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paléoclimatologue française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Valérie Masson-Delmotte, née le à Nancy, est une paléoclimatologue française.
Co-présidente Groupe de travail I du GIEC (d) | |
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Directrice de recherche Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives | |
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Conseillère municipale Villejust | |
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Naissance | |
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Marc Delmotte (d) |
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Directrice de thèse |
Sylvie Joussaume (d) |
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Distinctions | Liste détaillée |
Elle est directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe no 1 du GIEC de 2015 à 2023. Elle fait partie des 100 personnes les plus influentes du monde en 2022, selon le magazine Time.
Valérie Masson-Delmotte est la fille de professeurs d'anglais[1]. Elle est diplômée de l'École centrale Paris en 1993[2]. Elle soutient en 1996 une thèse de doctorat en physique des fluides et des transferts[3] à l'École centrale Paris sur la « Simulation du climat de l'holocène moyen à l’aide de modèles de circulation générale de l'atmosphère ; impacts des paramétrisations »[2].
Elle est mariée avec l'ingénieur de recherche en climatologie Marc Delmotte, le couple a deux filles[1].
Depuis 1993[4], remarquée par Jean Jouzel[3], elle est chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement du Commissariat à l'énergie atomique (CEA)[5],[6].
Depuis 2008, elle est directrice de recherche au CEA[7]. Ses recherches portent sur l'évolution des climats passés et l'impact du climat futur. Elle a notamment participé à la reconstitution de la concentration en gaz à effet de serre de l'atmosphère sur les 800 000 dernières années[8]. Elle a également travaillé sur l'impact du réchauffement climatique sur l'Antarctique en 2070[9]. Elle avait contribué, en 2018, à plus de deux cents publications scientifiques[5],[6].
Valérie Masson-Delmotte a été en pointe dans la lutte contre le climatoscepticisme. En particulier, elle est à l'origine de l'appel des 400, en 2010, qui rassemblait environ 400 spécialistes du climat critiquant le « dénigrement », les « accusations ou affirmations péremptoires » ainsi que les « erreurs » de Claude Allègre ou Vincent Courtillot sur le sujet. Cet appel demandait aux instances scientifiques et politiques une réaction vis-à-vis des critiques dont ces climatologues étaient l'objet de la part de ces scientifiques niant la responsabilité humaine dans les changements climatiques[10],[11].
Elle a publié Climat. Le vrai et le faux, dont le but est de démonter les arguments climato-sceptiques et de montrer que les auteurs climato-sceptiques s'appuient largement sur des arguments développés dans la blogosphère anglophone[12]. Selon elle, en France, les climato-sceptiques sont notamment motivés par l'idée que la technique « permet et permettra de régler tous les problèmes »[12].
Elle fait partie de nombreux projets nationaux et internationaux dont le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Elle a contribué à la rédaction des quatrième et cinquième rapports du GIEC[5]. Le , elle est élue co-présidente avec le climatologue chinois Panmao Zhai (en) du groupe de travail no 1 du sixième rapport d'évaluation du GIEC, qui travaille sur les bases physiques du climat[3]. Elle a occupé ce poste jusqu'au 28 juillet 2023, date à laquelle le bureau du GIEC a été renouvelé pour la rédaction du septième rapport d'évaluation[13]. Elle est membre du Haut Conseil pour le climat, créé en 2018 et placé auprès du Premier ministre[14].
Elle est élue membre de l'Académie des technologies en 2019[15].
Le 22 avril 2022, elle est nommée au Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé comme personnalité désignée par le président de la République appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles[16].
Valérie Masson-Delmotte a écrit des ouvrages à destination des enfants, d'autres pour le grand public, afin d'expliquer les connaissances scientifiques sur l'évolution du climat et leurs impacts[17]. Elle a également été commissaire de plusieurs expositions sur ces thèmes[17] et fait de nombreuses conférences.
Elle effectue de la médiation scientifique dans les établissements scolaires ou dans les centres commerciaux pour toucher le plus grand nombre[18].
Elle a réalisé une critique scientifique du film Le Jour d'après[19].
À la suite de la canicule de l'été 2022, elle intervient le 31 août devant le président de la République Emmanuel Macron et le gouvernement au grand complet, donc quarante-deux ministres et secrétaires d’État, pour les former sur le changement climatique. Trente minutes de formation sont suivies d’un temps d’échange avec les ministres[1]. Elle explique que la France, en tant que pays industrialisé précocement, est responsable de l'accumulation du CO2 et du méthane dans l'atmosphère (des émissions gaz à effet de serre), contribuant donc au réchauffement climatique généralisé de la planète. Lors de sa présentation, Valérie Masson-Delmotte indique que l'empreinte carbone d'un français est en moyenne de 9 tonnes par an. Elle indique également que la France métropolitaine et ses territoires d'outre-mer sont particulièrement exposés aux conséquences du dérèglement climatique. Pour respecter le cap de hausse des températures à moins de 1,5°C, fixé par l'Accord de Paris, « la France doit (et peut) doubler son rythme de baisse d'émissions de gaz à effet de serre »[20].
En 2015, Valérie Masson-Delmotte a signé un appel, aux côtés d'une centaine de personnalités internationales, demandant à laisser les énergies fossiles dans le sol pour éviter un « crime climatique », comparé à un crime contre l'humanité[21].
En 2018, au début de la crise des Gilets jaunes, elle signe une tribune appelant à mettre en place une délibération citoyenne, qui trouve un débouché dans la Convention citoyenne pour le climat[22]. Elle intervient lors du premier week-end de celle-ci, le , afin de communiquer le socle d’informations minimales sur le réchauffement climatique[23],[24]. À la question de la première mesure à prendre pour la transition, elle suggère que la publicité est source de confusion pour les Français et les empêche d'évoluer vers la sobriété[25]. En 2022, elle regrette que « les mesures de la convention citoyenne pour le climat qui portaient sur la sobriété aient été écartées », ce qui lui donne l'impression d'une perte de temps[1].
En 2018, elle écrit une lettre au ministre de l'Éducation nationale pour que les sciences du climat soient mieux représentées dans les programmes du lycée[26]. Selon elle, les nouveaux programmes sont un recul sur la manière d'aborder le sujet, un retour aux années 1950-1970, sans que l'influence humaine ne soit abordée[27]. Le , Jean-Michel Blanquer saisit le Conseil supérieur des programmes pour ajouter « des contenus d'enseignement complémentaires sur les enjeux du changement climatique, du développement durable et de la biodiversité ». Celui-ci auditionne des experts du climat comme Valérie Masson-Delmotte et Jean Jouzel mais aussi François Gervais, physicien, spécialiste des supraconducteurs et climatosceptique.
Elle soutient les initiatives citoyennes telles que les traductions collaboratives des rapports du GIEC et s'interroge sur la possibilité de créer des résumés à l'intention des citoyens[28].
Lors d'une interview avec Le Monde en 2022, elle regrette que « la crise de l’énergie touche les plus fragiles, sans accompagnement adéquat » et que l'on ait baissé la fiscalité sur les carburants pour tous, ce qui « avantage ceux qui en consomment le plus »[1].
Elle tente de mettre en cohérence sa connaissance de l'urgence climatique avec son impact personnel carbone calculé avec l'outil MicMac, en étant végétarienne, en privilégiant les circuits courts et en se déplaçant en vélo à assistance électrique. Elle réduit ses voyages professionnels à ceux rendus nécessaires par sa fonction au sein du GIEC, qu'elle compense par des projets de reboisement en France gérés par Reforest'Action[29].
En avril 2023, elle s'exprime à la soirée de soutien aux Soulèvements de la Terre menacés de dissolution et y défend l'utilité des mouvements sociaux en tant que catalyseurs de la transition écologique et le droit à la liberté d'expression[30]. Le , elle fait part de son « incompréhension » face à une action des Soulèvements de la terre lorsque ceux-ci ont arraché des plans de salade expérimentaux consommant moins d'eau et moins d'engrais[31],[32].
Elle est victime notamment avec Serge Zaka, Magali Reghezza-Zitt ainsi que Christophe Cassou de cyberharcèlement sur la toile à l'été 2023 à la suite du rachat de Twitter par le millionnaire Elon Musk[33].
En septembre 2023, elle soutient en se hissant à son tour dans un arbre, les opposants à la construction de l'autoroute A69 reliant Castres à Toulouse, jugée anachronique[34].
Valérie Masson-Delmotte a reçu de nombreux prix[2] :
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