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poète chilien De Wikiquote, le recueil de citations libre
Pablo Neruda, nom de plume de Ricardo Eliécer Neftalí Reyes Basoalto, né le 12 juillet 1904 à Parral (région du Maule) et mort le 23 septembre 1973 à Santiago du Chili, est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien.
Je ne viens rien solutionner.
Je suis venu ici chanter, je suis venu
afin que tu chantes avec moi.
Je ne suis pas seul dans la nuit
dans l’obscurité de la terre.
Je suis peuple, peuple innombrable.
J’ai dans ma voix la force pure
qu’il faut pour franchir le silence
et germer parmi les ténèbres.
Je t’aime sans savoir comment, ni quand, ni d’où,
Je t’aime sans détour, sans orgueil, sans problèmes :
Je t’aime ainsi, je ne sais aimer autrement
Te amo sin saber cómo, ni cuándo, ni dónde,
te amo directamente sin problemas ni orgullo :
así te amo porque no sé amar de otra manera
Et ce fut à cet âge… La poésie
vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d’où
elle surgit, de l’hiver ou du fleuve.
Je ne sais ni comment ni quand,
non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas
des mots, ni le silence :
d’une rue elle me hélait,
des branches de la nuit,
soudain parmi les autres,
parmi les feux violents
ou dans le retour solitaire,
sans visage elle était là
et me touchait.
Quelquefois nous nous souvenons
de celui qui vécut en nous
et nous lui demandons peut-être de se souvenir de nous,
de savoir au moins que nous fûmes lui, que nous parlâmes avec sa langue,
alors, du fond des heures consumées,
il nous regarde mais ne nous reconnaît pas.
Qui découvre le qui je suis découvrira le qui tu es
Et le comment, et le où ça.
Les livres tissèrent, creusèrent,
déroulèrent leur serpentin
et peu à peu, derrière
les choses, les travaux,
surgit comme une odeur amère
et avec la clarté du sel
l’arbre du savoir.
Et bien d’autres choses que taisent les livres
remplis d’une splendeur sans joie : il faut
entamer peu à peu la pierre qui écrase,
dissoudre peu à peu le minerai de l’âme
jusqu’à ce que tu sois celui qui lit,
jusqu’à ce que l’eau chante par ta bouche.
Il est tard, trop tard. Je poursuis, j’aligne
un exemple après l’autre, leur morale m’échappe,
car de toutes mes vies passées je suis absent
tout en étant aussi cet homme que je fus.
[…]
Je n’ai de mon passé que ces marques cruelles
mais ces souffrances-là me disent que j’existe.
J’ai besoin de la mer car elle est ma leçon ;
je ne sais si elle m’enseigne la musique ou la conscience :
je ne sais si elle est vague seule ou être profond
ou seulement voix rauque ou bien encore conjecture
éblouissante de navires et de poissons.
Le fait est que même endormi
par tel ou tel art magnétique je circule
dans l’université des vagues.
Ce qui ne vous est arrivé
est ce qui détermine le silence,
et si je ne veux plus parler
c’est que je suis resté là dans l’attente :
dans cette région, ce jour-là,
je ne sais pas ce qui m’est arrivé
pourtant je ne suis plus même.
Où est la vérité ? La clef
s’est égarée dans une armée de portes
et la voici parmi les autres,
sans trouver désormais sa serrure.
A bientôt, invité.
Bonjour.
Mon poème a surgi
Pour toi, pour personne,
Pour tous.
Je vais t’en prier : laisse-moi inquiet.
Je vis dans l’océan intraitable
et le silence m’est pesant, terriblement.
Je meurs dans chaque vague chaque jour.
Je meurs dans chaque jour en chaque vague.
Pourtant le jour
ne meurt jamais.
Il ne meurt pas.
Et la vague ?
Non plus.
Merci.
Comment croire comment croire
Au pas pesant des soldats
Quand j’entends la chanson noire
De Don Pablo Neruda
Lorsque la musique est belle
Tous les hommes sont égaux
Et l’injustice rebelle
Paris ou Santiago
[…]
Nous parlons même langage
Et le même chant nous lie
Une cage est une cage
En France comme au Chili
Absent et présent ensemble
Invisible mais trahi
Neruda que tu ressembles
À ton malheureux pays
Neruda mon ami dans l’ère des chimères
Tu trouvais notre cœur par d’étranges chemins
Puis tes chants se sont faits terriblement humains
À Madrid où ton cœur fut la dernière pierre
Pablo mon ami tu disais avec ce langage angoissant
Où se font paroles étranges
N’est large espace que douleur et n’est univers que de sang
Si loin que j’aille rien ne change
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