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physicien et médecin français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Désiré Eugène Édouard Branly, né à Amiens le et mort à Paris 5e le [1], est un physicien et médecin français.
Naissance |
Amiens (France) |
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Décès |
(à 95 ans) 5e arrondissement de Paris (France) |
Nationalité | Français |
Domaines | physique |
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Institutions |
Faculté des sciences de Paris École pratique des hautes études Institut catholique de Paris |
Diplôme | Faculté des sciences de Paris (École normale supérieure), Faculté de médecine de Paris |
Renommé pour | découverte du principe de la radioconduction et celui de la télémécanique |
Distinctions |
Prix Houllevigues de l'Académie des sciences (1898) Membre associé de l'Académie royale de Belgique (1910) Grand-croix de la Légion d'honneur (1938) Commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (1938) Membre de l'Académie des sciences |
Il découvre le principe de la radioconduction et celui de la télémécanique. Il est l'un des précurseurs de la radio.
Grâce à la découverte par Branly du radioconducteur et ses travaux sur le principe de la radioconduction, Guglielmo Marconi effectue en 1899 les liaisons radiotélégraphiques qui marquent la naissance de la télégraphie sans fil (cf. ci-dessous le paragraphe « Le radioconducteur et la télégraphie sans fil »). Quelques années plus tard, Édouard Branly découvre le principe de la télémécanique, qui est le fondement de la télécommande aujourd'hui.
Édouard Branly est le type même du savant travailleur, passionné, désintéressé et opiniâtre de cette époque. Catholique convaincu, il se bat toute sa vie pour obtenir des conditions de travail décentes à l'Institut catholique de Paris et lutte contre l'opposition des milieux universitaires et scientifiques anticléricaux[n 1].
Édouard Branly naît rue Martin-Bleu-Dieu à Amiens le [2]. Il est le premier enfant d'Édouard Joseph Branly, maître d'études au collège royal d'Amiens, et d'Elisa Gillion. Son père, ami de Paul Desains, est nommé professeur au collège communal de Saint-Quentin, où s'établit la famille en 1845. Un deuxième enfant, prénommé Edgar, voit le jour en 1851. Élève brillant, Édouard est scolarisé à partir de 1852 au collège de Saint-Quentin qui devient un lycée impérial de 3e classe en 1853. Il entre en classe de 6e en 1854 dans la division des lettres. En 1860, à la fin de la classe de rhétorique, sans faire l'année de logique, il obtient, à l'âge de 16 ans, le baccalauréat ès lettres devant la faculté des lettres de Douai[3]. Edouard Branly souhaite cependant se consacrer aux sciences. Il prépare donc le baccalauréat ès sciences, qu'il passe l'année suivante devant la faculté des sciences de Paris[4]. Il fait ensuite des études supérieures en classe de mathématiques spéciales au lycée Napoléon où il a comme professeur de physique le frère de Paul Desains, Édouard Desains (élève par le passé de Joseph-Charles d'Almeida), puis, de 1865 à 1868, à l'École normale supérieure, où il suit les conférences de physique de Bertin-Mourot, et à la faculté des sciences de Paris, où il suit les cours de physique de Paul Desains et Jules Jamin et obtient les licences ès sciences mathématiques et ès sciences physiques en 1867.
Le 24 mars 1940, Édouard Branly s'éteint à Paris en son domicile 87 boulevard Saint-Michel Paris 5e[1] qui était occupé par M. et Mme Tournon, ses gendre et fille, où il était revenu après avoir passé quelques mois en Haute-Vienne à la suite de la déclaration de guerre[9].
Ses funérailles nationales sont célébrées à Notre-Dame par le cardinal Verdier le , l'éloge funèbre est prononcé par le Ministre de l’Éducation nationale Albert Sarraut en présence du Président de la République Albert Lebrun[10]. Branly est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 10) à Paris. Ses traits nous restent fixés par le portrait que peignit Maurice Asselin en 1936, aujourd'hui conservé au Musée Toulouse-Lautrec d'Albi.
Nommé agrégé des sciences physiques et naturelles en 1868[11], il est affecté brièvement au lycée de Bourges avant d'être nommé en 1869 chef des travaux du laboratoire d'enseignement de physique de la faculté des sciences de Paris et de l’École pratique des hautes études, dirigé par Paul Desains. Durant la guerre de 1870 il est sous-lieutenant du génie auxiliaire. Il est nommé directeur-adjoint après l'obtention du doctorat ès sciences physiques devant la faculté des sciences de Paris en 1873 (thèse de physique sur les phénomènes électrostatiques dans les piles). Sa première communication à l'Académie des sciences, cosignée avec Desains, porte sur le rayonnement solaire[12],[11].
Il enseigna au collège Rollin durant l'année scolaire 1874-1875. En 1876, il quitte la faculté pour devenir professeur à l'Institut catholique de Paris, nouvellement créé. En 1877 il reprend des études de médecine et obtient le doctorat en 1882 avec une thèse sur le dosage de l'hémoglobine et le traitement des malades anémiés. À partir de 1896, il pratique la médecine en parallèle avec l'enseignement et la recherche à l'Institut catholique.
Édouard Branly fait la connaissance d'Élisabeth de Caraman Chimay, comtesse Greffulhe, en 1902, par l'intermédiaire d'Albert de Mun. La comtesse Greffulhe se passionne pour ses travaux, visite son laboratoire, se fait expliquer le principe de la radioconduction et les expériences en cours[15]. Elle prend conscience de la vétusté du laboratoire et des conditions de travail difficiles du physicien, elle lui apporte une aide efficace à plusieurs reprises grâce à ses relations.
Un Monument à Édouard Branly, par Carlo Sarrabezolles (1888-1971), a été inauguré à Paris au jardin du Luxembourg en 1932. Un musée situé dans son ancien laboratoire au sein de l'Institut Catholique de Paris, rue d'Assas à Paris, lui est consacré.
Au moins huit lycées en France portent le nom d'Édouard Branly : à Amiens[18], Boulogne-sur-Mer[19], Châtellerault[20], Créteil[21], Dreux[22], La Roche-sur-Yon[23], Lyon[24], Nogent-sur-Marne[25].
À Paris, une partie du quai d’Orsay a reçu le nom de quai Branly en 1941. En , Anne Hidalgo propose de débaptiser une partie du quai Branly pour le renommer quai Jacques-Chirac[26].
À Amiens, une esplanade porte son nom sur laquelle se dresse l'église Saint-Honoré construite par son gendre, Paul Tournon. La façade présente une mosaïque, réalisée par Florence Tournon-Branly, la petite-fille du savant.
À Montreuil, une rue et l'un des quatorze quartiers de la ville portent son nom[27]. A Sarcelles, une rue porte son nom depuis les années 1960. À Forest (Bruxelles) une rue porte son nom et à Toulouse une allée près de la place du Busca. Il y a aussi une rue Édouard-Branly à Issy-les-Moulineaux.
L'expérience fondamentale fut réalisée par É. Branly et son préparateur Gendron, le .
Description de l'expérience :
Dans une salle de cours, se trouve un éclateur à étincelles dont les boules sont les pôles d'une machine électrostatique de Wimshurst. Dans une salle éloignée de la salle de cours et séparée d'elle par trois pièces est installé un circuit (voir schéma ci-contre) comportant une pile (3), un galvanomètre (2) et un tube de verre étroit contenant un peu de limaille métallique intercalée entre deux tiges conductrices (1). L'éclateur et le circuit sont séparés par une distance de 25 mètres et plusieurs murs.
Si, à un moment donné, une étincelle est produite au niveau de l'éclateur, la limaille devient instantanément conductrice et le galvanomètre accuse une déviation qui indique le passage d'un courant.
Un très léger choc sur le tube à limaille supprime le courant, une nouvelle étincelle entre les pôles de l'éclateur le rétablit.
Édouard Branly vient donc de commander à distance, la fermeture d'un circuit électrique, sans qu'il y ait de lien matériel entre l'organe de commande (le générateur d'étincelles) et le tube à limaille, celui-ci agissant comme un organe sensible aux ondes électriques produites par l'éclatement de l'étincelle.
Après des années de recherches sur la déperdition des charges électriques d'un corps électrisé soumis à l'action de la lumière[28], Édouard Branly vient de mettre en évidence le principe de la « radioconduction » et baptise le tube à limaille du nom de « radioconducteur ».
Édouard Branly présente cette expérience dans une communication, désormais célèbre, devant l'Académie des sciences le [29].
À l'issue de l'expérience fondamentale du , É. Branly, constatant que la conductibilité du tube à limaille varie sous l'effet de radiations, donne au dispositif le nom de « radioconducteur ».
En 1894, Sir Oliver Lodge, professeur de physique à l'université de Liverpool en Grande-Bretagne, fait une série d'expériences à partir des travaux d’É. Branly. Il ajoute au tube à limaille un trembleur qui permet d'interrompre automatiquement le passage du courant. Il émet une théorie pour expliquer le phénomène de la radioconduction : « Sous l'action des ondes électriques, des étincelles microscopiques se produisent entre les grains de limaille et établissent ainsi le contact électrique […] ». Pour décrire ce phénomène Sir O. Lodge utilise le verbe anglais to cohere qui va être à l'origine du néologisme « cohéreur » en France[n 3].
É. Branly déclare devant la Société des électriciens en : « Lodge appelle le tube à limaille coherer. Je combats cette appellation qui traduit une interprétation inexacte du phénomène ; j'ai fait voir, en effet, que des agglomérés solides de poudre métallique et d'isolants où les particules sont fixes se comportent en tout comme la limaille à particules mobiles […] »[30],[n 4].
Édouard Branly multiplie les expériences et remplace les grains de limaille tout d'abord par des billes d'acier poli, puis par des disques métalliques, le phénomène de radioconduction persiste. Il utilise des métaux différents et teste l'influence de l'oxydation. Il constate une nette amélioration de la sensibilité du radioconducteur lorsque le contact se fait entre métal oxydé et métal poli. Il imagine alors un nouveau type de radioconducteur :
« Trois tiges métalliques, de même nature, parallèles, de 2 mm de diamètre environ, sont réunies à leur partie supérieure par un disque qui les relie à l'un des pôles d'un élément de pile ; les extrémités inférieures, de diamètre réduit, nettoyées, polies, puis oxydées, reposent librement sur un plan d'acier poli, relié au second pôle de l'élément de pile […] »
C'est le trépied-disque (voir photo ci-contre) qui va se révéler beaucoup plus efficace que le tube à limaille.
Le , il fait une communication à l'Académie des sciences sur la théorie des contacts imparfaits :
« […] on peut regarder comme démontré qu'il n'est pas nécessaire que les particules d'un conducteur soient en contact pour livrer passage à un courant électrique. Dans ce cas, l'isolant sert principalement à maintenir un certain intervalle entre les particules […] »
À la suite des liaisons de télégraphie sans fil réalisées avec succès par Guglielmo Marconi du au entre une station installée à Wimereux (Pas-de-Calais), une à South-Fireland (Douvres) et deux navires L’Ibis et La Vienne, naviguant dans la Manche, Guglielmo Marconi adresse le le télégramme suivant à Édouard Branly :
« M. Marconi envoie à M. Branly ses respectueux compliments pour la télégraphie sans fil à travers la Manche - STOP - Ce beau résultat étant dû en partie aux remarquables travaux de M. Branly - STOP. »
En effet, tous les récepteurs utilisés au cours de ces expériences, à terre comme à bord des deux navires, sont équipés des radioconducteurs conçus par Branly. Édouard Branly répond à ce télégramme :
« M. Branly remercie M. Marconi de son magnifique succès et lui exprime son admiration. »
Le , Édouard Branly présente devant l'Académie des sciences une application du radioconducteur : le contrôle d'actions produites à distance par les ondes électriques[31]. « La conductibilité d'un radioconducteur à un poste de réception, provoquée par des ondes électriques issues d'un poste d'émission, entraine par l'intermédiaire d'un relais, comme pour l'inscription d'un signal dans un circuit local agencé à l'avance, les déclenchements que l'on est capable de réaliser dans une commande par fil de ligne »[32].
Le , Édouard Branly présente devant 5 000 personnes, au Trocadéro, une expérience de télémécanique[33].
Les papiers personnels d'Édouard Branly sont conservés aux Archives nationales sous la cote 522AP[35].
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