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La XVe législature du Parlement grec (en grec ΙΕ΄ Βουλευτική Περίοδος) est la législature du Parlement grec du au . Elle est composée des 300 députés élus lors des élections législatives grecques de juin 2012. Il s'agit de la quinzième législature de la Troisième République hellénique.
XVe législature du Parlement grec | ||||||||||||||||||
- | ||||||||||||||||||
Parlement grec | ||||||||||||||||||
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Composition | ||||||||||||||||||
Président | Evángelos Meïmarákis (ND) - |
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Gouvernement | ||||||||||||||||||
Type | ND majoritaire | |||||||||||||||||
Premier ministre | Antónis Samarás - |
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Gouvernement | Samarás | |||||||||||||||||
Évènements | ||||||||||||||||||
Stávros Dímas échoue aux 1er tour de la présidentielle | ||||||||||||||||||
Stávros Dímas échoue aux 2e tour de la présidentielle | ||||||||||||||||||
Stávros Dímas échoue aux 3e tour de la présidentielle | ||||||||||||||||||
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Alors que la précédente législature avait été dissoute immédiatement après son entrée en fonction, faute de parvenir à constituer une majorité, la XVe législature est dominée par une alliance entre les conservateurs de Nouvelle Démocratie, les socialistes du Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) et la gauche modérée de la Gauche démocrate (DIMAR), dans un gouvernement conservateur soutenu de l'extérieur par ses deux alliés et dirigé par Antónis Samarás. À partir de , la DIMAR quitte la majorité, tandis que le PASOK entre au gouvernement. Le président du Parlement grec pendant la XVe législature est Evángelos Meïmarákis.
Les travaux parlementaires de la XVe législature portent notamment sur l'application du deuxième mémorandum conclu avec la troïka des créanciers internationaux de la Grèce dans un contexte de crise des finances publiques, qui prévoit l'octroi de prêts en contrepartie de la mise en œuvre d'un important programme d'austérité budgétaire.
En , l'échec de l'élection du président de la République entraîne la dissolution de la XVe législature et l'organisation d'élections législatives anticipées en janvier 2015.
La XIIIe législature, issue des élections législatives d'octobre 2009, avait donné une majorité au Mouvement socialiste panhellénique (PASOK), qui détenait la majorité absolue des sièges et composait le gouvernement de Giórgos Papandréou[1]. La Grèce, touchée par la récession économique depuis 2008, a connu une grave crise des finances publiques à partir de 2009. Le gouvernement de Giórgos Papandréou a eu pour objectif de réduire le déficit public en menant une politique d'austérité budgétaire, qui a consisté à diminuer les dépenses publiques et à augmenter les prélèvements obligatoires. La Grèce a également conclu en un accord avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), qui prévoyait l'octroi de prêts des autres États membres de la zone euro et du FMI, conditionnés à la mise en œuvre de mesures d'austérité supplémentaires. Les plans d'austérité successifs adoptés en 2010 et 2011 ont suscité d'importants mouvements de protestation[2]. Un deuxième programme de prêts internationaux a été décidé en . Le Premier ministre, contesté après avoir proposé de soumettre cet accord à référendum, a alors démissionné.
Le nouveau gouvernement de Loukás Papadímos, nommé le , était composé d'une coalition entre le PASOK, la Nouvelle Démocratie et l'Alerte populaire orthodoxe (LAOS)[3]. Son programme a consisté à conclure et mettre en œuvre le deuxième mémorandum d'accord avec l'Union européenne et le FMI, qui comprend une restructuration de la dette publique détenue par les créanciers privés, l'octroi de prêts par les institutions européennes et le FMI, et l'adoption de nouvelles mesures d'austérité budgétaire[4]. Son mandat achevé, et dans un contexte de tensions sociales et politiques, le gouvernement a annoncé la dissolution du Parlement grec et l'organisation d'élections législatives anticipées en [5].
La XIVe législature, issue des élections législatives de mai 2012, a échoué à dégager une majorité gouvernementale. Le nouveau Parlement était fragmenté entre sept groupes politiques, aucun d'entre eux ne détenant la majorité absolue. Les deux grands partis traditionnels ont enregistré une lourde défaite : ni la Nouvelle Démocratie, ni le PASOK n'ont pu former un gouvernement. Ensemble, ils détenaient 149 sièges sur 300, soit deux sièges de moins que la majorité. La Coalition de la gauche radicale (SYRIZA) a réalisé une performance notable en devenant le deuxième groupe parlementaire, devant le PASOK ; son président a refusé de s'allier avec les partis du précédent gouvernement[6]. À l'issue de la procédure des mandats exploratoires (el), le président de la République a nommé un gouvernement de transition dirigé par Panagiótis Pikramménos, dissous le Parlement grec et convoqué de nouvelles élections législatives un mois plus tard[7].
La situation économique et sociale de la Grèce est fortement dégradée. Le produit intérieur brut (PIB) a diminué de 6,9 % pour la seule année 2011, et de 20 % depuis 2008[8]. En , 24,4 % de la population active est au chômage[9]. Le salaire moyen a baissé de 25,3 % en 2011[10].
Les élections législatives ont lieu le . Elles sont remportées par la Nouvelle Démocratie, qui obtient 29,66 % des voix et dispose d'une majorité relative de 129 sièges sur 300. La Coalition de la gauche radicale (SYRIZA) enregistre un score de 26,89 %, en hausse de dix points : elle conforte son rôle de principal mouvement d'opposition à la politique d'austérité budgétaire du gouvernement. Le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK), qui avait subi une large défaite lors du scrutin précédent un mois plus tôt, perd encore des voix : il obtient 12,28 % des suffrages et 33 sièges au Parlement. Les Grecs indépendants, Aube dorée, la Gauche démocrate et le Parti communiste de Grèce perdent des sièges mais restent représentés au Parlement[11].
La Nouvelle Démocratie et le PASOK disposent ensemble d'une majorité absolue, mais ils souhaitent obtenir le soutien d'autres partis pour former un gouvernement d'union nationale[12]. La SYRIZA, qui a fait campagne sur l'opposition au mémorandum signé avec la troïka des créanciers internationaux, refuse de participer à son exécution. La DIMAR, qui avait précédemment refusé de s'allier avec la Nouvelle Démocratie et le PASOK, participe aux négociations pour la formation d'un gouvernement et adopte une position plus modérée[13]. Les trois partis parviennent à un accord de coalition : le PASOK et la DIMAR apportent leur soutien sans participation à un gouvernement dirigé par la Nouvelle Démocratie[14].
Antónis Samarás est nommé Premier ministre le . Il forme son gouvernement le lendemain[15].
La victoire de la coalition gouvernementale est reçue positivement par la troïka des créanciers internationaux et les dirigeants européens, qui considéraient ces élections comme un référendum sur l'appartenance de la Grèce à la zone euro. Les créanciers, qui avaient craint une victoire de la gauche, sont satisfaits de la victoire des partis favorables à l'application du mémorandum. Leur soulagement est cependant modéré par la forte progression de la SYRIZA, qui incarne l'opposition à leurs intérêts[16].
La réunion inaugurale de la XVe législature a lieu le . Les députés prennent leurs fonctions après leur prestation de serment[A 1]. Le serment religieux orthodoxe n'est pas prononcé par une partie des députés des partis de gauche : parmi eux, six députés de la SYRIZA, neuf députés de la DIMAR et une députée du KKE participent à la cérémonie religieuse. Deux députés de la SYRIZA et un député du PASOK optent pour un serment religieux musulman[17].
La cérémonie a lieu en l'absence du Premier ministre, convalescent après sa récente hospitalisation[18].
Le choix par les présidents de parti de siéger pour l'une des deux circonscriptions dans lesquelles ils ont été élus est annoncé par le président de séance.
Nom | Parti | Siège retenu | Siège cédé | |
---|---|---|---|---|
Antónis Samarás | Nouvelle Démocratie (ND) | Messénie | Attique | |
Aléxis Tsípras | Coalition de la gauche radicale (SYRIZA) | Athènes A | Achaïe | |
Evángelos Venizélos | Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) | Thessalonique A | Héraklion | |
Pános Kamménos | Grecs indépendants (ANEL) | Athènes B | Évros | |
Nikólaos Michaloliákos | Aube dorée (XA) | Athènes A | Athènes B | |
Fótis Kouvélis | Gauche démocrate (DIMAR) | Athènes B | Étolie-Acarnanie | |
Aléka Paparíga | Parti communiste de Grèce (KKE) | Athènes B | Thessalonique A |
Le Parlement est réuni pour trois sessions ordinaires au cours de la XVe législature.
La première session ordinaire commence le et se termine le [A 2].
La deuxième session ordinaire commence le et se termine le [A 3]. La clôture anticipée de la session, décidée par le gouvernement avec deux semaines d'avance, est critiquée comme une manœuvre politique. Il s'agirait tout à la fois d'éviter une discussion publique sur les liens récemment découverts entre le secrétaire général du gouvernement Panagiótis Baltákos et le porte-parole d'Aube dorée Ilías Kassidiáris, d'empêcher la SYRIZA de déposer une motion de censure après le remaniement ministériel, et de profiter de l'effectif réduit des sessions d'été pour adopter des projets de loi controversés sans risque de défections au sein de la majorité[19].
La troisième session ordinaire commence le et s'achève par la dissolution du Parlement le [A 4].
La XVe législature est composée de 300 députés.
Le , Nikitas Sioïs (Aube dorée, Serrès) démissionne en invoquant une surcharge de travail. Son remplacement par Artemios Matthaiopoulos aurait été voulu par les dirigeants du parti dans la circonscription[20].
Le , Athanasios Nakos (Nouvelle Démocratie, Magnésie) meurt en fonction. Il est remplacé par Zetta Makri le 1er avril[21].
Le , Pavlos Sioufas (Nouvelle Démocratie, Kardítsa) démissionne pour raisons de santé. Il est remplacé par Giorgos Anagnostopoulos[22].
Le , Réna Doúrou (SYRIZA, Athènes B) démissionne pour faire campagne pour les élections locales, où elle se présente à la présidence de la périphérie de l'Attique. Elle est remplacée par Eleni Avlonitou[23].
Le , Aris Spiliotopoulos (Nouvelle Démocratie, Athènes B) démissionne pour se présenter comme tête de liste pour Nouvelle Démocratie à Athènes. Le candidat suivant sur la liste, Yánnis Papathanasíou, renonce au mandat car il a été récemment nommé président de l'Hellenic Petroleum. Le siège revient à Tania Iakovidou[24].
Le , Konstantinos Moussouroulis, Manólis Kefaloyiánnis (Nouvelle Démocratie) Sofía Sakoráfa, Dimítrios Papadimoúlis, Manólis Glézos (SYRIZA) et Nótis Mariás (Grecs indépendants) démissionnent pour se présenter aux élections européennes. Ils sont remplacés respectivement par Stamatis Karmantzis, Giorgos Diktakis (Nouvelle Démocratie), Fotini Kouvela, Anna Hadjisophia, Mania Papadimitriou (SYRIZA) et Konstantinos Damavolitis (Grecs indépendants), qui prêtent serment le [25].
Le , Nikos Stavrogiannis (ex-Nouvelle Démocratie, Phthiotide) démissionne à la suite de sa victoire aux élections municipales à Lamía. Il est remplacé par Dimitris Brianis, ce qui rend un siège à Nouvelle Démocratie[26].
Le , Stamatis Karmantzis (Nouvelle Démocratie, Chios) démissionne pour devenir vice-président de périphérie pour Chios. Il est remplacé par Maria Stavrinoudi-Soudi[27].
Le , Dimítris Avramópoulos (Nouvelle Démocratie, Athènes A) démissionne après qu'il a été nommé commissaire européen aux affaires intérieures. Il est remplacé par Thanos Plevris[28].
Le , Andréas Psycharis (Nouvelle Démocratie, Athènes A) démissionne et annonce qu'il se retire de la vie politique[29]. Il est remplacé par Alexandros Moraïtakis, qui prête serment le [30].
Le président du Parlement grec est Evángelos Meïmarákis, élu le avec 223 votes « pour », 66 votes blancs et 1 vote nul[31].
Les fonctions de vice-président, de questeur et de secrétaire sont répartis entre les groupes politiques conformément au règlement du Parlement[A 5].
Le président et les vice-présidents sont élus par le Parlement le [A 6]. Le candidat d'Aube dorée au poste de septième vice-président Polývios Zisimópoulos n'est pas élu, laissant le poste vacant. Il obtient 41 votes « pour », 39 votes blancs et 204 votes nuls, de nombreux députés ayant choisi d'inscrire le mot « non » sur les bulletins blancs pour signifier leur opposition au parti d'extrême-droite[32].
Le deuxième vice-président Athanasios Nakos meurt en fonction le . Il est remplacé le par Georgios Kalandzis[33].
Fonction | Nom | Groupe politique | Pour | Blancs | Nuls | |
---|---|---|---|---|---|---|
Président | Evángelos Meïmarákis | Nouvelle Démocratie | 223 | 66 | 1 | |
Premier vice-président | Ioánnis Tragákis | Nouvelle Démocratie | 235 | 48 | 2 | |
Deuxième vice-président | Athanasios Nakos jusqu'au | Nouvelle Démocratie | 235 | 48 | 2 | |
Georgios Kalandzis à partir du [33] | 152 | 71 | 3 | |||
Troisième vice-président | Christos Markogiannakis | Nouvelle Démocratie | 235 | 48 | 2 | |
Quatrième vice-président | Ioánnis Dragasákis | SYRIZA | 227 | 57 | 1 | |
Cinquième vice-président | Léonidas Grigorakos | PASOK | 228 | 54 | 3 | |
Sixième vice-présidente | María Kóllia-Tsarouchá | Grecs indépendants | 225 | 56 | 3 | |
Septième vice-président | Vacant |
Les questeurs et secrétaires pour la première session parlementaire sont également élus le . Tous les candidats présentés sont élus[A 6].
Fonction | Nom | Groupe politique | Pour | Blancs | Nuls | |
---|---|---|---|---|---|---|
Questeur | Konstadínos Koukodímos | Nouvelle Démocratie | 226 | 59 | 0 | |
Questeur | Nikólaos Panayotópoulos | Nouvelle Démocratie | 226 | 59 | 0 | |
Questeur | Athánasios Athanasíou | SYRIZA | 226 | 51 | 1 | |
Secrétaire | Christos Dimas | Nouvelle Démocratie | 226 | 59 | 0 | |
Secrétaire | Konstantínos Katsafádos | Nouvelle Démocratie | 226 | 59 | 0 | |
Secrétaire | Ioánnis Kefaloyánnis | Nouvelle Démocratie | 226 | 59 | 0 | |
Secrétaire | Maximos Sénétakis | Nouvelle Démocratie | 226 | 59 | 0 | |
Secrétaire | Maria Bolari | SYRIZA | 226 | 51 | 1 | |
Secrétaire | Konstantinos Triantafyllos | PASOK | 226 | 58 | 1 |
Les questeurs et secrétaires pour la deuxième session parlementaire sont élus le . Tous les candidats présentés sont élus[A 7].
Fonction | Nom | Groupe politique | Pour | Blancs | Nuls | |
---|---|---|---|---|---|---|
Questeur | Konstadínos Koukodímos | Nouvelle Démocratie | 170 | 50 | 3 | |
Questeur | Iordanis Tzamtzis | Nouvelle Démocratie | 170 | 50 | 3 | |
Questeur | Athánasios Athanasíou | SYRIZA | 179 | 38 | 3 | |
Secrétaire | Christos Dimas | Nouvelle Démocratie | 170 | 50 | 3 | |
Secrétaire | Konstantínos Katsafádos | Nouvelle Démocratie | 170 | 50 | 3 | |
Secrétaire | Ioánnis Kefaloyánnis | Nouvelle Démocratie | 170 | 50 | 3 | |
Secrétaire | Maximos Sénétakis | Nouvelle Démocratie | 170 | 50 | 3 | |
Secrétaire | Maria Bolari | SYRIZA | 179 | 38 | 3 | |
Secrétaire | Konstantinos Triantafyllos | PASOK | 176 | 43 | 3 |
Les questeurs et secrétaires pour la troisième session parlementaire sont élus le . Tous les candidats présentés sont élus[A 8].
Fonction | Nom | Groupe politique | Pour | Blancs | Nuls | |
---|---|---|---|---|---|---|
Questeur | Konstadínos Koukodímos | Nouvelle Démocratie | 151 | 35 | 12 | |
Questeur | Iordanis Tzamtzis | Nouvelle Démocratie | 151 | 35 | 12 | |
Questeur | Athánasios Athanasíou | SYRIZA | 151 | 43 | 1 | |
Secrétaire | Christos Dimas | Nouvelle Démocratie | 151 | 35 | 12 | |
Secrétaire | Konstantínos Katsafádos | Nouvelle Démocratie | 151 | 35 | 12 | |
Secrétaire | Ioánnis Kefaloyánnis | Nouvelle Démocratie | 151 | 35 | 12 | |
Secrétaire | Maximos Sénétakis | Nouvelle Démocratie | 151 | 35 | 12 | |
Secrétaire | Maria Bolari | SYRIZA | 151 | 43 | 1 | |
Secrétaire | Christos Gokas | PASOK | 155 | 36 | 9 |
Sept groupes politiques sont représentés au Parlement grec au début de la XVe législature : Nouvelle Démocratie, la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA), le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK), les Grecs indépendants, Aube dorée, la Gauche démocrate (DIMAR) et le Parti communiste de Grèce. Aucun parti n'a obtenu la majorité absolue. La majorité parlementaire est issue de Nouvelle Démocratie, qui bénéficie du soutien sans participation du PASOK et de la DIMAR.
Plusieurs députés quittent au cours de la législature le groupe politique avec lequel ils ont été élus, soit de leur propre initiative, soit qu'ils en sont expulsés par le président de groupe. Plusieurs députés quittent notamment les partis de la majorité gouvernementale, car ils s'opposent à la politique menée par le gouvernement Samarás ou à certaines mesures législatives qu'il propose. Le gouvernement, dirigé par les conservateurs avec le soutien des socialistes et de la gauche modérée, applique une politique d'austérité budgétaire sous la surveillance de la troïka des créanciers internationaux. Or, une partie des députés de gauche désapprouvent ces mesures. Certains députés de Nouvelle Démocratie montrent également leur désaccord avec leur camp en quittant leur groupe parlementaire[34].
Au début de la législature, le gouvernement dispose d'une large majorité de 179 sièges, mais la stabilité de l'alliance tripartite est incertaine[35]. Le départ de plusieurs députés, notamment du PASOK qui perd 8 de ses 33 membres au cours du second semestre 2012, fragilise la coalition. À la fin de l'année 2012, la majorité compte encore 167 députés, mais seulement 150 sur 300 sans la DIMAR, dont le soutien n'est pas acquis[36].
Lorsque la DIMAR quitte la majorité en , le Premier ministre effectue un remaniement ministériel qui consolide le soutien du PASOK, dont plusieurs membres entrent au gouvernement[37]. La coalition dispose alors d'une courte majorité de 153 députés[38].
Par ailleurs, les Grecs indépendants connaissent des dissensions internes au cours de la XVe législature. À partir de la fin 2013, 8 des 20 membres du groupe quittent successivement le parti, dont ils désapprouvent la direction[39].
Une partie des députés devenus indépendants se réunissent en pour créer un groupe nommé Députés démocratiques indépendants. Il comprend d'anciens membres de Nouvelle Démocratie, du PASOK, de la DIMAR et des Grecs indépendants sous la direction de Théodoros Parastatidis. Composé de 11 députés lors de sa création, il compte 16 membres à la fin de la législature, ce qui en fait le quatrième groupe politique au Parlement, à égalité avec Aube dorée[40].
Au total, à la mi-, 24 députés ne font plus partie des sept groupes politiques élus en , dont 16 sont membres des Députés démocratiques indépendants et 8 ne font partie d'aucun groupe[40].
Groupe | |||
---|---|---|---|
Nouvelle Démocratie (ND) | 129 | 127 | |
Coalition de la gauche radicale (SYRIZA) | 71 | 71 | |
Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) | 33 | 28 | |
Grecs indépendants (ANEL) | 20 | 12 | |
Aube dorée (XA) | 18 | 16 | |
Gauche démocrate (DIMAR) | 17 | 9 | |
Parti communiste de Grèce (KKE) | 12 | 12 | |
Députés démocratiques indépendants (ADV) | - | 16 | |
Non-inscrits | - | 9 | |
Total | 300 | 300 |
Níkos Nikolópoulos (Achaïe) est exclu de Nouvelle Démocratie le à la suite de ses critiques virulentes envers la politique du gouvernement[41]. Après avoir été membre des Députés démocratiques indépendants, il intègre les Grecs indépendants le [42].
Nikos Stavrogiannis (Phthiotide) est exclu de Nouvelle Démocratie le , après s'être opposé publiquement à la politique du gouvernement[43].
Ioánnis Micheloyannákis (Héraklion) quitte la DIMAR le en exprimant son désaccord avec le gouvernement qu'elle soutient[44]. Il rejoint la SYRIZA le [45].
Geórgios Kassapídis (Kozani) est exclu de Nouvelle Démocratie le , après qu'il s'est abstenu sur le vote de mesures budgétaires proposées par le gouvernement[46].
Markos Bolaris (Serrès), Angéla Guérékou (Corfou), Michalis Kassis (Ioannina), Yánnis Koutsoúkos (Élide), Théodoros Parastatidis (Kilkís) et Konstantínos Skandalídis (Athènes A) sont exclus du PASOK le même jour et pour les mêmes raisons[47]. Parmi eux, Angéla Guérékou, Michalis Kassis, Yánnis Koutsoúkos et Konstantínos Skandalídis sont réintégrés le [48].
Mimis Androulakis (Athènes B) quitte le PASOK le , en désaccord avec la politique de son parti[49].
Théodoros Soldatos (Leucade) est exclu de Nouvelle Démocratie le après avoir voté contre certains articles de la loi de finances pour 2013[50]. Il est réintégré le [51].
Andréas Lovérdos (Athènes B) est exclu du PASOK le après qu'il a fondé la RIKSSY[36]. Après avoir été membre des Députés démocratiques indépendants, il est réintégré au groupe du PASOK le [52].
Kostas Markopoulos (Eubée) et Ioannis Kourakos (Le Pirée B) quittent les Grecs indépendants le car ils sont en désaccord avec la direction du parti[53]. Kostas Markopoulos rejoint Nouvelle Démocratie le [51].
Odysséas Voudouris (Athènes B) et Paris Moutsinas (Magnésie) sont exclus de la DIMAR le parce qu'ils sont montrés favorables à l'exploitation de la liste Lagarde[54].
Christos Aïdonis (Dráma) quitte le PASOK le pour les mêmes raisons[55].
Le , onze députés ayant précédemment quitté leur groupe politique créent ensemble le groupe des Députés démocratiques indépendants. Celui-ci est composé de Christos Aïdonis (el), Mimis Androulakis (el), Markos Bolaris (el) Andréas Lovérdos, Théodoros Parastatidis (ex-PASOK), Geórgios Kassapídis, Níkos Nikolópoulos, Nikos Stavrogiannis (ex-Nouvelle Démocratie), Odysséas Voudouris, Paris Moutsinas (ex-DIMAR) et Ioannis Kourakos (ex-Grecs indépendants). Il est présidé par Théodoros Parastatidis[56].
Theodóra Tzákri (Pella) est exclue du PASOK le pour avoir voté une motion de censure présentée par la SYRIZA[57]. Elle rejoint les Députés démocratiques indépendants le [58].
Vyron Polydoras (Athènes B) est exclu de Nouvelle Démocratie le pour avoir voté contre l'ENFIA[59].
Petros Tatsopoulos (Athènes B) quitte la SYRIZA le à la suite de déclarations dans lesquelles il avait accusé des membres du parti de sympathies pour des organisations terroristes comme la 17N. La SYRIZA lui reproche de chercher à discréditer le parti[60]. Il rejoint les Députés démocratiques indépendants le suivant[61].
Georgios Davris (Achaïe) est exclu des Grecs indépendants le après avoir vivement critiqué leur président[62]. Il rejoint les Députés démocratiques indépendants le suivant[63].
Chryssovalandis Alexopoulos (Larissa) quitte Aube dorée le , expliquant vouloir se séparer du groupe parlementaire dont les membres sont poursuivis pour des actes criminels. Aube dorée le considère comme un traître[64].
Efstathios Boukouras (Corinthie) est exclu d'Aube dorée le [65]. Incarcéré dans le cadre du procès d'Aube dorée et soupçonné de détention illégale d'armes, il avait pris ses distances avec le parti[66].
Chryssoula Giatagana (Thessalonique A) et Konstantinos Giovanopoulos (Imathie) quittent les Grecs indépendants le en raison de désaccords internes avec le parti[67]. Ils rejoignent les Députés démocratiques indépendants le [68].
Nikítas Kaklamánis (Athènes A) est exclu de Nouvelle Démocratie le pour avoir voté « présent » sur le premier article du projet de loi omnibus[69]. Il est réintégré le [70].
Vassilis Kapernaros (Athènes B) quitte les Grecs indépendants le en raison de dissensions internes au parti lors de la campagne électorale pour les élections municipales à Athènes[71]. Il rejoint les Députés démocratiques indépendants le [72].
Mika Iatridi (Dodécanèse) quitte les Grecs indépendants le après le mauvais score du parti aux élections européennes dans sa circonscription[73]. Elle rejoint les Députés démocratiques indépendants le [74].
Vassílios Ikonómou (Attique) quitte la DIMAR le en raison de désaccords avec le positionnement du parti[75].
Ekateríni Márkou (Thessalonique B) quitte la DIMAR le pour des raisons similaires[76].
Grigoris Psarianos (Athènes A) en est exclu le même jour en raison de désaccords avec les dirigeants du parti[77].
Spyrídon Lykoúdis (liste nationale) quitte la DIMAR le et pour les mêmes raisons[78].
Rachíl Makrí (Kozani) est exclue des Grecs indépendants le en raison de dissensions internes au parti[79].
Panagiotis Melas (Le Pirée A) quitte les Grecs indépendants le après avoir annoncé qu'il envisageait de soutenir le candidat du gouvernement lors de l'élection présidentielle[39].
Niki Founda (Étolie-Acarnanie) annonce le qu'elle quitte la DIMAR en raison de désaccords internes[80].
Selon le règlement du Parlement grec, les groupes politiques sont présidés par leurs présidents de parti lorsque ceux-ci sont eux-mêmes députés[A 9]. Les présidents de groupe peuvent nommer deux représentants parlementaires pour les assister dans leur tâche ; les présidents du principal groupe de la majorité gouvernementale et du principal groupe de l'opposition peuvent nommer trois représentants parlementaires[A 10]. Ceux-ci sont également appelés porte-paroles parlementaires par la presse.
Parmi les 300 députés au Parlement grec, 288 sont élus dans les 56 circonscriptions législatives de la Grèce, et 12 sont élus sur les listes nationales.
Circonscription | Nombre de sièges |
---|---|
Athènes A | 17 |
Athènes B | 42 |
Le Pirée A | 6 |
Le Pirée B | 8 |
Attique | 12 |
Étolie-Acarnanie | 8 |
Argolide | 3 |
Arcadie | 3 |
Arta | 3 |
Achaïe | 9 |
Béotie | 4 |
Grévéna | 1 |
Dráma | 3 |
Dodécanèse | 5 |
Évros | 4 |
Eubée | 6 |
Eurytanie | 1 |
Zante | 1 |
Élide | 6 |
Imathie | 4 |
Héraklion | 8 |
Thesprotie | 1 |
Thessalonique A | 16 |
Thessalonique B | 7 |
Ioannina | 5 |
Kavala | 4 |
Kardítsa | 5 |
Kastoria | 2 |
Corfou | 3 |
Céphalonie | 1 |
Kilkís | 3 |
Kozani | 5 |
Corinthie | 4 |
Cyclades | 3 |
Laconie | 3 |
Larissa | 8 |
Lassithi | 2 |
Lesbos | 3 |
Leucade | 1 |
Magnésie | 5 |
Messénie | 5 |
Xánthi | 3 |
Pella | 4 |
Piérie | 4 |
Préveza | 2 |
Réthymnon | 2 |
Rhodope | 3 |
Samos | 1 |
Serrès | 7 |
Tríkala | 5 |
Phthiotide | 5 |
Flórina | 2 |
Phocide | 1 |
Chalcidique | 3 |
La Canée | 4 |
Chios | 2 |
Parmi les 300 députés de la XVe législature du Parlement grec, 35 sont élus pour la première fois, 247 sont réélus, et 18 reviennent au Parlement après une période d'absence[A 13].
Le Parlement est composé de 237 hommes et 63 femmes.
Composition des groupes politiques de la XVe législature du Parlement grec par genre des députés[A 13]
Le Premier ministre Antónis Samarás prononce son discours de politique générale le devant le Parlement grec[85]. À l'issue des trois jours de débat de politique générale, il reçoit la confiance du Parlement dans la nuit du par 179 voix « pour » et 121 voix « contre »[86].
Au début de la XVe législature, le gouvernement d'Antónis Samarás, issu d'une alliance tripartite entre la Nouvelle Démocratie, le PASOK et la DIMAR, dispose d'une large majorité de 179 sièges. Celle-ci est cependant progressivement affaiblie par la défection de plusieurs députés, qui quittent leur groupe parlementaire en raison de leurs désaccords avec la politique du gouvernement[36].
En , la décision unilatérale du Premier ministre de supprimer le groupe audiovisuel public Ellinikí Radiofonía Tileórasi (ERT) provoque la rupture avec la DIMAR, qui retire son soutien au gouvernement le . Le , le Premier ministre procède à un remaniement ministériel pour renforcer son alliance avec le PASOK : son président, Evángelos Venizélos, devient vice-Premier ministre, et plusieurs autres membres du PASOK entrent au gouvernement[37]. La coalition dispose alors d'une majorité de 153 députés au Parlement grec[38].
Le , le Premier ministre effectue un nouveau remaniement ministériel dans le but de donner un nouveau souffle politique à son gouvernement, après les élections européennes du 25 mai qui ont vu la victoire de la SYRIZA[87].
Un vote de confiance a lieu dans la nuit du . Il est remporté par le gouvernement avec 155 voix « pour » et 131 voix « contre ». Pour le Premier ministre, il s'agit de démontrer la stabilité de sa majorité parlementaire[88]. En effet, les tensions politiques se sont accentuées au cours des derniers mois, et l'élection présidentielle à venir met le camp du gouvernement en difficulté. Le président de la République doit être élu par le Parlement grec au début de l'année 2015 à la majorité des deux tiers ou des trois cinquièmes, soit 180 députés. Si les partis de l'opposition refusent d'appuyer le candidat du gouvernement, le Parlement devra être dissous et des élections législatives anticipées devront être organisées[89].
En , le Premier ministre décide d'anticiper de deux mois l'élection présidentielle pour mettre fin à l'incertitude politique qu'elle suscite. L'article 32 de la Constitution prévoit que le président de la République hellénique est élu par les députés à la majorité des deux tiers, soit 200 voix, aux premier et deuxième tour, ou à la majorité des trois cinquièmes, soit 180 voix, au troisième tour. Le gouvernement dispose d'une majorité de 155 députés. Au sein du Parlement, il recherche des appuis parmi les députés indépendants (DDI et non-inscrits — 24), la DIMAR (10) et les Grecs indépendants (12). Pour obtenir leur soutien, il présente la candidature de Stávros Dímas, considéré comme une personnalité consensuelle[90].
Le premier tour a lieu le : 160 députés votent pour Stávros Dimas et 135 votent « présent ». Outre les 155 députés de la majorité parlementaire, cinq députés indépendants ont voté « pour » : Chrístos Aidónis (ex-PASOK), Giórgos Davrís (ex-ANEL), Spyrídon Lykoúdis, Grigórios Psarianós et Ekateríni Márkou (ex-DIMAR)[91]. La stratégie du gouvernement est inopérante : l'échec du premier tour était attendu, mais le gouvernement espérait un score plus proche du seuil de 180 voix nécessaires au troisième tour[92].
Le deuxième tour a lieu le : 168 députés votent pour Stávros Dimas et 131 votent « présent ». Le candidat obtient ainsi huit voix supplémentaires parmi les députés indépendants : Chryssovalandis Alexopoulos, Efstathios Boukouras (ex-Aube dorée), Konstantinos Giovanopoulos, Mika Iatridi, Ioannis Kourakos, Panagiotis Melas (ex-ANEL), Vassílios Ikonómou (ex-DIMAR) et Geórgios Kassapídis (ex-Nouvelle Démocratie)[93].
Le troisième tour a lieu le : 168 votent pour Stávros Dimas et 132 votent « présent ». L'appel du Premier ministre à soutenir son candidat pour éviter des élections législatives anticipées est resté sans réponse, aucun député n'ayant rejoint le camp de la majorité lors de ce tour de scrutin[94].
L'échec des trois premiers tours de l'élection présidentielle entraîne la dissolution du Parlement grec, prévue par l'article 32 de la Constitution. La XVe législature prend fin le , et des élections législatives anticipées sont organisées le [94].
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