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écrivain franco-belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Patrick Roegiers, né le à Ixelles[1],[2], est un écrivain, directeur de théâtre, comédien, auteur et metteur en scène, belge de naissance, français depuis . Il vit en France depuis 1983.
Naissance | |
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Nationalité |
Française, Belge |
Activité |
écrivain |
Distinctions |
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Après des études primaires chez les Frères des écoles chrétiennes et des études gréco-latines au Collège Saint-Pierre (Uccle), Patrick Roegiers entre en 1964 à l'Institut des arts de diffusion (aujourd'hui installé à Louvain-la-Neuve) pour y suivre une formation de comédien et en sortir diplômé en 1968. Il débute comme comédien dans divers théâtres dont le Théâtre royal des Galeries (où il est engagé pour trois ans) ou le Théâtre national de Belgique (où Jacques Huisman l'engage comme lecteur) et commence à écrire pour le théâtre avec La Mygale, une « farce balnéaire à caractère satirique » qui restera inédite jusqu'en où, dans le cadre du « nouveau répertoire dramatique », Lucien Attoun la fera jouer sur France Culture[3],[4]. Metteur en scène et directeur du Théâtre Provisoire à Bruxelles, c'est à la suite de la suppression de la subvention à cet établissement qu'il quitte la Belgique et s'établit en 1983 à Paris où il est critique littéraire au Matin de Paris et critique photographique à Révolution de 1983 à 1985. Il est ensuite critique photographique au journal Le Monde où il publie 500 articles de 1985 à 1992, puis tient une chronique photographique dans Le Jardin des modes de 1990 à 1995.
Il réalise des films pour France 3, certaines émissions (Océaniques), la Maison européenne de la photographie, la Mission du patrimoine photographique ou les Rencontres internationales de la photographie d'Arles. Il donne des conférences à l'étranger, participe à nombre de jurys ainsi qu'à des émissions de radio sur France Culture, et réalise des entretiens de fond avec de grands photographes, aujourd'hui disparus.
Patrick Roegiers est l'auteur de plus de vingt ouvrages sur la photographie, dont des essais sur Lewis Carroll, Diane Arbus, Bill Brandt, Jacques-Henri Lartigue, Roland Topor et René Magritte (dont il conçoit la rétrospective montrée à Bruxelles et Paris ainsi que la monographie parue en Angleterre et aux États-Unis). Il réalise parallèlement de nombreuses expositions monographiques ou thématiques présentées dans le monde (Barcelone, Lisbonne, Montréal, Ottawa, New York, Tokyo, Mexico, La Nouvelle-Orléans, São Paulo, Rio de Janeiro).
Intervenant à l'École nationale supérieure de la photographie d'Arles de 1986 à 1992, membre du jury de grand prix de la ville de Paris de 1990 à 1995, du comité de sélection du Mois de la photo de 1990 à 2000, du conseil du Fonds national d'art contemporain de 1992 à 1994, président du Mois de la photo en 2000, il définit « l'acte de voir » en citant le peintre Wols : « Pour voir, il ne faut rien savoir, sauf savoir voir ».
À partir de 1990, Patrick Roegiers publie neuf romans aux éditions du Seuil, dans la collection Fiction & Cie : Beau regard (1990)[5], L'horloge universelle (1992)[6], Hémisphère nord (1995)[7],[8], L'Artiste, la servante et le savant (1997)[9], La géométrie des sentiments (1998)[10], L'Oculiste noyé (2001)[11], Tripp (2002)[12], Le Cousin de Fragonard (2006)[13] et La Nuit du monde (2010) qui met en présence James Joyce et Marcel Proust, dans la lignée de ses livres précédents, avec pour sujet récurrent la peinture et pour personnages des créateurs[14],[15].
À partir de 2003, la Belgique devient pour Patrick Roegiers un sujet en soi, traité entre autres dans Le Mal du pays, autobiographie de la Belgique (Seuil, 2003), La Belgique. Le Roman d'un pays (Gallimard, coll. « Découvertes » 2005) et La Spectaculaire Histoire des rois des Belges (Perrin, 2007).
En , il entre aux Éditions Grasset et conçoit une vaste épopée, anachronique, lyrique et jubilatoire, Le Bonheur des Belges[16].
En 2015, dans L'Autre Simenon, il reconstitue l'itinéraire de Christian Simenon, le frère inconnu de l'écrivain, engagé dans le rexisme et mis-en-cause dans la tuerie de Courcelles avant de disparaître sous un faux nom.
Le retour de Patrick Roegiers à l'écriture pour le théâtre, annoncé par La servante de Dürer qu'il écrit en 1999 pour la comédienne Hanna Schygulla[17], se confirme en 2001 avec sa pièce Vésale mise en scène par Philippe van Kessel au Théâtre national de Belgique (ce monologue du médecin et anatomiste André Vésale a été, en 1997, publié dans L'Artiste, la servante et le savant et lu par Jean Dautremay au Festival d'Avignon[18] sous la direction de Claude Yersin[19]). Suivent en 2001 Les jardins de Camigliano, trois lectures par la Comédie-Française au théâtre du Vieux-Colombier[20], en 2004 Moi, Rodin, mis en scène par Mihai Măniuțiu au Théâtre national Radu Stanca de Sibiu (avant une tournée internationale)[21], en 2005 Le Cri de la muette, poème symphonique lu par l'auteur dans une mise en scène de Patrick Bonté au Théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles, en 2008 Le journal d'Aurore qu'il met en scène et interprète avec sa fille Aurore au Festival du théâtre de Spa[22], en 2009 Il était une fois la Belgique, adaptée par Patrick Roegiers de son livre Le Mal du pays, mise en scène par Vincent Dujardin et jouée par Michel de Warzée, Philippe Vauchel et Nicolas Pirson à la Comédie Claude Volter[23],[24], puis en 2011 La Femme de l'homme au chapeau boule, comédie picturale sur Georgette et René Magritte, mise en scène par Monique Lenoble avec Aurore Roegiers et Baptiste Blampain au Théâtre Poème de Bruxelles[25].
« Provenant d'un univers artistique ancré dans le concret et la matérialité des mots, le théâtre, c'est en maître artisan que l'auteur de L'horloge universelle a forgé les outils de son art. Et tout d'abord sa matière première, cette langue si particulière, faite pour étonner, détonner, dérouter, irriter parfois… Roegiers nous lance une invitation, exigeante mais passionnante, à découvrir des continents insoupçonnés, des îlots où l'on parle un idiome singulier, des archipels colorés et odoriférants, ou des temps enfouis dans une brume mémorielle qu'il dissipe par la magie d'une langue à chaque page réinventée. Lire un livre de Roegiers, c'est aussi s'embarquer pour un périple du style au long cours, où les mots vivent d'une vie propre, se glisser dans le sillage de phrases luxueuses comme des paquebots ou luxuriants comme des forêts tropicales, se laisser chavirer par des assonances coupantes comme des récifs ou charnues comme de baroques chimères de proue. »
— Alain Goldschmidt[76]
« Patrick Roegiers enflamme une langue rabelaisienne et une imagination torrentielle pour célébrer l'énigme de son pays natal. Cet éblouissant Bonheur des Belges s'envole, transporte, chahute, réjouit. Comme si le salut ne pouvait venir que de la folle fantaisie. »
— Michel Genson[77]
« Mais, pour traverser le miroir, quelle langue choisir, la flamande, la wallonne, le français universel ? L'option la plus sérieuse reste encore celle du style, car on peut jouer de tous ses registres et en varier toutes les inflexions, tantôt épique, tantôt poétique, ici cruel, là désopilant, inspiré, charmant, profond, toujours haut en couleur, musical, carnavalesque, séraphique. Anamorphoses, miroirs, mondes en abîme, la Belgique inépuisable, infinie, et, comme la mer, toujours récompensée, donne le vertige. Avec Le bonheur des Belges, maître d'œuvre de tant de féerie, en fait goûter tous les délices. »
— Jean Sorrente[78]
« Cet élan qui déménage, Roegiers l'appelle La Traversée des plaisirs. Elle s'effectue à son rythme, très doux, et selon son style, enthousiaste, avec cette généreuse érudition et ce goût des listes qui distinguent depuis toujours ses ouvrages. Et, à l'instant de refermer ce livre, il vous prend envie de chercher l'adresse de Roegiers pour lui envoyer les mots que Boris Vian écrivit jadis à son éditeur : "Je vous prie d'agréer une grosse bise". »
« C'est l'angle mort de Georges Simenon, sa part d'ombre, sa face sombre. Même à la fin de sa longue vie, dans ses volumineux Mémoires intimes, le prolifique auteur de Maigret préfère n'en pas parler. Comme si la seule évocation de ce secret de famille l'embarrassait et même le salissait. Mené comme une enquête à la Maigret, mais porté par un lyrisme de Cassandre, L'autre Simenon est le roman noir de la fraternité malade, le polar sanglant que Georges n'a jamais osé écrire. »
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