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trésor monétaire gallo-romain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le trésor de Saint-Germain-de-Varreville est un trésor monétaire découvert en 2011 sur le territoire de la commune de Saint-Germain-de-Varreville. Datant du IVe siècle, il est acquis par la ville de Caen et conservé au musée de Normandie.
Trésor de Saint-Germain-de-Varreville | ||||
Le trésor de Saint-Germain-de-Varreville exposé au Musée de Normandie à Caen en 2018. | ||||
Type | Monnaie | |||
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Dimensions | 25 cm de hauteur | |||
Poids | 42 kg (monnaie : 38,2 kg) | |||
Matériau | Bronze/Argent | |||
Période | IVe siècle | |||
Culture | Rome antique | |||
Date de découverte | 2011 | |||
Lieu de découverte | Saint-Germain-de-Varreville | |||
Coordonnées | 49° 11′ 08″ nord, 0° 21′ 48″ ouest | |||
Conservation | Musée de Normandie | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Basse-Normandie
Géolocalisation sur la carte : Manche
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Le trésor est découvert à Saint-Germain-de-Varreville, dans le nord-est du département de la Manche, en , dans une exploitation agricole[B 1], située au sud du village[A 1], au-lieu dit « pièce à Trois Cornières »[G 1]. Le terrain, une zone de bocage[G 1], se situe sur une légère pente près du « Ruisseau de Buy » dans un sol composé de limon à une profondeur de 40 à 60 cm[A 1].
Aucun autre vestige n'est découvert à proximité de la cachette, à l'exception d'un morceau de tuile[G 2]. Il faut parcourir plusieurs centaines de mètres pour trouver des matériaux et de la poterie d'époque romaine[G 2].
Le découvreur du trésor, un agriculteur également propriétaire du terrain, découvre le vase rempli de monnaies lors de travaux de mise en place d'une clôture[B 1]. Le contenant est sorti de terre par l'agriculteur et son épouse, et le couple contacte des archéologues et la DRAC[C 1],[A 2].
Le trésor, d'une valeur estimée à 18 000 €, est acquis en 2015[D 1] par le musée de Normandie avec l'aide de l'État pour moitié car le découvreur ne se tourne pas vers d'autres acquéreurs[B 1]. Les pièces sont agglomérées les unes aux autres[D 1], principalement à cause de la corrosion issue l'oxyde de cuivre[G 3].
Une fouille du vase est réalisée durant l'été 2011[C 1] avec une méthode rigoureuse[A 3] par le service numismatique du Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales appelé aussi CRAHAM[G 4]. La première étape est la stabilisation du vase, puis le contenant est mis dans un coffrage en mousse et posé sur un table fixe[A 3]. Ces dispositions permettent d'être placé au-dessus du contenant lors des prélèvements[A 3]. Une armature métallique entoure le dispositif permettant d'y fixer les caméras et les appareils photographiques utilisés pendant que chaque couche du trésor est prélevée[A 3].
L'étape suivante consiste à enlever les monnaies par couches horizontales des plus récentes au plus anciennes, puis de ranger chaque lot dans des sachets individuels hermétiques[A 4]. Une étude est réalisée sur la position des pièces, ce qui a permis de supposer la présence de sac dans la partie supérieure du contenant[A 5] et d'estimer que le remplissage du contenant ne s'est pas déroulé en une seule fois[A 6].
Le vase est ensuite isolé[E 1], puis une fiche descriptive des pièces avec les éléments suivants est réalisée : position dans le récipient d'un lot de pièces, description des éléments naturels présents avec les pièces[A 3]. Chaque pièce est nettoyée et étudiée, la moitié du travail est réalisée durant l'automne 2019[C 1]. Entre 80 et 120 pièces sont nettoyées chaque jour et le traitement d'une pièce nécessite plusieurs heures[G 5].
Une fouille du site de découverte est réalisée en 2013[G 1]. Ces fouilles n'ont révélé presque aucun vestige de l'Antiquité, mais des éléments d'un bivouac de la Seconde Guerre mondiale très proche de la cachette du trésor[H 1]. Le seul élément antique retrouvé est une tuile retaillée, peut être déjà déterré dès 1944 et en relation avec le bivouac[H 1]. À plusieurs centaines de mètres du site de la cachette, une habitation probable datant de l'Antiquité a été découverte[H 1].
Le trésor est montré au public au musée des antiquités de Rouen pour une exposition "Mon trésor" du au [C 1].
Le trésor comporte 14 528[C 1],[F 1] monnaies datées de 310 à 348, pour un poids total de 42 kg dont 3,8 kg pour le contenant[C 1],[A 7]. L'ensemble est conservé dans son contenant d'origine, soit une céramique commune[A 1]. Les archéologues estiment que l'accumulation des pièces a lieu entre 336 et 348, de par la présence de nombreuses pièces des années 330[A 8].
Les monnaies sont des nummi, pièces de bronze avec très peu d'argent, d'un poids de 3 grammes et de 18 mm de diamètre[B 1], introduites dans la décennie 330[G 4]. Les pièces sont accumulées sur une période de dix ans et déposées dans le vase dans de petites bourses[C 1] de tissu qui ont disparu[D 1]. Avec le temps, les éléments (écorce, cuir, papyrus, peau, tissu) qui constituent le sac se sont désagrégés et les pièces ont été libérées, mais en restant dans leur position d'origine[A 9]. Des épis de céréales semblent avoir volontairement été déposés dans le contenant pour en absorber l'humidité[A 10].
Le sac dénommé « Fait 100-101 » reposait sur un sédiment argileux[A 11]. Dans le sac « Fait 104 », une petite corde blanche est découverte, qui devait servir à nouer ce sac[A 12]. La majorité des couches ou « faits » sont séparés entre eux par de fines couches d'argile qui ont permis aux archéologues de séparer les différentes pièces « en vrac » par période[A 13].
Dès l'année 2013, 6 471 pièces sur 14 528, soit environ la moitié, sont déjà nettoyées et commencent à faire l'objet d'une restauration[F 1]. Une partie seulement des pièces sont identifiées, soit 1 971[F 1]. Les archéologues ont découvert au fond du récipient quelques rares pièces du dernier quart du IIIe siècle (antoninien et aureliani) et beaucoup de la première moitié du IVe siècle[F 1]. 5 pièces datent d'avant 294, une pièce est estimée entre 294 et 310, une pièce entre 310 et 313, 9 pièces entre 313 et 318, 227 pièces entre 318 et 324, 225 pièces entre 324 et 330, 1 204 pièces 330 et 335, 268 pièces entre 336 et 341 et 31 pièces entre 341 et 348[F 1]. Le possesseur antique ajoute et retranche des pièces[E 1] dans ce qui apparait comme une cachette[D 1].
La découverte est parmi les plus importantes au plan européen selon la presse locale[E 1] ou un des plus « volumineux trésors monétaires découverts en France et en Europe pour cette période » selon Pierre-Marie Guihard et Guillaume Blanchet[F 1] car les trésors enterrés datant du IVe siècle sont rares dans le département de La Manche contrairement à ceux du IIIe siècle[G 2].
Dans l'Antiquité, il est courant d'enterrer son trésor puisqu'il s'agit du moyen le plus sûr pour le préserver[G 1]. Les pièces contenues à l'époque de l'enfouissement du trésor correspondent aux règnes des empereurs romains Constance II et de Constant Ier[A 14]. Une part importante des pièces déjà étudiées sont datées de la période 310 à 348 sont des imitations[F 1]. D'autres sont plus rares, comme celles frappées au nom de Flavius Dalmatius, appelé aussi Delmace, César de l'empereur romain Constantin Ier[F 1].
Différentes mentions sont retrouvées sur les pièces : pour l'ensemble 318-324 et 324-330 « Victoriae laet princ perp », « Beata tranquillitas », « Sarmatia devicta », « Providentiae augg / caess » ; post 330, c'est la mention « Gloria exercitus » sur le revers accompagnée d'enseignes ou de l'une des deux dénomination des suivantes « Urbs Roma » ou « Constantinopolis »[A 15].
Les pièces retrouvées sont frappées à Trêves, Lyon et Arles et accumulées en dix ans environ par une personne aux activités financières[D 1].
Le trésor « renseigne sur l'usage quotidien des pièces de monnaie pour les échanges »[D 1].
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