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film français réalisé par Marcel Pagnol (1952) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Manon des sources est un diptyque cinématographique composé de deux films français, réalisé par Marcel Pagnol, sorti en 1952. Il est composé de deux longs métrages dont le second s'intitule Ugolin. Les scénarios sont à l'origine d'un roman publié dix ans plus tard[1] par Marcel Pagnol et découpé en deux parties, sous le titre L'Eau des collines. Une autre adaptation en deux films est produite et réalisée pour le cinéma par Claude Berri en 1986, également sous le titre Manon des sources mais différente, car s'inspirant davantage du roman de 1962.
Réalisation | Marcel Pagnol |
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Scénario | Marcel Pagnol |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Les Films Marcel Pagnol |
Pays de production | France |
Genre | Drame |
Durée | 235 minutes |
Sortie | 1952 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
En France au début des années 1950, dans un petit village de Provence près d'Aubagne, Les Bastides Blanches, les gendarmes recherchent Manon, une jeune sauvageonne de la région.
Dans les collines avoisinantes, une vieille femme, Baptistine, jette une malédiction sur le village, ayant appris que la tombe de son mari a été supprimée pour des raisons administratives. Elle est accompagnée de Manon.
À la terrasse du café, les notables parlent de cette Manon : elle est la fille du « Bossu des sources »; il s'est tué à la tâche car son domaine s'est avéré sans source d'eau et il a dû s'approvisionner chaque jour à plusieurs kilomètres. La région étant singulièrement sèche, les sources sont vitales et, en général, gardées secrètes par les paysans : « Une source des collines, ça ne se dit pas » commente même Philoxène, le maire-bistrotier. Les notables croient que Jean Cadoret, ce bossu, est un étranger qui proviendrait de Peypin, un village voisin. En réalité, il est l'enfant naturel d'une fille du village, Florette Camoins, que le Papet, l'un des principaux notables a fréquenté durant sa jeunesse ; son tort est d'avoir épousé un étranger. Plusieurs notables semblent découvrir l'origine du bossu et estiment que connaître ses origines aurait pu éviter une injustice, sans toutefois en dire plus. Monsieur Belloiseau, clerc de notaire à la retraite et dur d'oreille, raconte sa rencontre avec le bossu, sa femme et leurs deux enfants, un petit garçon et une fille. Quelques femmes viennent également commenter les propos des notables, en accusant Manon d'être une sorcière.
Les gendarmes arrêtent Manon et la ramènent au village. Elle est accusée d'avoir blessé un jeune homme du village, Polyte et d'avoir également dérobé des melons à Ugolin, paysan de la commune. Le chef de la gendarmerie organise immédiatement une sorte de procès public pour régler cette affaire. Tous se retrouvent dans la salle communale et les témoins défilent. L'instituteur, s'improvise avocat de Manon puis met en évidence l'obscurantisme et la superstition dont la plupart des témoignages fait preuve. Manon explique qu'elle s'est défendue en frappant Polyte à la tête, avec un bâton, car il a tenté d'abuser d'elle, sexuellement. On passe à l'affaire du vol des melons ce qui permet à Ugolin de témoigner qu'en réalité, il les a lui-même mis à disposition de Manon. Après une dernière intervention ironique de l'instituteur, Manon est libérée de toutes les charges contre elle.
De retour à leur terrasse, les notables rappellent que la fête de la fontaine du village va se tenir le lendemain.
Manon rejoint Baptistine dans les collines et cette dernière en parlant un patois provençalo-italien lui montre où et comment réaliser sa vengeance : « Maintenant tu as vu, fais ce que tu voudras ! ». Quelque temps plus tard, Manon croise l'instituteur qui cherche des cailloux pour sa collection. Manon, sans trop entrer dans le détail, lui explique à quel point Ugolin est un méchant homme. Elle raconte que, lorsqu'elle était enfant et en l'absence de source à proximité, elle, son frère et ses parents ont dû porter l'eau tous les jours sur des kilomètres. Ugolin a trouvé une source sur leurs terres après les avoir rachetées. L'instituteur la quitte. Peu après, Ugolin la rejoint et lui déclare son amour. Elle l'abandonne aussitôt à sa crise et son délire amoureux.
Plus tard le même jour, Manon sort de l'anfractuosité d'une paroi abrupte des collines ; elle porte des outils et une pioche.
L'instituteur montre ses cailloux à un ami. Il reconnaît apprécier Manon.
Le lendemain, la fête de la fontaine permet à Manon de venir au village. Pendant le discours commémoratif de monsieur Belloiseau lequel encense les vertus de la nature et de l'eau bienfaitrice, la fontaine commence à toussoter et, tout à coup, son débit s'arrête : les villageois, les paysans du coin et l'ensemble de la commune commencent à paniquer. Le maire, seul à être équipé du téléphone, annonce qu'il a pris contact avec l'ingénieur du génie rural du département.
Lors d'une réunion du conseil municipal, l'ingénieur du génie rural invité à présenter son rapport, livre ses hypothèses quant à la problématique orographique expliquant l'arrêt de la fontaine, dont l'eau provient d'une source des colines avoisinantes. À ce stade, la seule solution qu'il puisse offrir pour les habitants, animaux et cultures, consiste à organiser la livraison de l'eau au village par camion citerne. Cette formule est fort mal reçue par les villageois, éleveurs et cultivateurs de la commune. Le curé annonce pour le lendemain, une cérémonie à l'église pour prier et invoquer le Seigneur. Manon s'en retourne dès lors dans ses collines.
Sur les hauteurs, Manon surprend Ugolin priant au pied d'une statue de la Vierge et l'entend même confesser sa faute, qu'il veut réparer à tout prix.
Le lendemain à l'église, le curé prononce un sermon qui se révèle être un sérieux réquisitoire contre celui qui a commis la faute de dissimuler la source et d'avoir bénéficié de la mort du bossu mais également contre ceux qui se sont tus en connaissance de cause. Le prêtre attend que les responsables, présents dans l'église, se dénoncent eux-mêmes de manière à apaiser la colère divine.
À la sortie de l'église, l'instituteur rappelle à Manon que, le jour précédent, elle a évoqué une catastrophe à venir et lui demande si elle est à l'origine du tarissement de la fontaine. Elle nie, en précisant qu'elle aussi manque d'eau et qu'elle va devoir déménager à Aubagne, la plus proche grande ville.
Après le sermon, à l'occasion d'un d'honneur, une réunion se tient chez l'instituteur, dans le but de résoudre tous les problèmes liés à l'eau des collines. Rapidement, Ugolin est accusé d'être le responsable et les notables s'excusent de ne s'être simplement pas mêlés des affaires des autres. Ugolin se défend et rappelle qu'il a aidé le bossu en rachetant sa maison, Les Romarins, laquelle avait appartenu auparavant à Pique-Bouffigue, le frère de Florette, mère du bossu.
Manon révèle alors qu'Ugolin a bouché la seule source du domaine des Romarins, avant que le Papet, son père, en prenne possession ; ce qui est confirmé par Eliacin, un villageois ayant vu en personne Ugolin procéder à cette opération. La famille de Manon n'a jamais su que l'eau existait à proximité. L'absence d'eau dégrade considérablement la valeur du domaine, ce qui profite dès lors à tout acheteur éventuel, en l'occurrence, Ugolin.
Manon signale également que personne au village ne les a informés de la présence d'une source sur leur propriété. À la suite de ces faits, le frère de Manon, Paul, est mort empoisonné après avoir bu l'eau non potable de la citerne. À son tour, le bossu est mort de chagrin. Bien qu'Ugolin n'avoue pas explicitement son crime, tous ceux qui l'entourent ont arrêté leur avis à ce sujet. Ugolin s'enfuit de la réunion.
Quelques heures plus tard, Ugolin erre dans les collines. En proie à des hallucinations, il revoit le bossu, sa femme et ses deux enfants, Paul et Manon, en train de porter de l'eau sur le chemin ; puis il retourne aux Romarins.
Les notables du village décident de se rendre chez Ugolin pour officialiser la restitution des Romarins à Manon. Mais dès leur arrivée, ils découvrent sur la table de la maison la confession-testament d'Ugolin, lequel vient de se pendre à la branche d'un olivier du jardin.
Les notables souhaitent demander pardon à Manon et se rendent chez elle. Ils lui révèlent qu'Ugolin est mort et qu'il lui a cédé par testament Les Romarins. Contrits, ils lui demandent de venir à la procession organisée au village. Après qu'ils soient partis, l'instituteur révèle à Manon le suicide d'Ugolin — « […] l'hérédité, le remords, l'amour ? » — et surtout la persuade de rendre l'eau au village. Tous deux se rendent à la grotte et procèdent ensemble à l'opération.
Manon tente de persuader le curé de renoncer à la procession puisque l'eau va revenir tout prochainement. Toutefois, la procession a bien lieu et l'eau revient à la fontaine; les villageois sont heureux et le curé obtient son miracle.
Manon vend la ferme des Romarins à Anglade, un paysan voisin ; avec l'argent, elle veut soigner sa mère. L'instituteur avoue son amour à Manon.
En 1962, Marcel Pagnol publie L'Eau des collines, diptyque romanesque constitué des romans Jean de Florette et Manon des Sources. Il s'agit d'une adaptation du film, auquel il souhaitait ajouter un premier volet, sur le passé des personnages, en particulier de Jean, le père de Manon, à peine évoqué en flash-back dans le film. Le second roman reprend de loin la trame du film en y ajoutant des personnages et détails, tandis que le premier dépeint en détail l'histoire de Jean, le père de Manon. En 1986, Claude Berri a adapté L'Eau des collines en deux films : Jean de Florette et Manon des sources. Ainsi les deux films, bien qu'ayant le même titre, ont ainsi des scénarios assez différents.
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