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livre du Yogi Patanjali De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Yoga sūtra ou Yogasūtra (sanskrit (IAST) ; devanāgarī : योगसूत्र)[1], on emploie aussi le pluriel : Les Yoga sūtra (Yogasūtrāṇi), de Patañjali, abrégé Y.S., est un recueil de 195 aphorismes (sūtra), phrases brèves, laconiques, destinées à être facilement mémorisées. Ce texte qui comprend 1161 mots[2] est la base du système philosophique appelé yoga, yoga de Patañjali ou encore sāṃkhya-yoga[3] en raison de sa connexion intime avec le darśana (point de vue/méthode) appelé sāṃkhya[4].
Le Yoga sūtra de Patañjali et le Yoga-Bhashya de Vyāsa (commentaire sur les Yoga sūtras de Patañjali) sont des classiques de la littérature sanskrite antique[5].
Cette œuvre a probablement été rédigée ou compilée entre et 500 apr. J.-C.[6],[7]. C'est devenu un texte de référence pour le yoga jusqu'à l'époque contemporaine[5].
Les 195 sūtra sont répartis en 4 chapitres (pāda) : Samādhi pāda, Sādhana pāda, Vibhūti pāda, Kaivalya pāda.
L'enseignement basé sur les Yoga sūtra de Patañjali se nomme le yoga-darśana. Cette expression est composée de deux termes :
Dans la philosophie hindoue, il y a six darśana (écoles de pensée ou point de vue) principaux. Le yoga est un de ceux-là. Il est associé à la philosophie samkhya.
Le texte se compose de quatre pāda (chapitres ou sections) et comprend 195 aphorismes (sūtra). Ces chapitres sont dans l'ordre :
Le quatrième pāda est très différent des trois précédents, tant au niveau du vocabulaire qu'au niveau de la syntaxe, il ne s'inscrit pas dans le même plan d'ensemble. Cela a été remarqué depuis longtemps et rien n'est venu contredire ces analyses. Michel Angot pose donc la question : « Ce quatrième pāda n'étant pas de Patañjali ne pourrait-il pas être de Vyāsa ? »[5].
Cette première partie est composée de 51 sūtra (aphorismes). L'auteur y décrit le yoga, puis les moyens d'atteindre le samādhi. Ce dernier terme renvoie à un état bienheureux où le yogin est absorbé dans l'unité : union avec le dieu personnel (Īśvara) ou absorption dans l'absolu (brahman).
Ce chapitre commence par : atha yogānuśāsanam : « maintenant, l'enseignement du yoga commence », autrement dit « voici l'enseignement traditionnel du yoga. » Y.S. 1-1.
Puis, dès le deuxième aphorisme, la définition du yoga est donnée : yogaś cittavṛttinirodhaḥ. Littéralement[8], « Le yoga est l’arrêt[9] des activités[10] de la pensée[11]. » (citta vṛtti, fluctuation du psychisme). En d'autres termes, « le yoga consiste à suspendre l'activité psychique et mentale. » Y.S. 1-2.
Cette deuxième partie est composée de 55 sūtra. Sādhana signifie « pratique d'une discipline spirituelle ». L'auteur décrit deux formes de yoga : kriyā yoga (yoga des techniques) et aṣṭāṅga yoga, le yoga à huit branches, dont les quatre premières correspondent au haṭha yoga
Le kriyā yoga, ou yoga de l'action est la pratique de tapas (ardeur dans l'ascèse), de svādhyāya (étude des textes sacrés) et de īśvara-praṇidhāna (dévotion au divin). La pratique combinée de ces trois points a pour effet de diminuer l'emprise des cinq kleśa (afflictions). Suivent diverses techniques spirituelles : distinguer l'impermanent du permanent ou encore l'illusion du réel, annihiler le sentiment de son importance ou encore celui de son individualité (ahaṃkāra), méditer, dissocier celui qui voit de ce qui est vu.
Voici les huit « membres » (aṅga), ou huit branches du rāja-yoga, telles que recensées par Patañjali dans l'aṣṭāṅga-yoga :
1- Yama[12], les devoirs moraux élémentaires envers les autres comme envers soi-même (attitudes justes fondamentales ; les Lois de Manu précisent qu'il faut « que le sage observe constamment les devoirs moraux (Yamas) avec plus d'attention que les devoirs pieux (Niyamas), celui qui néglige les devoirs moraux déchoit même lorsqu'il observe les devoirs pieux »[13]) :
2- Niyama[1] : la discipline morale consistant en la pratique d'exercices spirituels pour acquérir cinq vertus :
3- Āsana[1] : les postures rituelles du yoga.
4- Prāṇāyāma[1] : la discipline du souffle.
5- Pratyāhāra[1] : la concentration par rétraction des sens.
6- Dhāraṇā[1] : la concentration ou fixation de l’activité mentale sur un point du corps ou un objet extérieur[16].
8- Samādhi[1] : la contemplation, la communion spirituelle et accomplissement du rājayoga.
La troisième partie compte 55 sūtra. Vibhūti est un mot sanskrit pour « pouvoir » (siddhi) ou « manifestation ». Ce livre décrit des états supérieurs de conscience et les techniques de yoga pour les atteindre. Cependant, ces siddhi sont un obstacle sur la voie de la libération (kaivalya).
La quatrième et dernière partie réunit 34 sūtra. Selon Michel Angot, ce quatrième pāda a pu être écrit deux à trois siècles après les trois premiers, au IIIe siècle ou IVe siècle[5],[17].
La traduction littérale de kaivalya: « isolation, solitude », est à prendre dans son contexte, comme la plupart des mots sanskrits. Dans son acception technique, il signifie ici « émancipation, libération », il est interchangeable avec mokṣa (« libération »), qui est le but du yoga.
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