Bataille de Pornic (27 mars 1793)
bataille de la guerre de Vendée De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La deuxième bataille de Pornic se déroule le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la prise de la ville de Pornic par les insurgés vendéens.
Date | |
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Lieu | Pornic |
Issue | Victoire vendéenne |
République française | Vendéens |
• Commandant Babain • Capitaine Coueffé • Capitaine Albine |
• François Athanase Charette de La Contrie • Louis-François Ripault de La Cathelinière • Louis Guérin |
200 hommes[1] 1 canon[1] 1 pierrier[1] |
4 000 à 5 000 hommes[1] |
7 à 60 morts[2],[1] 30 prisonniers[1] 1 canon capturé[1] 1 pierrier capturé[1] |
2 blessés[1] |
Batailles
Coordonnées | 47° 07′ 00″ nord, 2° 06′ 00″ ouest |
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Bien qu'ayant repoussé une première invasion le 23 mars, les patriotes de Pornic craignent une nouvelle attaque[2]. Une partie de leurs forces s'étant dispersée lors du premier combat, la garnison de la ville n'est plus que de 200 hommes, aussi réclament-ils des renforts à Nantes[2]. Les Nantais répondent favorablement et envoient 114 hommes de leur garde nationale, le 25 mars[2]. Mais dès le lendemain, les administrateurs de Paimbœuf, chef-lieu du district, réclament à Pornic ce renfort[2]. Les administrateurs pornicais refusent dans un premier temps, mais Charles Mourain, le commandant de la garde nationale de Paimbœuf, se rend sur la place, et sur son ordre, ils sont contraints d'obéir[2]. Le 26 mars, les gardes nationaux nantais quittent Pornic pour Paimbœuf[2].
De leur côté, les insurgés décident aussitôt après leur défaite de reprendre Pornic et de venger la mort de leurs camarades massacrés lors du premier combat[3]. Louis-Marie de La Roche Saint-André ayant pris la fuite pour avoir été menacé par ses propres hommes après à sa défaite, les paysans prennent pour chef François Athanase Charette de La Contrie[3],[1]. Le 27 mars, les insurgés font marche sur Pornic. Leur nombre est de 8 000 d'après le rapport[Note 1] du commandant Charles Mourain[4]. L'auteur pornicais Jean-François Carou et l'historien Lionel Dumarcet évoquent plutôt 4 000 à 5 000 hommes[1],[2].
À 11 heures du matin, divisés en quatre colonnes, et déployant des drapeaux blancs, les rebelles arrivent en vue de Pornic[5],[1]. Le commandant Babain, chef des patriotes, fait rassembler toutes ses forces sur la place du Marchix, lieu du précédent combat[2]. L'unique pièce d'artillerie est déployée vis-à-vis de l'escalier Fouquet et est placée sous la garde d'un jeune garde national nommé Reliquet[2]. Les Républicains se déploient en formation carrée sur la place et se retranchent dans les maisons[5].
Les deux premières colonnes vendéennes à être entrées dans la ville attaquent presque aussitôt, l'une par la rue de la Touche, l'autre par la rue Tartifume[2]. Cependant le feu des patriotes et la menace du canon les incitent à garder leurs distances[2]. Les belligérants tiraillent pendant trois à quatre heures sans grand résultat, deux Vendéens escaladent les toits pour tenter d'abattre le canonnier Reliquet mais ils sont repoussés par des tirs de couverture[2].
Charette donne l'ordre de mettre le feu aux maisons dans lesquelles les Républicains se sont retranchés[5],[Note 2] : vingt-sept sont détruites[1],[2],[5].
Le commandant Babain décide d'ordonner la retraite, le canon est encloué et la garnison se replie en bon ordre vers la rue Saint-Gilles[2],[1]. Arrivés au carrefour de la Grand'Aire, les Républicains voient leur route bloquée par les insurgés déployés sur le plateau du Calvaire[2]. Ils font demi-tour, contournent l'église, remontent la Grande-Rue jusqu'à la halle, mais elle est également pleine d'insurgés[2]. Ne pouvant plus reculer, les républicains forcent leur marche, baïonnette au canon, mais les insurgés restent sur place et les patriotes filent sous leurs yeux, sans être attaqués[2]. Ils gagnent ensuite la route de Saint-Michel, et prennent la direction de Paimbœuf, où ils arrivent à la nuit tombante[2].
Concernant les pertes, l'historien pornicais Jean-François Carou, favorable aux républicains et fils d'un garde national ayant pris part aux combats[1], estime en 1859 que les Vendéens ont eu de nombreux morts[2]. Cependant Charette, dans son rapport à Souchu, écrit que ses pertes se limitent à seulement deux blessés[Note 3]. Concernant les Républicains, Charette ajoute que ces derniers ont perdu 60 hommes et qu'il a fait 30 prisonniers[1],[5]. Jean-François Carou déclare ignorer le nombre des tués, mais confirme la mort d'au moins sept hommes dont il donne les noms : Olivier Renaud, Jean Fouquet, Joseph Fouquet, Étienne Boury, François Beillevert, François Padioleau, et Antoine Bonfils[2]. En outre, les Vendéens s'emparent d'un canon et d'un pierrier[5].
Les Vendéens restent maîtres de Pornic jusqu'au 26 avril, date où ils apprennent la prise de Machecoul par le général Beysser[2],[1]. La ville est aussitôt évacuée, et reprise sans combat par les Républicains sortis de Paimbœuf[2]. En récompense de sa défense courageuse, la Convention nationale offre un drapeau à la garde nationale de Pornic[2]. Cependant la ville a été ravagée, et les dégâts sont estimés à 50 000 livres, aussi la Convention envoie-t-elle une indemnité de 12 000 livres à répartir avec les communes du Clion et des Moutiers-en-Retz, cette aide jugée cependant insuffisante, un second secours de 6 000 livres est envoyé pendant l'été, tandis que les veuves des combattants tués lors des combats des 23 et 27 mars reçoivent une indemnité de 50 livres chacune[2].
« Citoyen ministre, Je vous ai annoncé, dans le temps, la prise et la reprise de Pornic, qui a été un prodige de valeur ; mais cette malheureuse ville devait succomber sous les efforts de nos ennemis. Hier 27, elle a encore été reprise par les insurgés de notre district, malgré les efforts d'un détachement de soixante hommes que j'avais envoyé, et des braves Pornicais qui n'avaient pas été blessés à la reprise. Les ennemis, au nombre de près de huit mille, ont entouré cette ville, et y sont entrés par sept ou huit endroits, en bravant le feu de quelques pièces de canons; filant dispersés le long des terriers, des haies et des murs, ils les ont franchis avec une grande rapidité. Leur nombre a écrasé le nôtre. En vain nos braves grenadiers et gardes nationaux, joints aux Pornicais, ont formé un bataillon carré autour d'une pièce de campagne. Ils ont été obligés de quitter le champ de bataille ; un détachement de deux cents hommes, tant de Nantes que de Paimbæuf, de la frégate la Capricieuse et du régiment du Cap sont partis à la nouvelle de cette attaque, et ont fait toute diligence, mais ils n'ont pu arriver que pour voir les flammes consumer les restes du pillage. Toutes les troupes sont rentrées à Paimbeuf, et bientôt l'ennemi viendra nous y attaquer, car c'est absolument le but auquel il tend. Notre ville est assez bien fortifiée, et l'on s'occupe sans cesse de pourvoir à sa sûreté ; mais nos troupes sont écrasées de fatigue; le service est dur et pénible dans un endroit dépourvu de toutes choses nécessaires à une place de guerre : point ou peu de guérites, point de capotes; et cependant, nous ne nous décourageons pas... Nous vaincrons ou nous mourrons. Des secours d'hommes sont nécessaires. Cette place est d'une importance majeure pour toute la rivière de la Loire, et, si elle est emportée, toute communication est interrompue du dehors avec Nantes, par où cette ville tire ses subsistances. Nous ne connaissons point la quantité d'hommes que nous avons perdus, ni celle des ennemis ; ils ont lâchement lui devant notre détachement après avoir incendié Pornic, en observant de mettre le feu entre eux et nous. On a encloué toutes les pièces avant de les abandonner. Nous ignorons quand finiront nos maux. Une quantité de réfugiés de l'un et l'autre côté de la rivière contribue beaucoup à l'état alarmant où nous sommes. Nous craignons pour le manque de vivres ; nous avons des ennemis qui nous entourent de tous côtés; les hommes fidèles aux bons principes qui sont près de nous sont sans moyens de résistance, et tout le reste est fanatisé. Les citoyens administrateurs du district, et municipaux, dont l'activité et le zèle ne se ralentissent point, prennent les mesures les plus sages pour assurer les subsistances et l'approvisionnement de tout genre. Ils contribuent de toutes les manières à soutenir le courage des uns, à relever celui des autres, et à consoler et pourvoir aux premiers besoins des malheureux[4]. »
— rapport de Charles Mourain, commandant en chef l'armée nationale du district de Paimbeuf, au ministre de la guerre, rédigé à Paimbœuf le 28 mars 1793.
« On résolut de suite de venger l'affront reçu à Pornic et la mort des camarades qui avaient été massacrés. Le rassemblement fut fait, on se mit en marche et l'attaque eut lieu dans l'après-midi ; on y trouva la même résistance et le succès fut égal ; la garnison fit encore retraite ; plusieurs habitants furent tués, leurs effets pillés et l'on se retira après avoir mis le feu dans la ville. Les habitants de Machecoul, de la Garnache et de quelques lieux environnants accompagnèrent M. Charette dans cette expédition[3]. »
— Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.
« Frères et amis, avec le concours de l'Être suprême, nous avons pris Pornic dans une demi-heure. Les brigands de cet endroit s'étant réfugiés dans différentes maisons, d'où ils pouvaient nous faire beaucoup de mal, je ne trouvai que le feu qui put faire sortir ces coquins de leurs cavernes. Vous me trouverez peut être sévère dans mes expéditions, mais vous savez comme moi que la nécessité est un devoir. La perte de l'ennemi est à peu près de soixante hommes. Nous n'avons eu que deux hommes de blessés, encore il y en a un qui l'a été par sa faute. Vous recevrez demain un canon de 18 et un pierrier que nous avons pris à Pornic. Nous sommes frères et amis dévoués pour la bonne cause jusqu'à la mort[1],[5]. »
— Rapport de François Athanase Charette de La Contrie à René Souchu, le 27 mars 1793, à Pornic.
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