Djurdjura
chaîne de montagnes en Algérie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le Djurdjura, en berbère Ǧeṛǧeṛ (ⴵⵕⴵⵕ), est un massif montagneux de Kabylie (Algérie) appartenant à la chaîne de l'Atlas tellien.
De forme lenticulaire, il s'étend sur une longueur de près de 110 km. Il culmine à 2 308 m au sommet de Lalla Khedidja et les cols qui le franchissent dépassent souvent les 1 000 m d'altitude. Sa ligne de crête, orientée est-ouest, se trouve à une soixantaine de kilomètres de la mer Méditerranée, dont il est séparé par la vallée du fleuve Sebaou, puis par les hauteurs de la région de Timizart et de Boudjima.
Ce massif est une réserve de biosphère reconnue par l'UNESCO depuis 1997[1], incluant le parc national du Djurdjura.
Le mot Djurdjura vient du berbère ; il est prononcé Ǧerǧer (Djerdjer). Ce terme est issu du mot ǧer (transformé en ger en kabyle actuel) qui veut dire « insérer au milieu », ainsi le terme Ǧerǧer, encore en usage chez les Touaregs, a pour sens « le central » ou « le milieu »[2]. Les toponymes, en général, subissent moins les transformations de la langue à travers le temps et malgré l'évolution du phonème Ǧ vers G[3], le terme Ǧerǧer a gardé sa prononciation initiale. Ainsi, Ǧerǧer pourrait être nommé par ces habitants en lien avec l'élément central qui les unit.
Une autre explication suggère que Jrjr signifie « tas de pierre » [réf. souhaitée]. Terme retrouvé également sous la forme grgr (prononcé avec le g de « garçon »).
Youcef Allioui[4] donne une tout autre origine au mot Djurdjura. Jrjr serait la « hauteur », d'un mot composé ancien Jer n Jer ou Ğer n Ğer, « la montagne des montagnes ». On ne retrouve aucune trace de cette racine dans aucun dialecte amazigh, ce qui rend cette explication peu probable.
Les Romains l'appelaient « la montagne de fer » (Mons Ferratus) pour la nature de son sol.
Durant la période coloniale, le Djurdjura était le nom d’une commune mixte (commune mixte du Djurdjura) dont le chef-lieu se trouvait à Aïn El Hammam (anciennement Michelet). Cette commune regroupait les populations des Aït Yahia, Aït Yttouragh, Aït Bouyoucef, Aït Menguellat, Aït Attaf (Iattafen), Aït Ouacif, Aït Ouadrar (Iboudraren).
Mmis n’Djerdjer signifiant « fils du Djurdjura » s'est par la suite étendu pour désigner un montagnard. Un groupe de chanteuses kabyles a pris le nom DjurDjura en référence à la chaîne montagneuse.
Le Djurdjura est situé à une centaine de kilomètres au sud-est d'Alger.
On distingue deux parties :
C'est sur ce versant sud que l'on trouve la plaine ou vallée du Djurdjura proprement dite[pas clair], appelée notamment vallée du « Sahel-Djurdjura », s'étendant de la commune de Tazmalt jusqu'à Lakhdaria (anciennement Palestro).
Le Djurdjura se compose de deux chaînes distinctes :
Les principaux sommets sont :
Le col de Kouilal est franchi par la N30 (Tizi Ouzou-M'chedallah) et atteint par la N33 qui vient de Bouira à 46 km à l'ouest.
L'Anou Ifflis est le plus profond d’Afrique (1 159 mètres). Découvert en 1980, il est devenu en 1983 le gouffre le plus profond d'Afrique avec −975 m[5] et en 1986 le premier et le seul gouffre d'Afrique à dépasser les 1 000 m de profondeur. Ce gouffre aussi appelé « gouffre du léopard » est bien connu des spéléologues. Ce sont des expéditions franco-algériennes, puis espagnoles et belges qui ont permis de l'explorer au début des années 1980. La grotte du Macchabée présente un attrait touristique indéniable. D’accès difficile, elle se trouve près de Ain El Hammam (anciennement Michelet), à Azeru n Tijjr. Elle tire son nom de la découverte d'un cadavre humain par des spéléologues lors de la première exploration à la fin du XIXe siècle.
Les hydrologues qualifient le Djurdjura de « château d’eau percé »[réf. nécessaire] : la Kabylie étant parsemée de sources d’eau potable minérale et thermo-minérale.
La chaîne du Djurdjura offre toutes les caractéristiques de la haute montagne bien que son altitude ne soit pas très élevée (2 000 mètres en moyenne). Elle les doit à la nature de ses roches en calcaires liasiques escarpées en crêtes dentelées, pitons aigus et murailles gigantesques aux flancs abrupts.
Le versant nord qui plonge d'un seul tenant dans la vallée kabyle[pas clair] a une allure alpestre.
Le Djurdjura est exposé dans son ensemble à un climat méditerranéen, les hivers sont froids et neigeux, et les étés secs et chauds. Le froid et les précipitations augmentent avec l'altitude.
Le Djurdjura subit donc de nombreuses précipitations, l'hiver elles sont majoritairement sous forme de neige au-dessus de 800 mètres d'altitude. Cependant, lors des hivers les plus doux, la neige peut se trouver vers 1 200 ou 1 400 mètres en moyenne.
Le parc national du Djurdjura (superficie : 18 500 ha) a été créé en 1983 pour protéger le massif qui, de sommets enneigés en forêts épaisses, de gorges en vallons, du lac aux hauts plateaux, abrite une belle quantité d'espèces animales dont le singe magot, l'aigle botté, le sanglier, la hyène rayée, le faucon crécerellette (Falco naumanni) ou le héron cendré.
Dans leur Dictionnaire de la montagne, Sylvain Jouty et Hubert Odier avancent en 2009 que la Sittelle kabyle (Sitta ledanti), espèce rare et menacée découverte en 1975, est présente dans le Djurdjura[6], mais cet oiseau est endémique du Djebel Babor où il n'est connu que de quelques sites[7].
Le parc a été le théâtre de plusieurs incendies, notamment criminels, qui ont ravagé la forêt de cèdres, certains étant millénaires.
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