L'expédition de Walcheren ( - ) est une opération militaire britannique, en Zélande en 1809. Dans la plus importante attaque de cette même année, environ 40 000 soldats et 6 000 chevaux avec l'artillerie traversent la mer du Nord.
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L'expédition n'impliqua que peu de combat, mais de lourdes pertes dues à la maladie surnommée «Fièvre de Walcheren». Sur les plus de 4 000 victimes anglaises de l'expédition, seules 106 sont mortes au combat; les survivants se sont retirés le 9 décembre.
Le 29 juillet 1809, une flotte de la Royal Navy composée de 22 vaisseaux de ligne et de 120 autres bâtiments de guerre faisant voile au nord de l'île de Walcheren est signalée au général Monnet.
Le système de défense qu'adopte le gouverneur en cette circonstance est inapproprié, il n'oppose en effet à l'ennemi qu'une faible partie des troupes sous ses ordres et ne peut empêcher le débarquement de 18 000 ou 20 000 Britanniques.
Du 3 au , les Britanniques construisent leurs batteries devant Flessingue et retranchent sa ligne de contrevallation. En le laissant approcher de la place presque sans résistance, le général français commet ainsi une faute capitale dont les Britanniques sauront tirer parti.
Le 13 au matin, ils démasquent 6 batteries armées de 14 mortiers, 16 obusiers et 10 pièces de canon de 36. Le feu est entretenu pendant deux jours et deux nuits. Une grande quantité de fusées à la Congreve est jetée sur la ville. Dans la matinée du 15, le feu des assiégeants recommence avec la même intensité, alors que du côté de la place on ne lui réplique que très mollement. L'incendie se déclare dans plusieurs quartiers à la fois. Pensant avoir fait tout ce que lui commandait l'honneur, le général Monnet ne soutient le siège que seize jours, et capitule le .
La garnison obtient les honneurs de la guerre, mais est faite prisonnière et envoyée en Grande-Bretagne, au grand désespoir de la troupe, bien loin de s'attendre à cette condition. Lorsqu'elle manifeste la résolution de se défendre, il n'est plus temps: déjà les Britanniques occupent les portes.
4 000 hommes mettent bas les armes et sont conduits à Veere pour y être embarqués immédiatement[1]. Lord Chatham ne voulut pas même en excepter les généraux et les officiers.
Avant de capituler, il reste encore au gouverneur un moyen énergique. Il a sous ses ordres le général Pierre Jacques Osten, un Flamand dont les Britanniques ont apprécié la bravoure et la résolution[2].
Le général Pierre Jacques Osten combat avec la plus grande bravoure à la tête d’une poignée d'hommes; mais il succombe, accablé par le nombre, et est contraint de se rendre. Après lui avoir publiquement témoigné son estime pour sa conduite militaire, Lord Chatham le fait embarquer pour le Royaume-Uni. Osten, après avoir brisé ses fers, se sauve sur une barque ouverte et rejoint les côtes de France.
Le suivant, il ne reste pas un seul vaisseau britannique en face de la ligne de défense, si puissamment organisée par l'amiral français Missiessy[3].
Bourke se porte en toute hâte à Anvers, où il rentre à la tête de sa brigade, le dans le fort de Bath, et à Flessingue, le suivant.
Corps britannique expéditionnaire à Walcheren
Commandant-en-chef: général Lord Chatham
Commandant-en-second: lieutenant général Eyre Coote[4]
Il résulte des débats qui ont eu lieu dans les deux chambres du parlement britannique, que cette expédition aura coûté au Royaume-Uni plus de 4 000 hommes morts en grande majorité à cause de la malaria et 3 millions de livres sterling.
Le coup de main de Flessingue préoccupe vivement l'empereur Napoléon, et lui cause un vif mécontentement. En 1811, il se rend lui-même inspecter l'escadre de l'Escaut. Il soumet les circonstances du siège à un conseil d'enquête qui se prononce contre le général Monnet[6].
Un conseil de guerre, saisi de l'affaire, déclare Monnet coupable de lâcheté et de trahison, et le condamne à mort par contumace.
Ce général rentre en France en mai 1814, au retour des Bourbons et fait appel de ce jugement devant Louis XVIII[7].
Pour Charles Mullié, si dès le 30 juillet, le général Monnet eut envoyé à Middelbourg les vieillards, les femmes et les enfants de Flessingue, si mettant à profit ce long intervalle de treize jours que les Britanniques employèrent à construire leurs batteries, il eût blindé sa manutention, ses magasins et l'arsenal de la marine. Enfin, s'il eût ménagé sa garnison au lieu de la compromettre en rase campagne, nul doute que Flessingue aurait pu tenir assez longtemps du moins pour attendre les secours de la France.
Si toujours pour Mullié, Monnet avait envoyé un tel homme en parlementaire au camp ennemi, il aurait dit aux généraux britanniques: «Nous sommes encore 4 000 soldats dans les murs de Flessingue; nous ne voulons pas être vos prisonniers. Laissez-nous rentrer en France, autrement nous irons braver la mort dans vos carrés, et Dieu sait ce qu'il vous en coûtera». Nul doute qu'un pareil langage eût imposé à lord Chatam, qui n'aimait pas les moyens extrêmes, et il est probable que la garnison aurait obtenu ces conditions. Mais le gouverneur qui semblait pressé de capituler, choisit pour parlementaires deux jeunes capitaines, peu habitués aux affaires de guerre, en face de généraux britanniques qui avaient sur eux une grande supériorité de grade, d'âge et de jactance, ils n'obtinrent rien, et seuls ils signèrent cette convention si dure, pour laquelle Monnet s'était bien gardé de consulter le général Osten.
L'Empereur confère à Missiessy le titre de comte avec une dotation de 4 000 francs de rente, et par lettres patentes, il le nomme commandant en chef des côtes du Nord.
que ce gouverneur n'avait point exécuté, comme il aurait dû le faire, l'ordre de couper les digues, s'il était pressé par l'ennemi;
qu'il avait rendu Flessingue, lorsque cette ville n'avait encore essuyé qu'un bombardement de trente-six heures, ayant plus de 4 000 hommes de garnison, l'ennemi étant encore à 8 mètres de la place, et n'ayant ni donné d'assaut, ni exécuté de passage de fossé, ni fait de brèche au rempart, et qu'une telle conduite ne pouvait être imputée qu'à la lâcheté ou à la trahison;
qu'il avait en outre exercé des concussions en percevant et faisant percevoir à son profit, depuis l'an XI jusqu'en 1806, un droit de 22 sous tournois par demi-ancre de genièvre exporté, et que, suivant plusieurs déclarations, la seule maison de madame Week, à Flessingue avait payé pour son compte de 50 à 80 000 florins dans l'espace de trois ans.
Voici les explications que donna cet officier général sur les deux griefs énoncés dans le rapport du conseil d'enquête. En premier lieu, il dit:
qu'il fut attaqué à Flessingue par 55 000 hommes et 1 600 bâtiments armés en guerre,
que l'armement de la place était de 96 canons et mortiers en mauvais état; sa garnison de 3 700 hommes, la plupart étrangers, et dont plus de 1 000 avaient déserté pendant le siège
qu'au lieu d'un secours de 10 000 hommes, qui lui était annoncé, il ne reçut que 2 500 recrues non armées, ni équipées.
que ne pouvant espérer chasser l'ennemi, il avait fait couper la digue de Rammekens mais qu'il n'avait pu en faire autant de celle de De Nolle, à raison de la force de son estacade et du défaut de temps nécessaire.
que l'ennemi, parvenu à 15 toises du bastion aboutissant à cette dernière digue, aurait pu y faire en six heures une brèche praticable, et aurait pu, par ses attaques du côté de la mer, entièrement incendier la ville, dont la plupart des maisons étaient déjà la proie des flammes, lorsque le Conseil de défense jugea qu'il n'y avait plus moyen de prolonger une résistance qui avait été opiniâtre pendant dix-sept jours.
que le résultat de cette défense a été le salut de la flotte française et du port d'Anvers, où des secours ont eu le temps d'arriver.
Quant au dernier grief, le général déclare, qu'ayant été chargé verbalement par le premier Consul de lui procurer des renseignements exacts sur les armements des Britanniques, il se crut autorisé, pour faire face aux dépenses considérables occasionnées par de semblables recherches, à accepter le don en argent offert par Holman et Ceulen, armateurs, afin de s'assurer de sa protection pour la stabilité de leur négoce; et que le premier Consul, à qui il fit part verbalement de cette mesure, lui répondit: «Ce qu'il y a de mieux, c'est que ce soient les Britanniques qui paient les frais de la police que je fais exercer sur eux.»