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décrit dans le culte chrétien, la direction de la prière de liturgistes (en direction l'est prier) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Orient, dans la Bible et dans le Coran révèle un sens qui dépasse celui d'un point cardinal. « Marcher vers l'Orient », c'est-à-dire vers le désert, c'est marcher vers la sagesse, c'est-à-dire vers Dieu. Ce peut être aussi « se convertir », « choisir la voie droite ». Se tourner vers l'est pour prier revient à se tourner vers le soleil levant, la source de toute lumière.
Cette locution a connu diverses fortunes. En particulier, le langage « multiculturel » des jeunes et des banlieues a créé son contraire « Être à l'ouest » qui signifie « avoir tout faux » et dont la compréhension peut aller de « être démodé, ringard » quand on l'applique à la génération précédente, jusqu'à « être fou » . « Être à l'Ouest », c'est « perdre le nord », « être azimuté ». En effet, en occident, c'est le nord magnétique de la boussole qui enseigne la voie droite et non plus le « Dieu du croissant fertile » selon l'expression d'Odon Vallet[1] déterminant ainsi une métaphysique des points cardinaux.
Les synagogues, où que ce soit dans le monde, sont tournées vers Jérusalem. Les prières du matin se disent tournées vers l'Est seulement en Occident. Il n'y a pas de culte solaire dans le judaïsme, donc pas de prière adressée en direction du soleil levant. Le Saint des saints du Temple de Jérusalem se trouvait dans la partie occidentale du Temple, dont le soubassement, datant d'Hérode Ier le Grand, est aujourd'hui le Mur où vont prier les Juifs. L'Orient, en hébreu (KeDeM), comme en français, connote cependant l'idée d'« origine » : ce qu'il y a avant.
Les premiers chrétiens priaient vers l'est. Tertullien (entre 150 et 160 – c. 220) le déclare, en disant : « Nous nous tournons vers l'orient pour prier »[2]. Origène (c. 185 – c. 253) observe qu'il n'est pas facile de savoir « pour quelle raison, de toutes les directions qui existent, nous les chrétiens prions uniquement vers l'est »[3]. D'autres Pères de l'Église y ont donné des explications mystiques et symboliques.
Le cardinal Ratzinger note : « une chose est restée claire à l'esprit de toute la chrétienté : la prière vers l'Orient est de tradition depuis l'origine du christianisme, elle exprime la spécificité de la synthèse chrétienne qui intègre cosmos et histoire »[4]. Il ajoute immédiatement : « L'homme moderne ne comprend plus grand-chose à cette orientation » vers « le signe cosmique du soleil levant [qui] symbolise l'universalité de Dieu »[5].
Actuellement on donne souvent à l'expression ad orientem (vers l'est) une signification diverse : celle de l'orientation du prêtre qui célèbre la messe ayant le peuple derrière lui, sans égard pour l'est géographique. La position contraire avec le célébrant qui fait face au peuple est appelée versus populum.
C'est ainsi qu'on a employé l'expression ad orientem en parlant de la messe célébrée par le pape Benoît XVI le dans la chapelle Sixtine, tourné en réalité vers l'ouest, car l'ancien autel de la chapelle Sixtine se trouve contre le mur occidental, sous la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange[6],[7]. Le Bureau des célébrations liturgiques pontificales a confirmé concernant cette célébration ad orientem de Benoît XVI qu'il s'agissait là « de ne pas altérer la beauté et l’harmonie de ce joyau architectural, en préservant sa structure du point de vue de la célébration » le reste de la messe s’est déroulé « selon le Missel ordinaire, introduit par Paul VI, après le concile Vatican II »[8].
Dans le passé il n'y avait contradiction aucune entre les deux expressions ad orientem et versus populum. Les éditions du Missel romain avant la réforne de l'an 1969, y compris l'édition 1962, contiennent la phrase: « Si altare sit ad orientem, versus populum, celebrans versa facie ad populum, non vertit humeros ad altare, cum dicturus est Dóminus vobiscum, Oráte, fratres, Ite, missa est, vel daturus benedictionem[9] ». Et les églises les plus anciennes de Rome sont orientées, comme le Temple de Jérusalem, avec l'entrée à l'est et l'autel à l'ouest, d'où le célébrant tourné vers l'orient réel regarde aussi vers le peuple[10].
Comme la position versus populum, quoique minoritaire comme usage, n'était pas exclue avant le concile Vatican II et était même imposée par la structure de certaines églises (par exemple, les papes toujours célébraient versus populum dans la basilique Saint-Pierre), ainsi après ce concile la position ad orientem n'est pas bannie. On n'impose aucune obligation et se borne à indiquer la convenance de pouvoir adopter la position versus populum: « Il convient, partout où c'est possible, que l'autel soit érigé à une distance du mur qui permette d'en faire aisément le tour et d'y célébrer face au peuple[11].
Le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a appelé plusieurs fois les prêtres à revenir à la célébration ad orientem pendant les parties de la messe au cours desquelles ils s'adressent directement à Dieu : « le rite pénitentiel, le chant du gloria, les oraisons et la prière eucharistique ». Il a exprimé ce propos dans un article publié dans L'Osservatore Romano le , dans un entretien donné au magazine Famille chretienne en et dans le cadre d'un congrès à Londres le [12],[13]. « Il est très important que nous revenions le plus tôt possible à une orientation commune des prêtres et des fidèles tournés ensemble dans la même direction – vers l’Orient ou au moins vers l’abside, vers le Seigneur qui vient (...) Votre discernement pastoral déterminera comment et quand cela sera possible ». Le le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a dit que ces expressions du cardinal Sarah « ont été mal interprétées, comme si elles annonçaient de nouvelles indications différentes de celles qui ont été données jusqu’alors dans les normes liturgiques et dans les paroles du pape sur la célébration face au peuple et sur le rite ordinaire de la messe ».
Aux premiers temps de l'Islam, avant l'expansion[14], les prières se disaient tourné vers Jérusalem. De nos jours, le mirhab indique la direction de La Mecque. Pour les habitants du Maghreb, c'est indéniablement « tourné vers l'Est », mais pas pour les habitants de l'Irak, de l'Iran, du Pakistan et de l'Indonésie.
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