(Nom commun)(Environ 1180)[1][2][3] Attesté en premier dans la fable Li parlemens des Oiseax por faire Roi, alias, des Oisiaus è du Cucu de Marie de France[1]. Du moyen français mazenge[4], de l’ancien français mesenge («oiseau»)[4] / masenge[2]. Le mot est issu du latin médiévalmisinga[4][1] qui vient du vieux-francique*meisinga[5][1][2][3], lui-même du vieux norrois*meisingr[5]. Ce dernier provient d’une forme plus simple[5] qui a donné notamment le vieux haut-allemand meisa[4][3], le moyen bas allemand et le moyen néerlandais mêse[4][3], l’anglo-saxon máse[4] ou encore l’allemand Meise[5][1][3]. Ce groupe de mots germaniques est apparenté à un groupe de mots celtique de dénomination du merle[6].
Le mot a connu plusieurs variantes orthographiques: mesange[7] ou mezenge[7] en moyen français, puis mesange[7] jusqu’à la réforme de 1740 où il prend la forme encore en vigueur aujourd'hui[7].
Au-dessus de la lucarne une mésange, réveillée en sursaut, oubliant que ses œufs n’étaient pas encore pondus, appelait en sanglotant ses petits.—(Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 105)
Parmi eux, l’étrange butor étoilé, un petit héron nocturne au cri semblable à un mugissement de taureau, ou encore la distinguée panure à moustaches, sorte de grande mésange colorée, dont le mâle arbore sur la tête de belles plumes noires qui lui ont donné son nom.—(journal Le Télégramme, édition Morlaix, 30 juillet 2022, page 13)
Il me raconta que dans ma fenêtre, à l’abri des volets qu’on n’ouvrait plus, une mésange avait bâti un nid qu’on allait observer à travers la vitre, sur la pointe des pieds: il y avait sept petits qui ouvraient un bec jaune. La mère allait et venait. Pour ceux-là, la guerre n’existait pas.—(José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, page 84)
Notes
Peut être utilisé avec une majuscule (Mésange) pour mettre en avant le fait qu’on donne un caractère générique au mot.
Le jeune homme insiste, il propose sa force. Pourquoi ne pas élever des étalons à robe couleur mésange noire, la gloire de l’île? Ils sont faciles à montrer, ils se vendraient facilement dans les colonies françaises.—(Isabelle Dangel, De l’autre côté de la mer ou Les oubliés, Librinova, 2019→lire en ligne)
C’est le souvenir des ces longs étés brûlant sans toi désormais, la tête appuyée contre le rebord haut de la fenêtre je serrais ta main, chérissant seulement l’impensable bonheur, l’impensable rumeur (les soirs troués d’orage, le ciel touché très haut, couleur mésange) ou marchant à la tombée du jour au long des chemins de collines.—(Patrick Laupin, Le Dessin lui-même, Comp'Act, 1987→lire en ligne)
Les fagnes d’Engis, là-bas, où sont de si jolies retraites roses et vertes, dans la direction de Warfusée, semblent presque dissoutes en une jaunâtre clarté qui ne se distingue guère d’une bande de ciel, couleur mésange et porcelaine.—(Célestin Demblon, La guerre à Liège: pages d'un témoin, Librairie anglo-française, 1915→lire en ligne)
Traductions
Prononciation
\me.zɑ̃ʒ\, Alain Lerond indique un allongement sur la deuxième voyelle[9].