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université publique de Cracovie (Pologne) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’université Jagellon de Cracovie (en polonais : Uniwersytet Jagielloński) fondée en 1364 par le roi de Pologne Casimir III le Grand sous le nom d'Académie de Cracovie (Akademia Krakowska) est la plus ancienne université d'Europe centrale après l'université Charles de Prague. Son nom actuel de Jagellon est celui de la dynastie royale qui régna sur la république des Deux Nations (Pologne-Lituanie) et dont le premier roi Władysław II Jagellon, refonda l'université d'une manière durable en 1400[2].
Fondation |
1364 |
---|
Type | |
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Nom officiel |
Uniwersytet Jagielloński w Krakowie, Universitas Iagellonica Cracoviensis |
Régime linguistique | |
Fondateur | |
Recteur |
Piotr Jedynak (d) (depuis ) |
Devise |
Plus ratio quam vis (« Plutôt convaincre que vaincre ») |
Membre de | |
Site web |
(pl + en) www.uj.edu.pl |
Étudiants |
33 549[1] () |
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Effectif |
7 246 () |
Pays | |
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Ville |
L'université Jagellon de Cracovie est fondée, sous le nom d'Akademia Krakowska, le , par le roi Kazimierz le Grand qui reçoit la permission du pape d'établir une université à Cracovie (alors capitale de la Pologne). Cependant, le Studium Generale à Cracovie ne fonctionne qu'en 1367 avec seulement trois facultés (arts libéraux, médecine et droit), le pape Urbain V ayant refusé de fonder une faculté de théologie (alors la discipline la plus noble). Le Studium Generale nait sur le modèle de l'université de Paris.
Le premier chancelier de l'université est le juriste et évêque de Cracovie Piotr Wysz de Radolin, et les premiers professeurs sont tchèques, allemands et polonais, presque tous issus de l'université Charles de Prague, où leur grand maître est Matthieu de Cracovie[3]. Dans le monde universitaire de cette époque, on attend beaucoup des conciles et les professeurs de Cracovie sont favorables à celui de Pise en 1409. Lors du concile de Constance de 1414, le recteur de l'université de Cracovie, Paweł Włodkowic, se rend célèbre en Europe en défendant le principe de la tolérance religieuse envers les non-chrétiens et condamne la conversion par la force[4].
Le développement de l'université est interrompu par la mort du roi Kazimierz. Le monarque polonais suivant, Louis Ier de Hongrie, ne s'intéresse pas aux sciences, ce qui cause un long retard. Cependant, l'université est remise sur pied en 1400 par le roi Władysław Jagellon, fondateur de la dynastie Jagellon. Sa femme Hedwige (Jadwiga), couronnée « roi » de Pologne, contribue largement à cette restauration en léguant dans son dernier testament en 1399, une partie considérable de son domaine privé à l'université[5]. En 1397, elle persuade le pape Boniface IX de rétablir l'université en y intégrant la faculté de théologie. L'université de Cracovie est la seule université de Pologne jusqu’au XVIe siècle où sont fondées l’Académie de Vilnius par le roi Stefan Batory en 1578 et l’Académie de Zamość par le chancelier Jan Zamoyski en 1594.
Au XVe siècle, l'université connut son siècle d'or. Au nombre des facultés les plus prospères se trouvent la faculté du droit, où enseignent Stanisław de Skarbimierz et Paweł Włodkowic, et celle d'astronomie et de mathématiques, sous l'enseignement de Wojciech Brudzewski (qui met en doute le géocentrisme)[6]. Ses étudiants les plus célèbres sont Nicolas Copernic, Conrad Celtes et Bernard Wapowski. Y étudie aussi le créateur de la langue biélorusse, Francysk Skaryna.
L'université et son chancelier sont des partisans du concile œcuménique de Bâle.
En 1473, l’imprimeur Kasper Straube de Bavière installe à Cracovie la première presse[7]. Il est suivi par Johann Haller qui établit à Cracovie son imprimerie avant 1500. Parmi les personnalités qui influencent la philologie classique, figurent Grzegorz de Sanok, Paweł de Krosno, Stanisław Grzebski et Jakub Górski[8] ; l'hébreu y est aussi enseigné[9].
Au XVIe siècle, l'université commence à subir une crise. L'Académie de Cracovie se réforme trop lentement, tandis que les universités allemandes, sous l'influence de la Réforme, abandonnent les scolastiques médiévaux plus tôt. Aussi le magicien Johann Georg Faust et avant lui l'alchimiste Pan Twardowski seraient ses étudiants de l'époque. Malgré tout, l'université attire toujours des humanistes, dont des personnalités renommées comme Jan Kochanowski, Andrzej Frycz Modrzewski ou Marcin Kromer.
La crise dure jusqu'à la réforme inspirée par les Lumières et menée par Hugo Kołłątaj, représentant de la Commission de l'éducation nationale, administration centrale d’instruction publique fondée en Pologne après la suppression des Jésuites en 1773.
En 1817, l'université prend le nom de Jagellon en l'honneur de cette dynastie de rois de Pologne. Parmi ses grands professeurs du XIXe siècle figurent Karol Olszewski, Zygmunt Wróblewski, Józef Szujski, Michał Bobrzyński, Stanisław Tarnowski, Jan Niecisław Baudouin de Courtenay, Stanisław Estreicher, Napoleon Cybulski et Marian Smoluchowski.
Tout au long de son histoire, l'université attire des milliers d'étudiants venus de toute l'Europe. Au cours de la seconde moitié du XVe siècle, près de 40 % des étudiants viennent de l'étranger. Au cours des siècles, presque toute l'élite intellectuelle polonaise y est instruite.
En 1939, les Allemands mènent l'opération Tannenberg, connue aussi sous le nom d'Intelligentzaktion dont le but est l'extermination des cadres de la société polonaise. À Cracovie, au cours de la Sonderaktion Krakau, le chef de la Gestapo Bruno Müller demande au recteur Tadeusz Lehr-Spławiński (pl) de réunir tous les professeurs de l'université. Venus de bonne foi, ils sont arrêtés, puis déportés au camp de concentration de Sachsenhausen.
Aujourd’hui, l'université compte seize facultés, dont trois facultés de médecine regroupé dans le Collegium Medicum. Environ 50 000 étudiants s'y inscrivent chaque année, dont 65 % sont des femmes[réf. nécessaire].
L'université Jagellon possède plus de 100 bâtiments. Le plus ancien est Collegium Maius construit au XVe siècle. Il abrite aujourd'hui le Musée de l'Université Jagellon et sa vaste collection d'instruments historiques en lien avec l'astronomie, la météorologie, la cartographie, la physique et la chimie.
Le Collegium Novum, bâti entre 1873 et 1887, est toujours le siège du recteur de l'université. D'autres bâtiments de valeur historique sont situés dans le centre historique de Cracovie (1er campus) dont le Collegium Minus, le Collegium Witkowski, Collegium Iuridicum, le Collegium Broscianum, le Collegium Wróblewski et l'Arsenal de Ladislas IV.
L'adaptation de l'université aux exigences de l'enseignement supérieur et de la recherche modernes a conduit à la modernisation du 2e campus et à la construction de l'Auditorium Maximum (en fonction depuis 2005), avec un amphithéâtre pour 1 200 personnes.
Le 3e campus (pl) situé dans le district de Ruczaj et de Pychowice, à côté du Parc technologique de Cracovie. L'ensemble compte 100 000 m2 dévolus à l'enseignement. Il comprend des bâtiments pour les facultés des sciences de la vie, biotechnologie, biophysique, biochimie, chimie, géographie, géologie, mathématiques, physique, informatique, astronomie, gestion et communication sociale, science politique et études internationales, ainsi que le parc technologique (LifeScience Park) - un élément du Centre Jagellon de l'innovation ; la plupart des bâtiments sont déjà en fonction. Une ligne de tramway a été mise en service en 2012 pour faciliter l'accès au campus[10].
Il existe également des bâtiments en dehors des campus, comme le Château de Przegorzały (Institut d'études européennes), le Parc botanique, ou le Fort Skala (Observatoire astronomique).
Par ordre chronologique.
Avec 41 661 étudiants en 2018/2019 et 3 809 enseignants-chercheurs[12], c'est l'une des principales universités de Pologne[réf. nécessaire].
L'université est composée de 16 facultés[12] :
La bibliothèque universitaire est l'une des plus importantes du pays et la plus ancienne, avec près de six millions de volumes. Elle abrite une importante collection de manuscrits médiévaux, comme Des révolutions des sphères célestes (De revolutionibus orbium coelestium) de Copernic, ou le Codex de Balthasar Behem[13],[14].
Elle comporte aussi des ouvrages de la littérature clandestine (samizdat) de la période communiste (1945-1989).
L’une des propriétés les plus controversées de la bibliothèque Jagellonne est la collection dite du « fonds Berlinka » (en français : « fonds berlinois »). Ces fonds venus de la Bibliothèque d'État de Berlin, entreposés dans des châteaux et des grottes de l'Est de l'Allemagne d'alors (Silésie) pour les mettre à l'abri des bombardements de la fin de la Seconde Guerre mondiale, se sont retrouvés sur le territoire polonais à la suite des modifications territoriales de 1945. On y trouve les manuscrits originaux de compositions de Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart (plus de cent partitions), Ludwig van Beethoven (parmi eux l'Ode à la joie de la Symphonie no 9), Niccolò Paganini, Felix Mendelssohn, Luigi Cherubini, Franz Schubert, Robert Schumann, Johannes Brahms[15], les manuscrits des lettres de Martin Luther, de Gottfried Wilhelm Leibniz, d’Albrecht Dürer, de Johann Wolfgang von Goethe, des frères Grimm, de Georg Wilhelm Friedrich Hegel et d’Alexander von Humboldt[16]. Il n'y a aucun catalogue connu de cette curieuse collection, d’ailleurs rarement exposée.
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