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abbaye située dans le Nord, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’abbaye Notre-Dame de Loos, fondée au XIIe siècle, est une ancienne abbaye de l'ordre de Cîteaux situé à Loos-lez-Lille, près de Lille, dans le Nord, à proximité de la Haute-Deule. Les bâtiments sont nationalisés lors de la Révolution française.
Nom local | Looz |
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Diocèse | Lille |
Patronage | Notre-Dame |
Numéro d'ordre (selon Janauschek) | CCXCVIII (298)[1] |
Fondation | 15 décembre 1149 |
Dissolution | 1791 |
Abbaye-mère | Clairvaux |
Congrégation | Ordre cistercien |
Coordonnées | 50° 37′ 14″ N, 3° 00′ 02″ E[2] |
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Pays | France |
Province | Comté de Flandre |
Région | Hauts-de-France |
Département | Nord |
Commune | Loos |
Elle a abrité une partie de la maison centrale de Loos entre 1817 et 2011.
L'abbaye de Loos a été fondée en 1146 par Thierry d'Alsace (1099-1168) et par sa femme Sibylle d'Anjou, comtesse de Flandre[3]. Les religieux de l'ordre de Citeaux s'y établirent sur un terrain qu'ils acquirent des sires de Duremont, de Prémesques et de Bernard d'Annekin, lequel était tenu en fief par Pierre Barges et en arrière-fief du comte de Flandre. Jean Belle en fut le premier abbé.
L'abbé avait sous sa direction six maisons de femmes : Notre-Dame du Bradie à Annay-sous-Lens ; Notre-Dame de Sauchois près de Tournai, de l'ordre cistercien ; Notre-Dame du Verger de Oisy-le-Verger ; Notre-Dame du Mont d'Or à Wevelgem ; le Repos de Notre-Dame à Marquette près de Lille et l'abbaye de Flines, ces quatre dernières de l'ordre de Clairvaux. L'abbé était en outre proviseur perpétuel de l'hospice Comtesse.
Les insurgés de la révolte des Gueux la pillèrent en 1566. La chapelle de Notre-Dame-de-Grâce, à Loos, achevée et bénie en 1591, fut bientôt agrandie et consacrée par l'évêque Michel d'Esne, en 1611. Les archiducs Albert et Isabelle y vinrent en pèlerinage après leur entrée solennelle à Lille.
L'abbaye et ses dépendances, par le décret du devint un bien national et fut vendue. Le négociant lillois Pierre Urbain Virnot, membre d'une famille de gros acquéreurs de biens nationaux, fut déclaré le propriétaire à titre personnel des 111 ha de l'abbaye (avec église, basse-cour, draperie et dépendances). À la suite de la faillite de l'entreprise familiale en 1811, l'abbaye est vendue en 1812 par les créanciers pour 500 000 francs[4] au département du Nord. La chapelle ne fut détruite qu'après 1811.
On pensait à l'origine y installer un dépôt de mendicité. Par ordonnance du roi du , elle devient « maison de force et de correction » et « prison cellulaire » en 1906. Elle l'est restée jusqu'en 2011[5]. En 1890, cette prison est dit-on très sûre et très salubre et contient de nombreux locaux divisés convenablement pour la séparation des différentes classes de détenus. Les prisonniers tant hommes que femmes sont employés à différents genres de travaux. Des ateliers tels que filatures du lin, ateliers de couture de sarraux brodés de cordonnerie et de menuiserie sont créés à cet effet[6]. Le y est créé pour la première fois en France un service d'anthropologie pénitentiaire destiné à permettre la réadaptation sociale des délinquants[7].
Occupée par les Allemands durant les deux guerres, elle subit de gros dégâts. Parqués dans la prison, le , deux jours avant la libération de Lille, 871 Nordistes furent déportés vers les camps de concentration nazis[8].
Le , Otto Abetz, ambassadeur de l'Allemagne nazie à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale, condamné en à vingt ans de travaux forcés, est transféré à Loos. Il y retrouve cent cinquante prisonniers dignitaires nazis[9].
L'abbaye perd sa chapelle, pourtant inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, en 1962, pour construire un terrain de sport pour les gardiens et les détenus. On profite de la construction de l'A25[10] et de l'élargissement du canal à grand gabarit, pour évacuer les gravats en toute discrétion. Les bâtiments datant du XIXe siècle de la prison ont été détruits en 2016, pour une reconstruction sur place qui devrait aboutir en 2022[11]. Les bâtiments de l'abbaye datant du XVIIIe siècle devaient, au départ, être détruits eux aussi, bien que toitures, frontons sculptés et une partie des façades soient inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques . Heureusement une levée de boucliers dans les médias locaux, et une pétition ont poussé l'administration pénitentiaire à revoir ses plans. Aux dernières nouvelles, l'abbaye sera restaurée et utilisée comme centre de préparation à la libération pour des détenus en fin de peine.
Les armes de l'abbaye se blasonnent ainsi : |
Contrairement au refuge de l'abbaye de Loos[13] situé à Lille, l'ancienne abbaye n'est pas inscrite sur la liste des monuments historiques, ce qui a failli entraîner sa disparition au titre du projet de nouveau centre pénitentiaire du début du XXIe siècle.
L'enclave historique de l'abbaye est en 2018 préservée et son architecture externe restante se trouve promise à un nouvel avenir non carcéral.
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