Accord de Tristan
accord musical attribué à Richard Wagner / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L’accord de Tristan est l’accord constitué des notes fa, si, ré♯ et sol♯. Plus généralement, c’est tout accord constitué des trois intervalles suivants au-dessus d'une note de basse : quarte augmentée, sixte augmentée et neuvième augmentée. Il se nomme ainsi car c'est le premier accord de Tristan und Isolde, l’opéra de Richard Wagner.
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Quatre premières mesures de Tristan und Isolde (version orchestrale) | |
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Lors de la première représentation de Tristan und Isolde en 1865, cet accord fut considéré comme déroutant, audacieux et innovant. Pourtant cet accord est l’enharmonie d’un accord classique qui existe au moins depuis la Renaissance : l’accord de fa mineur septième avec quinte diminuée (fa, do bémol, mi bémol, la bémol). C'est l’anacrouse qui le précède et surtout l'accord de résolution qui le font apparaître dans un contexte inattendu.
En réalité, Beethoven (Sonate no 18), Schumann (concerto pour violoncelle, lied), Chopin (prélude) et Liszt (lied) ont précédé Wagner dans l'emploi de cet accord avec cette résolution. Le mérite de Wagner est d’émanciper les accords de leurs fonctions habituelles, et ce remarquable enchaînement d’accords, que Wagner n’est pas le premier à utiliser, reste le porte-drapeau d’une grande liberté dans l’enchaînement des accords avec la généralisation du chromatisme, marque bien caractéristique de l’harmonie wagnérienne, alors que les exemples par ailleurs remarquables des trois autres compositeurs cités trouvent leur place dans un contexte harmonique moins audacieux — sans vouloir donner la moindre valeur ni négative ni positive à l'audace dans les enchaînements d'accords.
Certains veulent y voir l’annonce de l'atonalité, qui en est quand même encore bien éloignée, si tant est qu'elle existe. Peut-il y avoir de l'atonalité là où il y a l'octave et la quinte[1]?