m’est avis

Étymologie

Forme de l’expression impersonnelle il m’est avis^[1] = c’est mon avis. Historiquement, m’est avis existe avant l’ajout du pronom sujet il : Littré donne des exemples aux XII^e et XIII^e siècles.

Locution verbale

m’est avis \m‿ɛ.t‿a.vi\

(Désuet) À mon avis, selon moi.
- Car peu de gens, m’est avis, sont au fait des actions que nous menons, ainsi la plupart ne se doutent guère du péril qui les guette, si nous devions finalement échouer. — (J.R.R. Tolkien (traduction : Daniel Lauzon), Le Seigneur des Anneaux : la Fraternité de l’Anneau, Christian Bourgeois Éditeur, ISBN 978-2267027006)
Je pense, j’ai l’impression (suivi de la conjonction que).
- M’est avis qu’il serait un brin temps de moyenner aussi de quoi améliorer les hommes... — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, première partie, chapitre 32 : La veillée, édition de 1843, Charles Gosselin, Paris, page 298)
- « M’est avis, dit Blazius, qu’il serait urgent de ployer nos décorations, et d’aller nous perdre ou plutôt nous sauver en cet océan de Paris. » — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)
- « Suis descendue dans mon jardin,
  « M’est avis que je vole, Colin !
  « Y cueillir rose et romarin.
  « M’est avis que je vole ! » — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- — M’est avis que nous ne sommes pas bien loin du théâtre des opérations. Le mieux à faire, pour l’instant, c’est de nous asseoir sur le bord du trottoir et de fumer une pipe. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 139)
- Mais le bon Dieu n’a pas le temps. M’est avis que mon papa voudrait le faire descendre de ses nuages jouissifs pour qu’ils s’expliquent. — (Calixthe Beyala, Maman a un amant, Albin Michel, 1993)
- Et alors, j’en fais quoi de ce dollar ? M’est avis que Dorothy dirait que c’est de l’argent sale. — (Carol Arens, Retour à Cahill Crossing : L’héritière scandaleuse, Harlequin, 2013)