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accord visant à mettre fin aux tensions entre le gouvernement britannique et l'Irlande du Nord, 1998 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'accord du Vendredi saint (anglais : The Good Friday Agreement, irlandais : Comhaontú Aoine an Chéasta), également appelé accord de Belfast (anglais : Belfast Agreement, irlandais : Comhaontú Bhéal Feirste), officiellement nommé accord de paix pour l'Irlande du Nord (anglais : The Northern Ireland Peace Agreement), a été signé le par les principales forces politiques d'Irlande du Nord acceptant une solution politique pour mettre fin aux trente années (de 1969 à 1998) de troubles sanglants qui firent 3 480 morts.
Il tire son nom de la date de signature, le vendredi précédant Pâques, Vendredi saint.
L'accord prévoit principalement :
La signature de cet accord a été approuvée par une majorité des Irlandais lors d'un référendum :
Bien qu'il fût qualifié d'« historique » par la majorité des analystes, les dispositions adoptées n'étaient pas, en soi, « révolutionnaires » et reprenaient, en grande partie, les solutions déjà envisagées en 1973 (accord de Sunningdale), 1985 (accords d'Hillsborough) et 1993 (déclaration de Downing Street). C'est bien plus leur acceptation et leur validation par voie référendaire qui fut historique[1].
Deux mois plus tard, les unionistes ultras, battus dans les urnes au moment de la campagne référendaire, répliquent en incendiant dix églises[2] au lendemain de l'élection de David Trimble (unioniste modéré du Parti unioniste de l'Ulster) partageant le pouvoir avec un vice-premier ministre catholique Seamus Mallon (nationaliste modéré du SDLP). Des heurts éclatent au moment des traditionnelles parades de l'Ordre d'Orange, qui commémorent la bataille de Boyne, clin d’œil à la bataille décisive qui vit les orangistes défaire le parti jacobite pendant la Glorious revolution[2]. Le , une force dissidente de l'IRA réplique par un attentat à la voiture piégée dans le centre d'Omagh, tuant 28 personnes et en blessant 220 autres. C'est à ce jour l'attentat le plus meurtrier de l'histoire des Troubles.
En , David Trimble accepte de rencontrer pour la première fois Gerry Adams, leader du Sinn Féin. Après l'attribution du prix Nobel de la Paix à David Trimble et Seamus Mallon, un accord est signé le pour mettre en place les dispositions de l'Accord du Vendredi Saint. Ce texte institue 6 institutions transfrontalières et 10 départements ministériels répartis à la proportionnelle entre nationalistes et unionistes[3].
Le problème majeur qui a longtemps bloqué le processus a été celui de la démilitarisation des milices et groupes armés, tout particulièrement l'IRA qui finit tout de même par annoncer son renoncement à la violence politique en 2005[3]. Cette démarche a été surnommée l'« Adieu aux armes ».
Cependant, depuis les accords, des attentats sporadiques ont fait 93 morts, de 1999 à 2009.
Un certain nombre d'auteurs, comme Agnès Maillot, pointe les faiblesses de ces accords, voire une véritable contradiction interne : en instaurant un gouvernement consociationiste, qui force les différents partis à s'entendre pour former un gouvernement, les accords ont officialisé, voire gravé dans la loi, les divisions sectaires, en rendant très complexe le dépassement de celle-ci en vue de l'intérêt général de la province[4]. En effet, dans un tel système, les partis ont beaucoup plus intérêt à s'adresser en priorité à leur communauté, plutôt qu'à défendre des intérêts trans-partisans et mener des politiques qui profitent à l'ensemble de la communauté. De plus, l'instauration du système des minorités de blocage (les petitions of concern) débouchent souvent sur un immobilisme politique notamment sur les grandes questions de société comme le débat autour du mariage homosexuel : la communauté protestante a systématiquement bloqué[5] toute législation ouvrant la voie à une reconnaissance des couples de même sexes, ce qui fait que l'Irlande du Nord a été la dernière province du royaume à reconnaître les unions homosexuelles en janvier 2020. Enfin, la bipolarisation induite par le système consociationiste entrave l'affirmation de parti neutre sur le plan confessionnel et communautaire : le parti de l'Alliance, trans-communautaire, plafonne à 8 %, entravant le dépassement des clivages confessionnels.
Dans le cadre de sa politique de Brexit, le Royaume-Uni a émis un livre blanc, dans lequel le gouvernement du Royaume-Uni réitère son engagement dans l'accord de Belfast. Sur le statut de l'Irlande du Nord, la position initiale du gouvernement britannique indique sa préférence pour garder la position constitutionnelle de l'Irlande du Nord dans le giron britannique mais avec des liens forts avec l'Irlande[6].
Toutefois, cette position devra s’accommoder d'autres réalités, l'Irlande étant, en tant que membre de l'Union européenne, partie prenante dans l'Union douanière.
Par ailleurs, le Brexit a créé des perturbations lors des dernières élections de l'assemblée nord-irlandaise[7].
Lors du Brexit, l'un des premiers points négociés sera la question irlandaise : les liens commerciaux de l'Irlande, la zone de mobilité commune et l'Accord du Vendredi saint[8].
D'après Tony Blair — l'un des premiers ministres participant à cet accord — une partie de cet accord doit être amendé de par le Brexit[9].
Au cours des négociations du Brexit, l'UE a défini un position paper concernant le support du "Good Friday Agreement" par le Royaume-Uni, au cours du Brexit[10].
Le position paper concerne des sujets tels que :
Le 4 mars 2021, plusieurs organisations nord-irlandaises unionistes déclarent ne plus apporter leur soutien aux accords de paix conclus en 1998.
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