Expérience illusoire, souvent absurde, agréable ou désagréable, vécue à la faveur d'une activité cérébrale pendant le sommeil.
Il y eut encore entre ce moment de somnolence et le sommeil réel un intervalle pareil à celui du crépuscule, qui sépare le jour de la nuit, intervalle bizarre et indescriptible pendant lequel la réalité se confond avec le rêve, de manière qu’il n’y a ni rêve ni réalité; […].—(Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
— Ce que nous voyons la nuit, ce sont les restes malheureux de ce que nous avons négligé dans la veille. Le rêve est souvent la revanche des choses qu’on méprise ou le reproche des êtres abandonnés. De là son imprévu et parfois sa tristesse.—(Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 153)
Nul ne connaît l’étymologie du mot rêve. Il nous est tombé du ciel, à nous autres Français raisonneurs, pour notre rédemption.—(Georges Duhamel, Le Notaire du Havre, 1933, réédition Folio, page 97)
Je ne sais quel onirologue a dit «que l’on ne rêvait pas de compagnie.» Ce savant, sans aucun doute, parlait des songes du sommeil. Mais quoi! c’est en vain que les magisters prétendent marquer une distinction entre rêve et rêverie. Les mêmes mots, pour un Français, désignent indifféremment les délires du dormeur ou ceux de l’homme éveillé.—(Georges Duhamel, Le Notaire du Havre, 1933, réédition Folio, page 94)
Il ne devinait pas encore combien l’âme de la jeune fille, déjà, lui appartenait. Il habitait chaque seconde de ses heures, chaque rêve de ses nuits.—(Out-el-Kouloub, Zaheira, dans «Trois contes de l’Amour et de la Mort», 1940)
Pour la fausse oronge, elle est toxique; elle tue les mouches, dit-on; pourtant dans les pays du nord, les gens en usent pour donner de beaux rêves.—(Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Ils sont absurdes, drôles, érotiques, récurrents, prémonitoires, réconfortants, gênants; on s'en rappelle surtout par bribes… Ce sont…? Ce sont nos rêves!—(Jean-Guilhem Xerri, La vie profonde, éditions du Cerf, Paris, 2021, page 53)
Il a fait un beau rêve, se dit d’un homme qui a joui d’un bonheur fort court ou qui n’a eu qu’une espérance trompeuse et de peu de durée. Il se dit aussi d’un homme à qui survient un succès, un bonheur que rien ne lui faisait espérer.
— Comment! Un sous-lieutenant de lanciers secrétaire général! Mais c’est un rêve! Cela ne s’est jamais vu!—(Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s’appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité.—(Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
Que la réalité ne corresponde pas au rêve, seuls les naïfs s’en étonneront. D’abord, il y eut autant de rêves que de rêveurs. […]. Enfin, et surtout, si les hommes pouvaient réaliser leurs utopies, cela se saurait.—(Élie Barnavi, L’Europe comme utopie, dans Marianne du 13 août 2011, page 81)
Il voit Paris, non comme un gouffre où l’on sombre et qui vous dévore, mais comme un rêve flamboyant, où l’or se gagne, s’enlève à larges pelletées, où le plaisir est sans fin.—(Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
Les femmes regardaient cet homme, qui était leur rêve commun.—(Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
Première personne du singulier du présent de l’indicatif derêver.
Je rêve que le scénario du CPE se rejoue.—(journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 29 mars 2023, page 4)
Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif derêver.
Il pose, il s’expose, il s’exponente dans tout ce qu’il dit, pense, rêve, accomplit et désaccomplit.—(Matta, Musée national d'art moderne, 1985, page 57)
Première personne du singulier du présent du subjonctif derêver.
Troisième personne du singulier du présent du subjonctif derêver.
Deuxième personne du singulier de l’impératif derêver.