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groupe ethnique d'Afrique de l'Ouest De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Yorubas ou Yoroubas (Yorùbá) sont un grand groupe ethnique d'Afrique de l'Ouest, surtout présent au Nigeria, sur la rive droite du fleuve Niger, mais également au Bénin, au Ghana, au Togo, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire où ils sont appelés Anango.
Nigeria | 32 000 000 (2010)[1] |
---|---|
Bénin | 1 100 000 (2010)[1] |
Togo | 600 000 |
Ghana | 350 000 |
Côte d'Ivoire | 600 000 |
Burkina Faso | Nombre encore incertain |
Population totale | 34,150 millions |
Régions d’origine | Afrique de l'Ouest |
---|---|
Langues | Yoruba |
Religions |
Islam (50 %), Christianisme (40 %), orisha (10 %) [2] |
Ethnies liées | Edos, Nupe, Igalas, Mahi, Fon, Ewes |
Le terme Yorouba apparaît au début du XVIe siècle sous la plume d'Ahmed Baba pour désigner le seul royaume d'Oyo. C'est un exonyme haoussa, présent également dans le lexique fulfuldé, qui signifie rusés[3]. Plus qu'un hommage à la diplomatie d'Oyo, il s'agit peut-être d'une allusion à la ruse honorée en la divinité Eshu.
Son intégration au lexique yorouba pour désigner les descendants du mythique Oduduwa habitant les seize cités-États et leurs multiples subdivisions, qui reconnaissent pour métropole Ifé et partagent la langue de la chancellerie de l'Alafin (en), date de la fin du XIXe siècle. Ce choix lexical est le fait de l'esclave yorouba devenu évêque anglican Samuel Ajayi Crowther, premier traducteur de la Bible. Le morcellement politique des Yorouba n'a pas laissé d'endonyme propre à la langue yorouba.
À la différence de bien d'autres peuples d'Afrique noire, les Yorubas élaborent très tôt une civilisation urbaine. Lors de son expédition dans la région en 1826[4], l'explorateur écossais Hugh Clapperton dénombre des dizaines de cités florissantes[5] pour le seul empire d'Oyo. Selon son témoignage, plusieurs villes yorubas ont alors une population supérieure à 20 000 habitants.
Les Yorubas ont payé un lourd tribut aux traites négrières, c'est pourquoi on trouve une importante diaspora[6] outre-Atlantique (États-Unis[7], Cuba[8], Brésil…).
Compte tenu de l'explosion démographique dans cette sous-région et de l'existence d'une importante diaspora, le nombre de Yorubas est difficile à chiffrer avec précision. Lors d’un colloque organisé en 1971, le Pr Wande Abimbola avançait[9] les chiffres suivants : 14 millions de Yorubas, dont 13 au Nigeria et 0,5 million au Dahomey (sur une population de 2 millions). En 1993, selon d'autres sources[10], le nombre total de Yorubas se serait élevé à 19 327 000, dont 18 850 000 au Nigeria. D'après des chiffres de juillet 2008, sur une population totale estimée à 146 255 323, les Yorubas du Nigeria représenteraient 21 %[11]. Le nombre de Yorubas pourrait donc aujourd'hui dépasser les 30 millions.
Le pays yoruba compterait un nombre supérieur à la moyenne mondiale de naissances de jumeaux. Les estimations font état de 45 à 50 jumeaux pour 1 000 naissances vivantes dans la région, contre 33 pour 1 000 aux États-Unis. La ville de Igbo-Ora s’est notamment auto-désignée « capitale mondiale des jumeaux »[12].
La majorité de cette ethnie parle la langue yoruba.
Le président de la République du Nigeria Bola Asiwaju Tinubu, son prédécesseur Olusegun Obasanjo, l'ancien président de la République du Bénin Yayi Boni, les écrivains Wole Soyinka et Félix Couchoro, l'historienne Bolanle Awe, les chanteurs Wally Badarou, Dele Sosimi, King Sunny Adé, Fela Kuti, Ayinde Barrister (en), le rappeur 21 Savage, Sade Adu, Keziah Jones, l'évêque anglican Peter Akinola, l'actrice Abiodun Duro-Ladipo, la créatrice de tissus Nike Davies-Okundaye, l'universitaire Adenike Osofisan, les membres du groupe Ibeyi (qui signifie « jumeaux » en yoruba), le rappeur américain Nas, des acteurs ou actrices telle Aderounmu Adejumoke sont d'origine yoruba.
Des personnalités légendaires sont également associées au peuple Yoruba, telles l'empereur Oduduwa, ou encore la reine Moremi Ajasoro.
Ooni Lúwo Gbàgìdá est la 21e Ooni d'Ifè et la seule femme souveraine traditionnelle suprême d'Ile Ifè, le foyer ancestral des Yoruba au Xe siècle[13],[14],[15],[16].
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