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Vladimír Škoda, né à Prague le , est un sculpteur français d'origine tchécoslovaque.
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Vladimír Škoda naît à Prague[1] en 1942[2].
Un oncle forgeron marque sa jeunesse, de même que son beau-père, le peintre Josef Vacke[3]. Ce fut Vacke qui lui a entrouvert un nouvel horizon en lui faisant connaître l'art moderne européen, chose relativement peu aisée à l'époque, sous le régime totalitaire, et en lui transmettant l'amour de la culture française[4].
Il grandit en ayant un intérêt particulier pour les mathématiques, la physique et la mécanique.
Alors que le plan quinquennal de la Tchéquoslovaquie se consacre à l'industrie lourde, il entame une formation de tourneur-fraiseur. Il exerce ce métier après avoir effectué son service militaire, puis suit des cours du soir de dessin en parallèle de son travail à l'usine[2].
En 1968, peu de temps avant que les troupes de l’Union soviétique envahissent la Tchécoslovaquie[3], il quitte son pays et s'installe en France, à Paris, pour recommencer ses études, mais dans le domaine artistique[2]. Il étudie pendant un an à l'École supérieure d'art de Grenoble (anciennement école des Beaux-Arts industriels de Grenoble), puis aux Beaux-arts de Paris dans divers ateliers de sculpture, dont le dernier est celui de César, à qui il voue une grande reconnaissance[4]. Il passe de la sculpture figurative à une exploration plus abstraite du métal, expérimentant avec le fil de fer avant de découvrir le potentiel créatif du fer forgé.
De 1973 à 1975, il séjourne à Rome comme pensionnaire de l’Académie de France à la Villa Médicis. Il crée une série de sculptures en fil de fer, des réalisations instituantes d’étroites interactions entre la main, le geste, l’outil et les matériaux[3].
À partir de 1975, date à laquelle il obtient la nationalité française, Vladimir Skoda amorce ses premiers travaux à la forge. C’est sur l’expérience corporelle et manuelle du métal chaud, dans son rapport tangible à l’acier, qu’il éprouve physiquement les mutations polymorphes de la matière dure. Son art axiomatise des formes universelles et formalise des valeurs mathématiques[3].
Avec le fer forgé, il s’est donné un principe : transformer le métal depuis une forme dans une autre sans perdition de matière[5]. Au fur et à mesure, il a pu quitter les contraintes formelles imposées par la forge manuelle pour aller vers des forges plus industrielles où le marteau pilon lui permettait de transformer un volume différent[6].
Fasciné par l’espace intérieur de la matière, la physique et l’alchimie, son œuvre évolue progressivement vers la forme sphérique. La "boule" commence à s’imposer et la sphère devient la figure tutélaire, première, d’abord d’aspect brut, puis ébauchée, spiralée, tronquée[3]...
La sphère est l'un de ses sujets de recherche prédominant[2]. Elle devient essentielle dans son travail et s’inscrit ensuite dans une progression pour explorer toutes les possibilités qu’elle a à offrir. Et il l’étudie bien en profondeur. Il s’intéresse à l’œuvre des architectes Étienne-Louis Boullée et Claude-Nicolas Ledoux. Il expérimente la géométrie non euclidienne, la géométrie Riemannienne ainsi que la géométrie de Lobatchevski. Il intègre dans ses sculptures en acier d’autres matériaux métalliques, comme le mercure ou le cuivre, et il travaille la surface par polissage ou, au contraire, en les gravant ou perçant[7].
Ses sphères[1], polyèdres et surfaces concaves ou convexes, posés au sol ou contre un mur, prennent diverses formes. Certaines sont en acier poli et réfléchissent l'espace. Entre microcosme et macrocosme, Vladimír Škoda varie les enveloppes et les formes de ses sculptures[2].
En 2004, Vladimír Škoda achète une ancienne usine de coutellerie à La Monnerie-le-Montel près de Thiers (ville où l'industrie coutelière est très importante)[2]. En octobre 2023, une exposition répartie sur neuf lieux autour de Clermont-Ferrand retrace sous forme de rétrospective son parcours artistique[2].
Au cours de sa carrière, Vladimir Skoda a également travaillé en tant que professeur : à partir de 1980 il a enseigné à l’École supérieure d’art du Havre, puis à l’École supérieure d’art et de design de Marseille (1985 – 1994), enfin à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (1994 – 2007)[8].
Ses œuvres sont présentes dans des collections publiques (ci-dessous), ainsi que dans des collections privées en France et en étranger (Commanderie de Peyrassol, Flassans-sur-Issole, France ; Fondation Clément, Martinique, France ; Centri di Ricerca, Enel, Pise, Italie etc.).
Nous pouvons retrouver ses œuvres installées en accès public :
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