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La stratégie nationale pour l'intelligence artificielle (SNIA), préparée par le Gouvernement à partir du 20 janvier 2017 puis lancée en mars 2018 par le gouvernement français, à la suite de la mission Villani, vise à placer la France parmi les leaders mondiaux des disciplines scientifiques et techniques basées sur le traitement de l'information, dont en créant un réseau cohérent de pôles d'excellence en IA (via la labellisation d'instituts interdisciplinaires en IA) ; en créant des chaires individuelles dédiées à l'IA ; et en identifiant des centres d'excellence hors des instituts 3IA[1]. Ceci doit concourir à 3 objectifs principaux :
Dans sa seconde phase (2022-2025), la SNIA a 4 axes jugés prioritaires pour la France et l'Europe : l'IA embarquée, l'IA frugale, l'IA de confiance et l'IA générative[2]. Cette nouvelle phase de la SNIA s’articule autour de trois piliers stratégiques : le soutien à l’offre deep tech, la formation et l’attraction des talents, le rapprochement de l’offre et de la demande de solutions en IA.
Depuis janvier 2023, la coordination de la SNIA est confiée à Guillaume Avrin, rattaché au Directeur général des Entreprises du ministère de l'économie, des finances, de la souveraineté industrielle et numérique.
En lien avec plan France 2030, en 2017, des chercheurs, entreprises, start-ups et acteurs institutionnels ont été réunis durant 2 mois, à la demande du Gouvernement, pour définir les grandes orientations de la France en matière d'intelligence artificielle. Dix thématiques majeures, définies en amont, ont été retravaillées par 10 groupes de travail[3]. France Stratégie et le Conseil national du numérique (CNNum) ont piloté le groupe sur les impacts économiques et sociaux de l'intelligence artificielle qui a rendu son rapport le 21 mars 2017.
Le rapport Villani (2018), "donner un sens à l'intelligence artificielle"[4], après plus de 300 auditions d'experts du monde entier, a conclu au besoin d'encadrer le développement de l'IA avec un État moteur des transformations dans quatre champs stratégiques[5] :
Pour cela, le rapport recommande notamment de développer la recherche en IA, dont en créant des instituts interdisciplinaires d'intelligence artificielle (3IA) répartis dans le pays, pour rivaliser avec les moyens "quasi-illimités" des grands acteurs privés (GAFAM...) et pour anticiper les impacts de l'IA sur le travail et l'emploi dans de nombreux champs d'activité.
Par ailleurs, « deux axes majeurs ont émergé des travaux confiés aux institutions nationales sur les stratégies de développement de l'IA (Conseil d'État, commissions parlementaires, CNIL...) »[6] :
La SNIA a été présentée par le président de la République, en présence d'Anja Karliczek (ministre allemande de la Recherche), de Carlos Moedas (Commissaire européen à l'Innovation et aux Sciences), de Cédric Villani auteur du rapport sur l'IA et de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur de la Recherche et de l'Innovation lors du colloque “AI for Humanity” (29 mars 2018) au Collège de France, en insistant sur la recherche, l'ouverture des données et les enjeux éthiques ou sociétaux. (Remarque : l'expression “AI for Humanity” sera en février 2020 reprise par EDF, Thales et Total pour nommer leur premier laboratoire industriel conjoint de recherche en Intelligence Artificielle, installé dans le laboratoire EDF Lab à Saclay, et présenté comme devant développer une IA de confiance au service des systèmes critiques)[7]
Les années 2020 ont, avec ChatGPT notamment, vu émerger l'intelligence artificielle générative, ce qui a justifié la création (installation par Elisabeth Borne le 19 septembre 2023 à Matignon) d'un Comité de l'intelligence artificielle générative, présidé par Philippe Aghion (économiste) et Anne Bouverot (présidente du C.A de l'ENS). réunissant des acteurs de différents secteurs pour éclairer le gouvernement sur le sujet[8].
En janvier 2023, un coordinateur national pour l'intelligence artificielle (dit COSNIA) a été nommé. Il s'agit de Guillaume Avrin, diplômé de CentraleSupélec et des Arts et Métiers, docteur en robotique et neurosciences et antérieurement responsable du secteur IA du Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE). Rattaché au Directeur général des Entreprises du ministère de l'économie, des finances, de la souveraineté industrielle et numérique, en lien avec le Secrétariat général pour l'investissement et en s'appuyant sur les administrations concernées et sur les centres et laboratoires de recherche dédiés à l'IA, il doit articuler et piloter la SNIA au niveau interministériel.
Dotée de près de 1,5 milliard d'euros, la SNIA vise à renforcer les capacités de recherche en intelligence artificielle du pays, via notamment la création et le développement d'un réseau d'instituts interdisciplinaires d'intelligence artificielle, le soutien à des chaires d'excellence en intelligence artificielle, le financement de programmes doctoraux et l'investissement dans les capacités de calcul de la recherche publique[9].
Au sein de la stratégie, la Recherche a bénéficié d'un plan spécifique (le PNRIA, programme national de recherche en intelligence artificielle), coordonné par l'Inria[1] financé à hauteur de 45 % du budget de la SNIA et qui comprend les priorités suivantes (en 2024)[10] :
Un « programme Confiance.ai » réunit de grands acteurs académiques et industriels (français) des domaines critiques de l'énergie, la défense, des transports (autonomes notamment), de l'industrie 4.0. Pour créer une plateforme sûre, fiable et sécurisée d'outils logiciels, qui soit à la fois souveraine, ouverte, interopérable et pérenne dans les secteurs des produits et services critiques les plus concernés[11], ils y mutualisent leurs savoir-faire scientifiques et technologiques[12] ; il s'agit aussi de contribuer au cadre « technique » de la future proposition de règlementation européenne sur l'intelligence artificielle[11].
La seconde phase vise à[9] :
En 2023,
La Cour des comptes a produit un premier rapport d'évaluation (in itinere) des volets « Recherche » et « Enseignement supérieur » de la SNIA (les deux postes majeurs en termes de financement)[1]. Selon ce bilan, bien que les mesures prévues aient été pour la plupart mises en oeuvre (avec in fine 554,6 M€ engagés sur la période 2018-2022 pour le volet Recherche), « l'efficacité de la stratégie n'est pas avérée. Sur la période analysée, en nombre de publications en IA et sur un total de 47 pays comparés, la France conserve difficilement une place au 10e rang à l'échelle mondiale, et se maintient au 2e rang au niveau européen. La Cour des comptes recommande donc que les financements mobilisés soient davantage suivis (...). Enfin, dans une perspective d'attractivité des talents, certains outils de financement gagneraient à être pérennisés (...) Si la stratégie nationale de recherche n'a pas encore permis de renforcer la position de la France au niveau mondial, le premier volet a permis d'éviter un décrochage scientifique depuis 2018 »[1].
Selon la Cour, « l'évaluation montre que la SNRIA a permis une structuration des acteurs de la recherche en IA, alors que l'IA n'était pas identifiée comme discipline en tant que telle, même si elle doit encore gagner en maturité. « sur le volet recherche, les priorités sont recentrées dans cette seconde phase sur l'attractivité des talents et la prise en compte d'enjeux sociétaux, tels que la confiance dans l'IA et la frugalité dans son utilisation » (« La confiance – le fait qu'une IA se caractérise par son interprétabilité, son explicabilité, sa transparence et une identité « responsable – et la frugalité – le fait qu'elle soit durable et respectueuse de l'environnement – sont ainsi deux des quatre axes structurants du programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR) de 73 M€ adossé à la stratégie d'accélération »)[1] ».
La Cour recommande (en 2023) de :
Depuis 2018, près de 700 millions d'euros ont déjà été investis sur 1,5 milliard d'euros prévu pour la période 2018-2022.
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