Un panorama (mot anglais du XVIIIesiècle, lui-même formé à partir des mots de grec ancienpan ou «παν», tout, et horama ou «ὅραμα», spectacle) est une vue en largeur d'un espace physique.
Dans le langage courant, cela veut généralement dire une vue d'un objectif grand angle, que ce soit en photographie, en dessin, en peinture ou au cinéma. Le nom de la figure de panoramique au cinéma dérive du panorama. La plupart des appareils photo numériques ont une option «panoramique assisté» qui permet de prendre la photo suivante avec une partie de la photo précédente visible sur l'écran LCD. Cela permet ensuite de faciliter la superposition des photos lors d'un post-traitement numérique, souvent à l'aide d'un logiciel spécialisé, éventuellement avec n'importe quel logiciel de traitement numérique des photos.
Panoramas sur 4πstéradians : Ils donnent aux spectateurs la possibilité de se mouvoir sur 360° à l'horizontale et à 180° à la verticale dans une sphère virtuelle
Panoramas sphériques: Les panoramas sphériques sont composés de multiples photos d'un lieu donné, assemblées par ordinateur.
Panoramas cubiques: Une variante de la projection sphérique est la projection cubique. Les images sont assemblées non pas pour former une sphère mais un cube virtuel.
Panoramas cylindriques
Les panoramas cylindriques sont faits de l'assemblage de diverses photographies sur un plan horizontal. Ils donnent aux spectateurs la possibilité de se mouvoir sur 360° à l'horizontale.
Généralement, les logiciels fournis avec les appareils photo numériques permettent la création de panorama. Le logiciel repère les correspondances entre les photos qui se suivent et les fait coïncider.
Panoramas stéréographiques
De tels panoramas sont également faits de l'assemblage de différentes photographies mais font l'objet d'une projection stéréographique. Aussi le résultat est-il différent: le sol ne figure plus en bas de la prise de vue photographique mais au centre de celle-ci, et le ciel ne figure plus en haut mais sur tous les bords extérieurs. Le résultat s'apparente donc à un disque. De telles représentations sont ainsi appelées «petites planètes» («wee planet» en anglais) par le photographe Alexandre Duret-Lutz.
Panoramas "panini"
Au-delà de 100° et jusqu’à 180°, la projection ‘Panini’ permet une perspective d’apparence linéaire sans "courber" les lignes de fuite ni étirer exagérément les bords de l’image (phénomène qui apparaît dès 80° de champ)[1]. Des corrections ponctuelles sous un logiciel photo, permettent de 're-linéariser' localement ce que l'on détecte qui n'a pas été parfaitement corrigé. Aucun objectif ne peut saisir ce "déroulé" de l'espace.
Le photographe Hervé Sentucq utilise exclusivement cette projection dans ses panoramas de plus de 100° de champ horizontal.
Phénomène du XIXesiècle, mis au point par Robert Barker en 1787, ancêtre du diorama, c'est une rotonde avec éclairage sommital dans laquelle les murs intérieurs sont intégralement recouverts d'une toile cylindrique peinte en trompe-l'œil. Le premier peintre panoramiste français est Pierre Prévost.
Parmi la quinzaine existant encore dans le monde, quatre sont en Suisse à Thoune, Lucerne et Morat. Voir:
Panorama Mesdag à La Haye (Pays-Bas), peint par Hendrik Willem Mesdag en 1880-1881: peinture cylindrique de plus de 14 mètres de haut (40 mètres de diamètre, 120 mètres de circonférence) qui représente la ville et le port de La Haye ainsi que la plage de Schéveningue. C'est aujourd'hui le plus ancien panorama du monde conservé dans son lieu originel[2].
Le Panorama de la Guerre des paysans, du peintre et professeur d'art Werner Tübke, d'après une commande de la République démocratique allemande ou RDA / (de) Deutsche Demokratische Republik, situé au musée Panorama, un complexe construit à cet effet près du champ de bataille de la ville de Bad Frankenhausen en Thüringe au pied des collines Kyffhäuser.
(en) C. A. Brebbia, C. Greated et M. W. Collins, Colour in Art, Design & Nature, WIT Press, (ISBN978-1-84564-568-7), p. 69
Jean-Marc Besse, Face au monde. atlas, jardins, géoramas, Paris, Desclée de Brouwer, 2003 (ISBN2-220-05166-8).
Louis du Chalard & Antoine Gautier, «Les panoramas orientaux du peintre Pierre Prévost (1764-1823)», in Orients, Bulletin de l'association des anciens élèves et amis des langues orientales, , p.85-108.
Louis du Chalard & Antoine Gautier, «Le Panorama de Constantinople, anonyme 20 828 du musée du Louvre, dévoile une partie de ses secrets», in Orients, Bulletin de l'association des anciens élèves et amis des langues orientales, , p. 95-98.
Robichon François, Les Panoramas en France au XIXesiècle, thèse de doctorat, Nanterre, 1982.
Bernard Comment, Le XIXesiècle des panoramas, essai, Paris, Adam Biro, 1993.
Bernard Comment, The Painted Panorama, New York, Harry N. Abrams, Inc, 1999.
Patrick Désile, Généalogie de la lumière. Du panorama au cinéma, Paris, L’Harmattan, 2000 (ISBN2-7384-9092-1).
S. Oettermann, The Panorama, History of a Mass Medium, New-York, Zone Books, 1997.