Accident ferroviaire de Larissa
collision ferroviaire en Grèce De Wikipédia, l'encyclopédie libre
collision ferroviaire en Grèce De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'accident ferroviaire de Larissa est la collision le entre un train de voyageurs et un train de fret dans le dème de Tempé en Thessalie, dans le centre-est de la Grèce, à quelques kilomètres au nord de la ville de Larissa. Il provoque la mort d'au moins 57 personnes et en blesse au moins 85 autres[3],[4],[5],[6], ce qui en fait l'accident ferroviaire le plus meurtrier en Grèce[Note 1].
Accident ferroviaire de Larissa | ||
Une locomotive série 120 tractant une rame de voitures Siemens Viaggio à Thessalonique. | ||
Caractéristiques de l'accident | ||
---|---|---|
Date | 28 février 2023 à 23h24 (UTC+2) | |
Type | Choc frontal entre deux trains | |
Causes | Défaillances dans le système d'aiguillage[1] | |
Site | Dème de Tempé, Larissa Thessalie, Grèce [2] | |
Coordonnées | 39° 50′ 54″ nord, 22° 31′ 00″ est | |
Caractéristiques de l'appareil | ||
Compagnie | Hellenic Train | |
Passagers | 342 | |
Morts | 57 | |
Blessés | 85 | |
Survivants | 285 | |
modifier |
Le train de voyageurs part d'Athènes à destination de Thessalonique (les deux plus grandes villes de Grèce) avec à son bord environ trois cent cinquante passagers[7] dont de nombreux étudiants[8] qui ont profité du long week-end, ce lundi étant férié en Grèce[8]. Concomitamment, le train de marchandises se rend de Thessalonique à Larissa[5], transportant des conteneurs et des tôles d'acier. Le train de voyageurs est remorqué par une locomotive électrique de la série E 120 ; celui de marchandises par deux machines similaires. La collision se produit sur la ligne Athènes-Thessalonique (en), exploitée par la compagnie Hellenic Train, une filiale de Ferrovie dello Stato Italiane, la compagnie ferroviaire publique italienne[5],[9]. La section sur laquelle s'est déroulé l'accident est à double voie et équipée de la commutation et signalisation électriques bien qu'elles n'aient pas encore été mises en œuvre. Les deux trains circulaient sur la même voie.
Le train de voyageurs et le train de marchandises se sont percutés frontalement près d’Evangelismós (el) juste avant minuit[10],[11], entraînant la mort d'au moins cinquante-sept personnes[12]. Le bilan fait également état d'au moins soixante-six blessés dont vingt-cinq le sont grièvement[3],[5].
Dans la collision, les deux premières voitures sont intégralement détruites[8]. La voiture-restaurant[8] et d'autres wagons ou voitures ont aussi pris feu à la suite de la collision. Dix-sept camions de pompiers et cent cinquante pompiers sont dépêchés sur place pour maîtriser les flammes. Des opérations de sauvetage sont rapidement mises en place, déployant quarante ambulances et plus de trente policiers sur le site[13],[14]. L'accident est si grave que des camions-grues sont utilisés pour aider aux opérations de sauvetage[15]. Deux cent cinquante passagers survivants sont évacués du lieu de la collision par des bus vers Thessalonique, y compris ceux avec des blessures mineures[16],[17],[18]. La police a interrogé deux agents des chemins de fer après l'accident[19]. L'armée hellénique a été appelée pour aider[20]. Une réunion d'urgence a été organisée au sein du gouvernement grec à la suite de l'accident et le ministre de la Santé Thános Plévris s'est rendu sur les lieux[21].
Au niveau politique, le ministre des Transports Konstantínos Karamanlís annonce sa démission à la suite de l'accident. Le Premier ministre Kyriákos Mitsotákis décrète trois jours de deuil national[22].
Le président du syndicat des conducteurs de train OSE dénonce le manque de sécurité sur cette ligne : « Toute [la signalisation] est faite manuellement. C’est depuis l’an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas ». Le gouvernement grec reconnait par la suite « des faiblesses chroniques » dans le système ferroviaire grec. « Les retards [pris dans la modernisation des chemins de fer] trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse[23]. »
Certains y voient le résultat de la vétusté d’un réseau ferroviaire délaissé depuis des décennies, surtout après la crise économique (2010-2018) et les mesures d’austérité qui ont conduit, en 2017, à la privatisation de la compagnie grecque de chemins de fer, TrainOSE, devenue Hellenic Train[24]. Les représentants syndicaux avaient régulièrement averti le gouvernement sur les défaillances du réseau mais n'ont pas été écoutés[25].
Le 14 mars 2023, George Gerapetritis, nouveau ministre des transports, annonce une reprise graduelle du transport ferroviaire grec à partir du 22 mars 2023[26].
Le 9 mai 2023, un accord franco-grec est signé par les ministres des transports Clément Beaune et George Gerapetritis[27]. « Cet accord politique entre la France et la Grèce est une vraie coopération technique, technologique » et « opérationnelle », selon Clément Beaune[28]. L'accord vise à « la réévaluation régulière » des systèmes de fonctionnement ferroviaire, « l'application des pratiques internationales » en matière de sécurité et le « transfert du savoir-faire » afin d'« améliorer » les chemins de fer grecs, selon Giorgos Gerapetritis[29].
Le 2 juin 2023, le Parquet européen, met en cause Konstantínos Karamanlís et son prédécesseur Christos Spirtzis (PASOK). Le Parquet européen enquête en effet sur le mésusage des fonds européens, mésusage impliqué dans le désastre. K. Karamanlís est mis en cause pour malversations financières, tandis que C. Spirtzis est inquiété pour incurie. Toutefois, la loi grecque prévoit que l'assentiment du Parlement grec est nécessaire ppoursuiteser de telles poursuite contre des ministres. Or la majorité absolue détenue au Parlement par la Nouvelle démocratie, parti de Karamanlís, a rejeté en novembre 2023 la création d'une commission d'enquête proposée par le PASOK et n'a donc pas donné suite aux demandes du Parquet européen[30].
Les drapeaux à l'extérieur du bâtiment de la Commission européenne à Bruxelles sont mis en berne le matin suivant l'accident[31]. L'Albanie déclare le un jour de deuil national et les drapeaux sont mis en berne dans le pays[32].
Dans un communiqué, le diadoque Paul de Grèce se dit « brisé face à la douleur indicible des parents qui ont perdu leurs enfants si injustement »[33].
Le président du Conseil européen, Charles Michel, exprime ses condoléances aux familles des victimes sur Twitter, tout comme la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président français Emmanuel Macron déclare que « la France se tient aux côtés des Grecs »[34]. Les médias d'État de la république populaire de Chine rapportent que le président Xi Jinping a envoyé une lettre de condoléances à Ekateríni Sakellaropoúlou[35]. Le ministère turc des Affaires étrangères publie une déclaration de condoléances à la suite de l'accident, souhaitant un prompt rétablissement aux personnes blessées dans la collision[36].
Des manifestations se produisent dans plusieurs villes grecques pour protester contre les défaillances du système ferroviaire et l'incurie des autorités[25],[37]. La privatisation du transport ferroviaire, exigée par l'Union européenne en 2017, est mise en cause par la gauche[38].
Le 15 mars 2023, les journalistes de Grèce annoncent se mettre en grève par solidarité après la catastrophe ferroviaire de Larissa, dans le but de « réclamer l’attribution réelle des responsabilités »[39]. Aucun bulletin d'information radiotélévisé n'est donc diffusé lors de cette journée.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.