Benflis |
Successeur | Abdelaziz Belkhadem |
– (2 ans, 11 mois et 14 jours) |
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Président | Liamine Zéroual |
Gouvernement | Ouyahia I et II |
Prédécesseur | Mokdad Sifi |
Successeur | Smaïl Hamdani |
Ministre d’État Conseiller spécial auprès du président de la République, représentant personnel du chef de l’État | |
– (11 mois et 1 jour) |
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Président | Abdelaziz Bouteflika |
Chef du gouvernement | Ali Benflis |
Gouvernement | Benflis III |
Ministre d’État Ministre de la Justice | |
– (2 ans, 5 mois et 12 jours) |
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Président | Abdelaziz Bouteflika |
Chef du gouvernement | Ahmed Benbitour Ali Benflis |
Gouvernement | Benbitour Benflis I et II |
Secrétaire d'État à la Coopération et aux Affaires maghrébines | |
– (6 mois et 8 jours) |
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Président | Liamine Zéroual |
Chef de l'État | Ali Kafi |
Chef du gouvernement | Redha Malek |
Gouvernement | Malek |
Prédécesseur | Abdelaziz Khellef (ministre délégué) |
Successeur | Ahmed Attaf |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Iboudraren (Algérie) |
Nationalité | Algérienne |
Parti politique | RND (à partir de 1997) |
Fratrie | Laïfa Ouyahia |
Diplômé de | ENA d'Alger |
Profession | Haut fonctionnaire |
Religion | Islam |
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Premiers ministres d'Algérie | |
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Haut fonctionnaire diplômé de l'École nationale d'administration d'Alger en 1976, il est quatre fois chef du gouvernement entre 1995 et 2019, ministre de la Justice de 1999 à 2002, directeur de cabinet du président de la République de 2014 à 2017. Il est la seule personnalité à avoir été à la tête du gouvernement plus d'une fois[N 3] et détient le record de durée à cette fonction. Il est par ailleurs secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) entre 1999 et 2019.
Dans le cadre des manifestations de 2019 en Algérie, il est contraint de quitter la tête du gouvernement. Arrêté dans la foulée pour corruption, il est incarcéré.
Ahmed Ouyahia naît le dans le village de Bouadnane (commune d'Iboudraren, dans l'actuelle wilaya de Tizi Ouzou, en Kabylie, région berbèrophone du Nord est de l'Algérie). La famille déménage ensuite à Alger, où naît son frère Laïfa[1] (1963-2020)[2]. Après des études primaires dans cette ville de 1958 à 1965, il entre au lycée El-Idrissi et obtient le baccalauréat ès lettres en 1972.
La même année, il passe le concours d'entrée à l'École nationale d'administration d'Alger, qu'il réussit, parmi les trois premiers avec Ahmed Attaf (futur ministre des Affaires étrangères et membre du RND). Il se spécialise alors dans la diplomatie et sciences politiques en 1976. Il fait son service de 1977 à 1978, qu'il passe à l'enceinte d'El Mouradia de la présidence algérienne où il intègre l'équipe des relations publiques.
En 1978, il entre à la présidence de la République au département des Affaires africaines en tant qu'administrateur stagiaire[3]. Il est ensuite envoyé en 1981, comme conseiller aux Affaires étrangères à l'ambassade d'Algérie en Côte d'Ivoire, puis en 1984, à la direction de la Mission permanente de l'Algérie aux Nations unies à New York. De 1988 à 1989, il devient co-représentant algérien au Conseil de sécurité des Nations unies, puis le il est nommé comme chargé d'études au cabinet du ministre des Affaires étrangères, Sid Ahmed Ghozali à Alger[4] avant de devenir moins d'un mois plus tard le directeur général du département africain du ministère le [5].
Il dirige le département Afrique jusqu'au [6] lorsqu'il est envoyé comme ambassadeur au Mali[7] chargé de négocier la paix comme intermédiaire dans le conflit entre le gouvernement malien et le mouvement touareg, Azaouad, et abouti avec la création du traité de « Pacte national » de Bamako.
Il est rappelé en Algérie en pour servir dans le gouvernement de Redha Malek comme sous-secrétaire d'État aux Affaires arabes et africaines. Il entre en , en pleine décennie noire, au cabinet directeur du président de l'État, Liamine Zéroual, où il est chargé des affaires politiques, notamment pour les négociations avec le Front islamique du salut (FIS) et la préparation de l'élection présidentielle que le président Zéroual remporte en .
Nommé chef du gouvernement le par le président de la République, Liamine Zéroual, poste qu'il conserve jusqu'au , lorsque le président Liamine Zéroual annonce qu'il ne se représentera pas pour l'élection de 1999.
C'est sous l'administration Ouyahia qu'a été promulguée la loi de généralisation de la langue arabe, visant essentiellement à l'arabisation de la Kabylie. Son entrée en vigueur en 1998 ainsi que l'assassinat le du chanteur engagé kabyle Matoub Lounès ont déclenché un soulèvement en Kabylie et créé une vive émotion en Kabylie et dans la diaspora.
Il applique une cure d'austérité pour réduire l'inflation et favoriser le libre-marché, ce qui amène environ 500 000 personnes à perdre leur emploi, mais les réserves de change étrangères augmentent[8].
Le 26 janvier 1999, il prend la tête du RND[9], à l'issue d'une fronde du Conseil national du parti contre le secrétaire général Tahar Benaibèche, sur fond de désaccord de celui-ci sur le soutien de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika[10].
Alors qu'Abdelaziz Bouteflika est élu président de la République en , il est nommé ministre d'État et ministre de la Justice du premier gouvernement d'Ali Benflis. Dirigeant du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia est élu secrétaire général du parti. Durant le conflit entre l'Éthiopie et l'Érythrée, le président Bouteflika, alors président de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), le charge de mener les négociations de résolution du conflit qui aboutissent à la signature d'un accord de cessation des hostilités à Alger en .
Ahmed Ouyahia remet sa démission de sa fonction de ministre de la Justice au président après la défaite de son parti, le RND, aux élections législatives de juin 2002. Il est nommé ministre d'État du nouveau gouvernement et représentant spécial du président, poste honorifique mais sans budget ni pouvoir de décision.
Après la crise politique entre le président Bouteflika et Ali Benflis, devenu un sérieux prétendant à la présidence, ce dernier est écarté et Ahmed Ouyahia est nommé chef du gouvernement pour la seconde fois. Il remet sa démission le , après des négociations entre les partis de la coalition présidentielle, son parti, le RND, le FLN et le MSP.
Il est nommé Premier ministre le par le président Bouteflika en vue de la révision de la Constitution, mission accomplie le , permettant ainsi à Bouteflika de briguer un troisième mandat. Il est remplacé par Abdelmalek Sellal en [11].
Le , à l'issue d'une fronde interne consécutive à son départ du gouvernement[12], il démissionne de son poste de secrétaire général du Rassemblement national démocratique[13]. Abdelkader Bensalah lui succède. Le , après la démission de Bensalah, il redevient secrétaire général, en assurant l'intérim dans un premier temps[14]. Le , candidat unique, il est formellement élu à l'unanimité à la tête de son parti[15].
En mars 2014, dans le contexte de l'élection présidentielle algérienne de 2014 et de la maladie du président Bouteflika, il est nommé directeur de cabinet du président de la République[16].
Il est présenté comme le principal animateur du mouvement anti-français exigeant une repentance de la France pour « les crimes de la colonisation »[17].
Le , il affirme que les « étrangers en séjour irrégulier amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux », que « ces gens-là sont venus de manière illégale » et qu'« on ne dit pas aux autorités « jetez ces migrants à la mer ou au-delà des déserts », mais le séjour en Algérie doit obéir à des règles », ce qui conduit Amnesty International à dénoncer des propos « choquants et scandaleux » et « alimentent le racisme et favorisent la discrimination et le rejet de ces personnes [qui] ont fui les guerres, la violence et la pauvreté »[18]. Enfin, Abdelmoumene Khelil, secrétaire général de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), estime pour sa part que ces propos « dignes des discours de l'extrême droite européenne viennent torpiller le discours équilibré sur le sujet du nouveau Premier ministre »[18]. Le , il reçoit le soutien du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qui déclare que « les Algériens sont connus pour leur hospitalité, leur sens de la fraternité, mais ils sont aussi jaloux de leur sécurité et de la sécurité de leur pays », ajoutant que « notre obligation en tant qu'État est de préserver la souveraineté nationale et la sécurité de notre pays...nous n'avons de leçons à recevoir de personne, ni des ONG nationales ni des partis politiques. Leurs déclarations n’engagent qu’eux »[19].
Il redevient Premier ministre le , à la suite du limogeage d'Abdelmadjid Tebboune[20]. L'une de ses premières mesures est de dissoudre l'Inspection générale du Premier ministre[21]. Se qualifiant d'« homme des sales besognes »[22], il se distingue par ses déclarations controversées, comme celles affirmant que « les Algériens ne sont pas obligés de manger du yaourt », « affame ton chien, il te suit », de même que par son soutien au cinquième mandat de Bouteflika ou encore ses dénégations sur l'état de santé de celui-ci[23],[24].
Alors qu'il fait partie des figures contestées par les manifestations de 2019 en Algérie, il dresse un parallèle entre le mouvement en cours, la guerre civile algérienne et la guerre civile syrienne[25]. Dans le cadre de ces manifestations de masse, il démissionne de sa fonction de Premier ministre, après le retrait d'Abdelaziz Bouteflika de l’élection présidentielle[26].
Le , il est renvoyé devant la Cour suprême[27]. Le suivant, il est arrêté pour des affaires de corruption liées notamment aux hommes d’affaires algériens Mahieddine Tahkout et Ali Haddad[28]. Le juge d’instruction auprès la Cour suprême ordonne sa mise en détention provisoire, et il est incarcéré dans la foulée à la prison d'El-Harrach[29],[30].
Son premier procès pour une affaire de corruption en lien avec des usines de montage automobile commence le 2 décembre 2019[31],[32], puis est ajourné au 4 décembre[33]. Ahmed Ouyahia est condamné à 15 ans de prison ferme le 10 décembre[34]. Sa condamnation est confirmée en appel le 25 mars[35].
Son frère Laïfa, qui est aussi son avocat — le dernier qui continuait à assurer sa défense —, meurt le 21 juin d'un arrêt cardiaque lors de son procès. Ahmed Ouyahia assiste menotté à ses obsèques[2],[36]. Cette séquence est largement commentée, les uns se réjouissant de la déchéance de l'ancien chef du gouvernement, les autres dénonçant une humiliation d'un homme jeté en pâture à la vindicte populaire, voire une atteinte à la dignité humaine[37]. Le tribunal de Sidi M'Hamed le condamne le 24 juin pour cette affaire de corruption en lien avec Sovac à douze ans de prison ferme[38].
Dans l'affaire Haddad le tribunal de Sidi M'Hamed le condamne à douze ans de réclusion criminelle pour corruption[39], peine réduite en appel à huit ans le 3 novembre 2020[40].
Dans l'affaire Tahkout, il est condamné à dix ans d'emprisonnement pour des faits de corruption[41], peine ramenée à cinq ans en appel[42] puis portée à sept ans de prison lors d'un nouveau jugement le 12 décembre 2021[43]. Lors de son procès en 2020, il a déclaré être touché par un cancer[44].
Le 30 novembre 2020, il est condamné à cinq ans de prison pour « octroi de privilèges injustifiés au Groupe Condor et ses filiales »[45].
Le 4 janvier 2021, poursuivi dans des affaires de corruption dans le secteur du tourisme à Skikda, il est condamné à sept ans de prison[46].
En 2022, ses biens sont confisqués[47].
En avril 2022, poursuivi pour « dilapidation de deniers publics et abus de fonction aux fins d'octroi d'indus avantages », il est condamné à quatre ans de prison dans l'affaire dite « du groupe agroalimentaire Benamor »[48].
En décembre 2022, il est condamné à douze ans de prison pour, notamment, « dilapidation de deniers publics, abus de fonction et octroi d'indus privilèges lors de conclusion de marchés publics »[49].
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