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troisième genre dans les cultures traditionnelles hawaïenne, kanak et maohi De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Māhū ou Manu (« au milieu »), dans les cultures hawaïenne et tahitienne désigne les personnes du troisième genre qui ont des rôles spirituels et sociaux au sein de la culture traditionnelle, semblable au Tongien fakaleiti, au Samoa fa'afafine (voir Liminalité du genre en Polynésie).
Les mahu sont des personnes assignées hommes à la naissance avec une expression de genre féminine[1]. L'identité mahu, connotée comme traditionnelle et autochtone, est fréquemment opposée en Polynésie à l'identité rae rae, péjorativement associée à la prostitution et au maquillage, ainsi qu'à l'identité trans essentiellement caractérisée à travers la pratique de la transition médicale[1]. Toutefois, selon Serge Tcherkézoff, cette distinction est trop souvent présentée comme une vérité naturellement enracinée dans les cultures autochtones, en ignorant les nuances et surtout le rôle que joue l'histoire coloniale dans l'auto-identification et l'assignation des identités sexuelles.
Selon la kumu hula (professeure de hula) contemporaine Kaua'i Iki[2]:
« Les mahu sont particulièrement respectées en tant qu'enseignantes, généralement de chant et de hula. Dans les temps pré-contact, elles jouaient le rôle des déesses dans les danses hula qui avaient lieu dans des temples interdits aux femmes. Elles ont également été considérées comme les gardiennes des traditions culturelles, telles que la transmission des généalogies. Traditionnellement, les parents demandaient aux mahu de nommer leurs enfants. »
À l'époque des rois Pōmare, elles étaient surnommées arii oi. L'une d'entre elles[réf. nécessaire] fut le conseiller et le confident de la reine Pōmare IV.
Les premiers navigateurs européens à avoir abordé les îles de l'archipel signalaient déjà leur présence, comme William Bligh, le capitaine du HMS Bounty ou James Cook. Ils rapportèrent ainsi que ces garçons différents reçoivent une éducation particulière, dès l'enfance, car les parents voient très tôt chez l’enfant s’il sera māhū. Plus âgés, ils s'occupent du foyer, ils mangent à l'écart des hommes et dansent et chantent avec les femmes. Ils occupent souvent un poste de domestique auprès d'un noble.
Un māhū était un homme aux manières efféminées mais qui s’habille en homme. Ses postures et ses gestes étaient cependant féminins. Pour lui, il n’y avait cependant pas d’équivoque, car sexuellement non attiré par un partenaire homme. Il pouvait donc être marié et avoir des enfants, notamment dans le but d'assurer sa succession, s'il disposait de biens fonciers. Généralement, le māhū ne cherchait pas à réprimer ou à rectifier sa façon d’être.
Plus tard, au XIXe siècle, Paul Gauguin en peint à plusieurs reprises.
Les mahus sont respectés dans la culture polynésienne. Ils travaillent principalement dans le domaine du tourisme, de l’accueil et dans d’autres domaines relationnels.
Actuellement, une des plus célèbres māhū est la kumu hula (« enseignante de hula ») Hinaleimoana Kwai Kong Wong-Kalu chanteuse de Cocoa Chandelier[3].
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