(1694) De l’ancien français (1220) hestre («jeune hêtre»), de l’ancien bas francique haister (cf. néerlandaisheester «arbuste»); a évincé l’ancien français fou, fouel, qui désignait l’arbre adulte.
Une autre source parle du germaniquehagister (qui a remplacé le latin fagus, mot qui ne survit, étymologiquement parlant, que dans le nom du fruit de cet arbre: «la faine»).
Il y a le pin d’Italie à écorce rouge avec son majestueux parasol; il y a un cèdre âgé de deux cents ans, des saules pleureurs, un sapin du Nord, un hêtre qui le dépasse; puis, en avant de la tourelle principale, les arbustes les plus singuliers, un if taillé qui rappelle quelque ancien jardin français détruit, des magnolias et des hortensias; enfin, c’est les Invalides des héros de l’horticulture, tour à tour à la mode et oubliés, comme tous les héros.—(Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre premier)
Simple et rustique, elle est située, ma chaumière, comme une habitation de garde, à l’orée d’un joli bois de hêtres, […].—(Octave Mirbeau, Ma chaumière, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
Seuls, dans un des versants caillouteux de la forêt, deux ou trois vieux hêtres accusaient, par quelques feuilles roussies prématurément, l’arrivée prochaine de l’automne et la mort de l’été.—(Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
«Tu sais ce que c’est, cet arbre-là, oui, là? – Un orme. – Mais non, un hêtre. Tu vois les dents des feuilles. Passe ta main; ça pique, hein?»—( Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 177)
Il n’est pas possible qu’il y ait, dans un autre hêtre, où qu’il soit, une peau plus lisse, de couleur plus belle, une carrure plus exacte, des proportions plus justes, plus de noblesse, de grâce et d’éternelle jeunesse: Apollon exactement, c’est ce qu’on se dit dès qu’on le voit et c’est ce qu’on se redit inlassablement quand on le regarde. Le plus extraordinaire est qu’il puisse être si beau et rester si simple. Il est hors de doute qu’il se connaît et qu’il se juge.—(Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
Quand il se dresse face à quelque «vieille écorce», chêne, frêne, ou hêtre, plus large qu’une huche, lorsque d’un simple regard, il le cube de la souche au houpier, tant de solives pour le tronc, tant de stères pour les branches […] Arsène André éprouve une virile volupté.—(Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Le plafond était à poutrelles de hêtre relevées par des nervures dorées.—(Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris: chez Plon & Nourrit, 1889, p. 69)
La construction de maisons en hêtre n’est toujours pas un débouché, il faudra encore attendre quelques années avant d’obtenir un process satisfaisant.—(Eric Nurdin, «Un manque de grumes estimé à 20%», Vosges Matin, 20 octobre 2017)