page d'homonymie de Wikimédia De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un artéfact, ou artefact, est un effet (du latinfactum) artificiel (ars, artis). Le terme désigne à l'origine un phénomène créé de toutes pièces par les conditions expérimentales. En tant qu'objet fabriqué, l'artéfact regroupe les ustensiles, les bâtiments et œuvres d'art, mais exclut «les personnes, les organismes (végétaux ou animaux), les particuliers naturels non vivants (les pierres, les fleuves, les glaciers)»[1].
Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles portant le même nom.
Un artéfact est aussi un effet indésirable, un parasite par exemple en électronique.
Le mot désigne également, de manière générale, un produit ayant subi une transformation, même minime, par l’homme et qui se distingue ainsi d’un autre provoqué par un phénomène naturel.
Le mot admet donc plusieurs significations issues du sens originel.
Biotechnologies
Ce domaine questionne la notion sémantique et philosophique d'artéfact, car, comme le montre l'éthicien allemand Johannes Achatz[2] en novembre 2015[3], l'industrie biotechnologique commence à produire des «artéfacts biologiques» tels que, par exemple, des cellules ou organismes vivants, artificiels[4], en partie ou en totalité issus de la biologie synthétique. Cette nouvelle catégorie d'objets et d'êtres pose des questions éthiques et bioéthiques nouvelles.
Des ingénieurs en bioingénierie, comme George McDonald Church, annoncent pour demain la possibilité de recréer des espèces disparues ou des organismes entièrement nouveaux, éventuellement conçus avec un équivalent d'ADN ou d’ARN artificiels (qui seraient donc aussi des artéfacts). M. Müller, de l'Université Humboldt de Berlin, invite en 2016 à se préparer à la création de premiers organismes ou espèces dont les parents géniteurs seront un programme d'ordinateur et une machine à synthétiser de l'ADN[5]. J Caputi insiste sur le caractère de promesses qu'a ce type d'annonce de la part du secteur des biotechnologies et sur les ambiguïtés sous-jacentes à la notion émergente de biologie digitale. Il pourrait en sortir un choc non plus des civilisations, mais entre la Mère nature et l'anthropocène, qui pourrait créer de la vie artificielle et des machines vivantes (‘Living machines’). Des transhumanistes imaginent que ces dernières pourraient alors remplacer la nature et l'évolution et être mises au service d'objectifs humains, eux-mêmes améliorés[6].
Informatique
En informatique, un artéfact computationnel est le résultat obtenu par l'homme par l'usage d'outils ou de principes reliés aux domaines de l'informatique, du multimédia ou de la pensée computationnelle. Un artéfact computationnel peut être un programme, un script, un microprocesseur, une image, un jeu, une vidéo, une page Web, etc.
Dans plusieurs domaines scientifiques, un artéfact est un phénomène ou un signal artificiel dont l’apparition, liée à la méthode utilisée lors d’une expérience, provoque une erreur d'analyse.
En biologie (cytologie, histologie), un artéfact désigne une altération d'une structure biologique sous l'effet de réactifs (fixateurs, colorants, dessiccation, etc.)
En neurologie et plus particulièrement en électroencéphalographie, un artéfact désigne l'impact des mouvements musculaires sur les tracés d'un examen de la mesure de l'activité électrique du cerveau. Les plus typiques sont les clignements des yeux pour lesquels on place généralement des capteurs dédiés pour les mesurer et tenter de les nettoyer après coup. Mais on parle aussi d'artéfact glossokinétique pour désigner l'impact des mouvements de l'organe de la langue sur les résultats.
Techniques
En photographie, électronique et informatique, un artéfact est un élément indésirable ou défectueux. Sur une image, on parle d'effets de blocs. Dans une vidéo analogique, les artéfacts les plus communs portent sur la couleur et la luminance. Sur une image numérique, un artéfact désigne tout pixel dont la couleur a été générée de manière aléatoire. Le traitement du son par des moyens informatiques peut également produire des bruits indésirables ou des crachements plus ou moins perceptibles. La télévision numérique, qu'elle soit diffusée de façon terrestre, satellitaire, par le câble, ou par internet, est aussi sujette à l'apparition impromptue d'artéfacts: mosaïque, pixellisation, image figée, macrobloc… Les artéfacts numériques peuvent être le résultat de la compression des données.
En archéologie, les artéfacts constituent une partie du mobilier, en même temps que les structures qui relèvent de l'immobilier, l'ensemble formant ce qu'on appelle un contexte archéologique. Le mobilier se compose des artéfacts, objets fabriqués par l'homme, et de prélèvements qui peuvent relever de l'environnement (sols, encaissant, pollens...) ou résulter d'activités humaines (faune, charbons, graines récoltées, etc.). Du point de vue ethnographique et archéologique, un artefact ancestral peut être défini comme tout objet de matière première naturelle (silex, obsidienne, bois, os, cuivre natif, etc.) fabriqué par des personnes qui suivent un mode de vie alimentaire (par exemple, la chasse, la cueillette) et/ou l'agriculture de base ou le pâturage (par exemple, l'horticulture, la transhumance)[8].
Ergonomie
Selon Pierre Rabardel, un artéfact est «donc tout objet technique ou symbolique ayant subi une transformation d’origine humaine, si petite soit-elle. Il donne l’exemple du dispositif de pilotage du bras manipulateur d’un petit robot qui déplace des objets dans l’espace. De ce point de vue, l’appellation d’artéfact est directement mise en relation avec toute action ou activité humaine»[9].
Dans les univers de fantasy, les jeux de rôle et leurs dérivés, le mot artéfact est parfois utilisé pour désigner une relique, un objet magique, unique et très puissant.
Artéfact - culture éclectique est une revue en ligne bilingue (français-anglais) paraissant depuis septembre 2012 (ISSN2262-2780) et un portail d'information de l'association Artéfact.
Série et films
Artéfact, dans l'univers de fiction des Transformers.
Draculi & Gandolfi de Guillaume Sanjorge, l'intrigue se déroule autour d'un gland sacré, un artéfact que possède la magicienne Madeloun (interprété par Magali Semetys). Ce gland est transmis à l'ouvrier Gamoche (interprété par Remi Barrero) puis récupéré par le chevalier Artufeli (interprété par Laurent Artufel) qui va s'en servir pour s'attirer les faveurs de la reine (interprété par Karine Lima) du roi Gandolfi. Plus tard, le gland va être utilisé par son possesseur pour envoyer ses adversaires en enfer (à la fin de la saison 2).
Müller M (2016). “First Species Whose Parent Is a Computer”—Synthetic Biology as Technoscience, Colonizing Futures, and the Problem of the Digital. In Ambivalences of Creating Life (pp. 101-113). Springer International Publishing (résumé).
(en) Hortolà, P., «From antiquities to memorabilia: a standardised terminology for ancestral artefacts according to manufacture date», Studia Antiqua et Archaeologica, vol.23, no2, , p.213–225 (lire en ligne)