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autrice japonaise De Wikiquote, le recueil de citations libre
Dame Sei Shōnagon (清少納言, Sei Shōnagon?, ~965-10??) est une femme de lettres japonaise qui a produit des œuvres écrites vers l'an 1000 qui sont considérées comme une des productions majeures de la littérature japonaise et mondiale et parfois comme la première forme romancée.
Sei Shōnagon est un nom nyōbō. Sei (清) vient du nom de clan Kiyowara (清原) et Shōnagon était le titre d'un poste gouvernemental. Son vrai nom demeure inconnu, même si Nagiko Kiyowara est un nom possible. En tant que fille de Kiyowara no Motosuke, elle appartient à la cour de l'empereur Ichijō et elle devient en 991 dame de compagnie de l'impératrice Teishi.
Son œuvre majeure s'intitule Notes de chevet (Makura no sōshi), un texte inclassable, annonçant, dans la littérature « moderne », le fragment. C'est une collection de listes, de poésies, de complaintes et d'observations glanées tout au long de son séjour à la cour durant l'Époque de Heian. Dans le Makura no sōshi, Sei Shōnagon inaugure un genre nouveau, une sorte de journal qui mélange anecdotes et réflexions où l'auteur donne libre cours à son esprit.
C'est un témoignage primordial sur la vie et la pensée au Japon (vu du "haut" de la société !) au tournant des deux millénaires.
Les roses trémières desséchées.
Les objets qui servirent à la fête des poupées.
Un petit morceau d'étoffe violette ou couleur de vigne, qui vous rappelle la confection d'un costume, et que l'on découvre dans un livre où il était resté, pressé.
Un jour de pluie, où l'on s'ennuie, on retrouve les lettres d'un homme jadis aimé.
Un éventail chauve-souris de l'an passé.
La fleur du poirier est la chose la plus vulgaire et la plus déplaisante qui soit au monde. On ne la garde pas volontiers près des yeux, et l'on ne se sert pas d'un rameau de poirier pour y attacher même un futile billet.
Quand on voit le visage d'une femme qui manque d'attrait, c'est à la fleur de poirier qu'on l'assimile, et, en vérité, à cause de sa couleur, cette fleur paraît sans agrément.
Même s'il connaît ce nom, il convient qu'il le prononce comme s'il avait oublié, par mégarde, la moitié des syllabes.
Un gendre loué par son beau-père.
Une bru aimée par sa belle-mère.
Une pince à épiler, d'argent, qui arrache bien.
Un serviteur qui ne médit pas de son maître.
Une personne sans la moindre manie, sans infirmité, supérieure au physique comme au moral, et qui reste sans défaut, alors qu'elle vit dans le monde.
Parfois, les coups durent très longtemps, et pourtant la dame garde le silence. L'homme pense sans doute qu'elle est endormie. Elle en a du regret ; le bruit d'un corps qui bouge quelque peu, le bruissement d'une étoffe font savoir au visiteur ce qui en est. La dame entend distinctement agiter son éventail.
Aux instruments qui appartiennent au Souverain, aux harpes, aux flûtes, à tous, on a donné des noms étranges. Pour les guitares, on les appelle par exemple : « Au-dessus du mystère », « Le pâturage des chevaux », « Le dessus du puits », « Le pont sur la rivière Wei », « Sans nom ». Les harpes japonaises se nomment : « L'œil mourant », « La chaudière à sel », « Les deux percées ». J'ai entendu aussi des noms tels que «(…) « Le petit dragon d'eau », (…), « Un coup sur un clou », « Deux feuilles »…
L'habit de chasse que porte le chef de l'escorte impériale.
Une étole faite de morceaux divers.
Le lieutenant de la garde du corps qui surveille les concours d'archers et de lutteurs, et qui escorte le Souverain.
Une personne très grasse, qui a beaucoup de cheveux.
Les sacs dans lesquels on met les harpes.
Un chanoine, en prière au sixième ou au septième mois, qui fait ses pieux exercices à midi.
Ou encore, au même moment, un forgeron qui travaille le cuivre
Un grand bateau, à sec dans une baie, à marée basse.
Le temps qu'une femme dont la chevelure est courte met à se peigner après avoir ôté ses faux cheveux.
Un grand arbre renversé par le vent et couché sur le sol, les racines en l'air.
Le dos du lutteur qui se retire après avoir été battu.
Un homme sans grande autorité qui réprimande un serviteur.
On appelle une personne, et une autre se présente, croyant que c'était elle qu'on demandait. La chose est encore plus désagréable lorsqu'on apporte un cadeau.
(…)
Quelqu'un vous raconte, en sanglotant, une histoire pitoyable ; on l'écoute avec une sincère compassion. Cependant, il se trouve justement qu'on ne peut verser une larme. On se compose le visage comme si l'on était près de pleurer, on prend un air de circonstance ; mais tout cela ne change absolument rien !
Une natte à fleurs, vieille, et dont les bords usés sont en lambeaux.
Un paravent dont le papier, orné d'une peinture chinoise, est abîmé.
Un pin desséché, auquel s'accroche la glycine.
Une jupe d'apparat blanche, dont les dessins imprimés, bleu fonçé, ont changé de couleur.
Un peintre dont la vue s'obscurcit.
(…)
Un homme qui fut autrefois le héros élégant de nombreuses aventures amoureuses, maintenant vieux et décrépit.
Dans le jardin d'une jolie maison, un incendie a brûlé les arbres. L'étang avait d'abord gardé son aspect primitif ; mais il a été envahi par les lentilles d'eau, les herbes aquatiques.
(…) Les yeux des hommes. Quand ils sont petits, on dirait des yeux de femme ; mais, d'autre part, s'ils paraissent aussi gros qu'une cruche de métal, ils seraient effrayants.
Le fil pour coudre quelque chose dont on a besoin tout de suite
Un piédestal de lampe
Les cheveux d'une femme de basse condition. Il est bon qu'ils soient gracieusement coupés court..
Ce que dit une jeune fille.
Le rossignol ne chante pas la nuit, et c'est grand dommage. Tout ce qui chante la nuit est ravissant. Il est vrai qu'il n'en est pas ainsi pour les enfants.
Ah ! La maison
Où les sourcils que forment les feuilles des saules,
En s'étalant
Avec présomption,
Déshonorent le visage du printemps !
Les gens qui bâillent.
Les enfants.
Les gens de peu, lorsqu'ils sont impudents.
Quelqu'un dont l'habit a la couture du dos tirée sur le côté.
(…)
Les gens qui amènent des enfants chez des personnes auxquelles ils font seulement de rares visites.
Un jeune garçon portant un pantalon et chaussé de hautes sandales ; mais cela, c'est à présent la mode !
Une femme maigre, laide, ayant la peau brune, qui porte une perruque.
Une pareille femme qui fait la sieste avec un homme barbu et décharné. Quel joli spectacle croyaient-ils donc offrir en s'étendant ainsi en plein jour ? Si c'était la nuit, il n'y aurait rien à redire ; alors, les gens ne peuvent apercevoir votre figure ; ils sont d'ailleurs tous couchés, on n'a donc pas besoin de rester sur pied de crainte qu'ils ne vous trouvent laid en vous voyant dormir.
Si tous ceux qui ne sont pas beaux se levaient de bon matin, cela vaudrait mieux pour les yeux des gens.
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