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film de Georges Lautner, sorti en 1963 De Wikiquote, le recueil de citations libre
Les Tontons flingueurs est un film français de Georges Lautner sorti en 1963, adaptation du roman d'Albert Simonin Grisbi or not grisbi. Les dialogues ont été écrits par Michel Audiard.
- Qu'est ce qui a été en panne ?
J'peux pas l'dire, j'ai promis, ce serait mal.
Tomate, tu devrais envoyer Freddy faire un tour, il y a une charrette dans le parc avec deux gars dedans... Ça fait désordre !
(Raoul et Paul Volfoni entrent dans la pièce)
Raoul Volfoni : Bougez pas ! Les mains sur la table. J'vous préviens qu'on a la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours.
Jean : (il est entré discrètement dans leur dos et les met en joue) Si ces messieurs veulent bien me les confier.
Raoul Volfoni : Quoi ?
Patricia : (elle fait irruption dans la cuisine) Oh non, on est encore en panne de sandwiches... Tu sais mon oncle, si tes amis veulent danser... (elle ressort)
Jean : Allons, vite messieurs. Quelqu'un pourrait venir, on pourrait se méprendre, et on jaserait. Nous venons déjà de frôler l'incident.
Monsieur Fernand : Tu sais ce que je devrais faire ? Rien que pour le principe.
(Maître Folace se lève et désarme les Volfoni)
Raoul Volfoni : Tu ne trouves pas que c'est un peu rapproché ?
Paul Volfoni : J'te disais que cette démarche ne s'imposait pas. Au fond maintenant, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action. L'époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ? Qu'est-ce que t'en penses ?
Monsieur Fernand : J'dis pas non. (il s'assoit et commence à faire des sandwichs)
Raoul Volfoni : Mais dis donc, on est quand même pas venu pour beurrer des sandwichs ?
Paul Volfoni : Pourquoi pas ? Au contraire, les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse. (il s'assoit) Surtout lorsqu'elles constituent le premier pas vers des négociations fructueuses. Hein ? (Maître Folace lui tend des assiettes) Merci.
(Jean sort de la pièce, Raoul Volfoni se penche sur un sac rempli de billets sur la table)
Monsieur Fernand : Maître Folace... Vous avez oublié de planquer les motifs de fâcherie.
(Maître Folace ferme et dissimule le sac, Raoul Volfoni s'assoit)
Paul Volfoni : Oh Monsieur Fernand...
Monsieur Fernand : Je connais la vie Monsieur Paul... Mais pour en revenir au travail manuel, ce que vous disiez est finement observé. Et puis, ça reste une base.
Raoul Volfoni : Ah ça c'est bien vrai. Si on bricolait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises.
(une jeune fille fait irruption dans la pièce, visiblement éméchée)
Invitée : Jean ? Mais où il est Jean ?
Monsieur Fernand : Qu'est-ce que vous lui voulez ?
Invitée : Y'a plus de glace et y'a plus de scotch !
Monsieur Fernand : Maître Folace, donnez lui des jus de fruit, allez...
Invitée : Pas de jus de fruit, du scotch ! Vos jus de fruit vous pouvez vous les foutre au c...
Maître Folace : (il l'interrompt) Allons mademoiselle ! L'oncle de Patricia vous dit qu'il n'y a plus de scotch, un point c'est tout.
Invitée : Vous n'avez qu'à en acheter. (elle ramasse des billets qui traînent sur la table) Avec ça !
Maître Folace : (il lui saisit violemment le bras) Touche pas au grisbi, salope !
(la jeune fille sort de la pièce en titubant)
Paul Volfoni : L'alcool à c't'âge-là...
Monsieur Fernand : Non mais c'est un scandale, hein ?
Raoul Volfoni : Nous par contre, on est des adultes, on pourrait peut-être s'en faire un petit ? Hein ?
Monsieur Fernand : Ça... le fait est... Maître Folace ?
Maître Folace : Seulement, le tout-venant a été piraté par les mômes. Qu'est ce qu'on fait ? On se risque sur le... le bizarre ? (il sort la bouteille) Ça va rajeunir personne.
Raoul Volfoni : Ben nous voilà sauvés.
Maître Folace : Sauvés ? Faut voir...
(Maître Folace sert les convives)
Jean : (il revient dans la pièce) Tiens, vous avez sorti le vitriol ?
Paul Volfoni : Pourquoi vous dites ça ?
Maître Folace : Eh !
Paul Volfoni : Il a pourtant un air honnête.
Monsieur Fernand : Sans être franchement malhonnête, au premier abord, comme ça, il... a l'air assez curieux.
Maître Folace : Il date du Mexicain, du temps des grandes heures. Seulement on a dû arrêter la fabrication, y'a des clients qui devenaient aveugles. Alors, ça faisait des histoires.
Raoul Volfoni : Allez !
(ils trinquent puis boivent prudemment)
Raoul Volfoni : Ah faut r'connaître... C'est du brutal.
Paul Volfoni : (les larmes aux yeux) Vous avez raison, il est curieux, hein ?
Monsieur Fernand : J'ai connu une Polonaise qu'en prenait au p'tit déjeuner. Faut quand même admettre, c'est plutôt une boisson d'homme...
(Jean ressert tout le monde)
Raoul Volfoni : (il se penche vers Fernand) Tu sais pas ce qu'il me rappelle ? C't'espèce de drôlerie qu'on buvait dans une petite taule de Biên Hòa, pas tellement loin de Saïgon... "Les volets rouges"... Et la taulière, une blonde comac... Comment qu'elle s'appelait, nom de Dieu ?
Monsieur Fernand : Lulu la Nantaise.
Raoul Volfoni : T'as connu ?
(Monsieur Fernand lève les yeux au ciel)
Paul Volfoni : J'lui trouve un goût de pomme.
Maître Folace : Y'en a.
Raoul Volfoni : Eh bien c'est devant chez elle que Lucien "le cheval" s'est fait dessouder.
Monsieur Fernand : Et par qui ? Hein ?
Raoul Volfoni : Ben v'là que j'ai plus ma tête.
Monsieur Fernand : Par Teddy de Montréal, un fondu qui travaillait qu'à la dynamite.
Raoul Volfoni : Toute une époque...
(ils sont tous ivres)
Maître Folace : D'accord, d'accord, je dis pas qu'à la fin de sa vie, Jo le Trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n'empêche que pendant les années terribles, sous l'Occup', il butait à tout va. Il a quand même décimé toute une division de Panzers. Ah !
Raoul Volfoni : Il était dans les chars ?
Maître Folace : Non, dans la limonade. Sois à c'qu'on t'dit !
Raoul Volfoni : (il pleurniche) Mais j'ai plus ma tête...
Maître Folace : Il avait son secret le Jo.
Raoul Volfoni : (il se lève subitement) C'est où ?
Jean : A droite, au fond du couloir.
(Raoul Volfoni sort précipitamment)
Maître Folace : Et … Et … Et … 50 kilos de patates, un sac de sciure de bois, il te sortait 25 litres de 3 étoiles à l'alambic... Un vrai magicien le Jo. Et c'est pour ça que je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque-merde !
Paul Volfoni : Vous avez beau dire, y a pas seulement que d'la pomme... y'a autre chose... ça serait pas des fois de la betterave ?
Maître Folace : Hein ?
Monsieur Fernand : Si, y en a aussi.
Monsieur Fernand : J'reprendrais bien quelque chose de consistant moi.
Raoul Volfoni : (il revient dans la pièce) Dis donc, elle est maquée à un jaloux ta nièce ? J'lui faisais un brin de causette, le genre réservé, tu m'connais : mousse et pampres... Et v'là tout d'un coup qu'un p'tit cave est venu me chercher... les gros mots et tout...
Monsieur Fernand : (se lève en titubant) Quoi ? Monsieur Antoine... Il s'agit pas de lui faire franchir les portes, faut peut-être le faire passer à travers ! (il sort suivi de Maître Folace)
Jean : Je serais pas étonné qu'on ferme.
Fernand : Ma foi, j'en abuse pas, non.
Théo : Vous n'avez peut être pas les mêmes raisons. Vous avez gagné la guerre, vous...
Théo : Imaginez : la nuit, en plein milieu de la route, un homme armé, en uniforme qui agite une lanterne et qui crie halte... qu'est ce que vous faites ?
Monsieur Fernand : J'm'arrête bien sûr, je passe pas dessus !
Théo : Eh bien, c'est pour ça que vous avez encore votre permis. Moi pas !
Monsieur Fernand : Bon, les papiers du bahut sont en règle au moins, oui ?
Théo : Tout est en ordre ! Mais, Monsieur Fernand, vous ne prétendez pas ...
Monsieur Fernand : ... Quand y'a six briques en jeu, j'prétends n'importe quoi. J'ai conduit des tracteurs, des batteuses, et toi qui parlais de guerre, j'ai même conduit un char Patton.
Théo : C'est pas ma marque préférée...
Pascal : Je serais d'avis qu'on aborde mollo, des fois qu'on soit un peu attendus… mais, sans vous commander, si vous restiez un peu en retrait… hein ?
Monsieur Fernand : N'empêche qu'à la retraite de Russie, c'est les mecs qui étaient à la traîne qui ont été repassés !
Louis : Si ! Ben, tu te rends pas compte, saligaud, qu'elle va perdre son père, Patricia. Que je vais mourir !
Pascal : L'ami Fritz ? Il s'occupe de la distillerie clandestine.
Fernand : C'est quand même marrant l'évolution. Quand je l'ai connu, le Mexicain, il recrutait pas chez Tonton.
Pascal : Vous savez ce que c'est, non ? L'âge, l'éloignement... A la fin de sa vie, il s'était penché sur le reclassement des légionnaires.
Maitre Folace : Oh, lala !... Et il est pas plus british que vous et moi. C'est une découverte du Mexicain.
Fernand : Il l'a trouvé où ?
Maitre Folace : Ici... Il l'a même trouvé devant son coffre-fort pour armes, il y a 17 ans de ça. Avant d'échouer devant l'argenterie, l'ami Jean avait fracturé la commode Louis XV. Le Mexicain lui est tombé dessus juste au moment où l'artiste allait attaquer les blindages au chalumeau.
Fernand : Je vois d'ici la petite scène.
Maitre Folace : Vu ses principes, le patron ne pouvait pas le donner à la police... Ni accepter lui-même de régler les dégâts. Résultat : Jean est resté ici 3 mois au pair comme larbin pour régler la petite note. Et puis la vocation lui est venue... Le style aussi... Peut-être, également, la sagesse. Dans le fond : nourri, logé, blanchi, 2 costumes par an... Pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison !...
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