Bataille de la Boyne
bataille de 1690 en Irlande De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La bataille de la Boyne (en anglais : Battle of the Boyne, /ˈbætəɫ ɒv ðə bɔɪn/[1] ; en irlandais : Cath na Bóinne, /ˈkah n̪ˠə ˈbˠoːn̪ʲə/[2]) se déroule le (soit le du calendrier julien), entre le roi catholique Jacques II d'Angleterre et le roi protestant Guillaume III d'Angleterre. La bataille a lieu près de Drogheda, dans le comté de Louth, en Irlande. Cette bataille, remportée par les armées de Guillaume III, marque un tournant décisif dans les guerres jacobites en faveur de celui-ci.
Date | |
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Lieu | Proximité de Drogheda (Irlande) |
Issue | Victoire orangiste |
Jacobites Royaume de France |
Royaume d'Angleterre Provinces-Unies |
Jacques II Richard Talbot Jacques Fitz-James Antonin Nompar de Caumont |
Guillaume d'Orange Maréchal de Schomberg † Ménard de Schomberg |
23 000 hommes | 36 000 hommes |
1 500 | 750 |
Batailles
Coordonnées | 53° 43′ 23″ nord, 6° 25′ 25″ ouest |
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En 1689, la Glorieuse Révolution aboutit à la destitution du roi catholique Jacques II. Le parlement britannique offre la couronne à sa fille aînée Marie et à son époux Guillaume d'Orange-Nassau, stathouder de Hollande et protestant. Jacques II quant à lui s'enfuit et se réfugie en France.
En mars 1689, Jacques II, appuyé par un corps expéditionnaire français, débarque dans le port irlandais de Kinsale. Entre avril et , les troupes franco-jacobites assiègent infructueusement la ville de Derry. Durant l'hiver 1689-1690, les armées orangistes, commandées par le maréchal de Schomberg, font campagne dans la province d'Ulster. Harcelé par les rapparees, celui-ci s'empare de Carrickfergus puis de Charlemont (en), mais n'affronte pas l'armée de Jacques II. Guillaume III débarque à son tour, le dans l'anse de Belfast Lough, et se dirige vers le sud où se trouvent les armées catholiques.
Liste établie d'après la revue du 24 juin 1690[3].
Liste établie d'après la revue du 5 juillet 1690[3].
Du côté jacobite, le commandement est assuré par le roi Jacques II. À ses côtés se trouvent Richard Talbot, comte de Tyrconnell (en), à la tête d'une troupe irlandaise ; son jeune fils naturel Jacques Fitz-James, duc de Berwick (en) ; le lieutenant-général Richard Hamilton (en), un militaire de carrière d'origine irlandaise. Les forces françaises sont menées par Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun.
Le camp orangiste, à la tête duquel se trouve le roi Guillaume III, compte un chef prestigieux : le maréchal de Schomberg, protestant français, maréchal de France puis réfugié en Hollande à la suite de la révocation de l'édit de Nantes. Il trouvera la mort lors de cette bataille. Il est accompagné de son fils, Ménard de Schomberg, un général comptant une solide expérience militaire. Les Hollandais sont commandés par Ferdinand-Guillaume, duc de Wurtemberg-Neuenstadt, et par Hendrik Trajectinus (en), comte de Solms-Braunfels.
Guillaume d'Orange débarque à Carrickfergus en Ulster le et marche vers le sud dans l'intention de prendre Dublin. De son côté Jacques II décide de placer sa ligne de défense sur la rivière Boyne à une trentaine de kilomètres au nord de Dublin. Les troupes de Guillaume atteignent la Boyne le 29 juin. Le jour précédent la bataille, Guillaume lui-même se place un peu en retrait après avoir été blessé à l'épaule par un tir de l'artillerie jacobite alors qu'il était en train de superviser un des gués par lesquels ses troupes allaient traverser la Boyne.
La bataille elle-même a lieu le . L'enjeu est le contrôle d'un gué sur la Boyne à proximité de Drogheda à 2,5 km du hameau d'Oldbridge (en).
À la suite de cette défaite, Jacques II fuit et rembarque à Kinsale vers la France. Cette défaite met définitivement fin à ses espoirs de reconquérir le trône. Les espoirs de la population irlandaise catholique de s'émanciper de la tutelle anglaise s'éteignent également. Les soldats de Jacques II s'exilent avec lui, pour la plupart en France, mais aussi en Espagne, quelques-uns offrent leurs services comme mercenaires dans d'autres pays européens.
La bataille de la Boyne représente un tournant décisif, à l'avantage des troupes de Guillaume III, puisque Jacques II quitte l'Irlande où il ne revient plus, mais elle ne met pas un terme à la guerre.
Wesley Hutchinson propose l'idée que l'iconographie concernant la bataille de la Boyne soit réduite à une seule image, une représentation de « Guillaume III monté sur son destrier blanc en train de traverser un cours d'eau »[4]. Belinda Loftus considère, quant à elle, que le symbolisme associé à l'orangisme et à l'unionisme a un caractère « fragmentaire et héraldique » et que « les lois qui le sous-tendent sont celles de la répétition et du modèle »[5]. L'image de Guillaume III apparaît de façon récurrente et indépendamment de tout repère spatio-temporel. Hutchinson propose des explications concernant le succès de cette iconographie, soulignant d'autres éléments identitaires, transmis par cette commémoration : il l'envisage comme une suite mythologisée du siège de Derry, qui « brise l'isolement du protestant de Londonderry et l'insère dans un réseau de solidarité politique et religieuse ». Il souligne la diversité européenne des armées en lice, aux côtés des troupes anglaises de Guillaume : « l'élite de tout un continent », suisse, hollandaise et huguenote française[6]. Alors que le mythe de Londonderry se caractérise, selon lui par un enfermement, résumé par le slogan « No Surrender », la bataille de la Boyne représente une menée offensive, et manifeste que le protestantisme, « une fois mobilisé, s'avère irrésistible ». La Boyne constituerait ainsi une « frontière spirituelle », divisant l'Irlande sinon sur le plan politique, du moins sur le plan spirituel[7].
La bataille est commémorée par un jour férié en Irlande du Nord le 12 juillet (The Twelfth), accompagné chez les loyalistes de feux de joie durant la nuit du 11 juillet (Eleventh Night (en)) et par des marches de l'ordre d'Orange.
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