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linguiste croate De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Snježana Kordić (prononciation en croate : /sɲěʒana kôːrditɕ/ Écouter), née le , est une linguiste croate[2].
Maître de conférences |
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Naissance | |
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Nationalité | |
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Formation |
Université de Münster (habilitation universitaire) Faculté des humanités et des sciences sociales de l’université de Zagreb (en) (master of science et docteur) Université d'Osijek (en) (baccalauréat universitaire ès sciences) |
Activités |
Linguiste, grammairienne, slaviste, professeur d’université, sociolinguiste, pédagogue, écrivaine scientifique, auteur de manuel |
Période d'activité |
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Site web |
Elle étudie la syntaxe et écrit sur la sociolinguistique. Kordić est connue parmi les non-spécialistes pour ses nombreux articles contre la politique linguistique puriste et normative en Croatie[3]. Son livre de 2010 sur la langue et le nationalisme vulgarise la théorie des langues pluricentriques dans les Balkans[4].
Snježana Kordić obtient un diplôme de l'université d'Osijek (1988) et un magistère en linguistique de la faculté de philosophie de l'université de Zagreb (1992). Elle obtient son doctorat à Zagreb (1993)[5]. En Allemagne, elle reçoit une habilitation en philologie slave (qualification au niveau du professorat) de l'université de Münster en 2002[6].
Kordić a enseigné et mené des recherches dans plusieurs universités croates et allemandes. De 1990 à 1991, elle est assistante à l’université d'Osijek et, de 1991 à 1995 à l’université de Zagreb[7]. Elle déménage ensuite en Allemagne[8] et devient maîtresse de conférence à l’université de la Ruhr à Bochum de 1993 à 1998[8] puis professeure associée à l'université de Münster de 1998 à 2004 et professeure invitée à l’université Humboldt de Berlin de 2004 à 2005. De 2005 à 2007, elle est maîtresse de conférence à l’université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main[9].
Les principaux travaux de Snježana Kordić en matière de recherche et d’enseignement portent sur la grammaire, la syntaxe, la linguistique de texte, la pragmatique, la lexicologie, la linguistique de corpus, la linguistique quantitative, la sociolinguistique[10] et la politique linguistique[11]. Elle est l'auteur de plus de 150[12] publications linguistiques, parmi lesquelles un manuel, un livre de grammaire et trois monographies, qui ont été traduites en anglais, en allemand ou en espagnol[13]. Ses livres ont reçu des critiques favorables dans de nombreuses revues philologiques du monde[a],[4],[48],[49].
La troisième monographie de Snježana Kordić[50] traite de sujets sociolinguistiques, tels que la politique linguistique en Croatie, la théorie des langues pluricentriques et la manière dont l'identité, la culture, la nation, et l'histoire[51] peuvent être mal utilisées par des linguistes motivés par des considérations politiques[5],[23],[52],[53]. Kordić a constaté que depuis 1990, le purisme et le prescriptivisme étaient les principaux traits de la politique linguistique en Croatie[54],[55],[56],[57]. Une interdiction de certains mots[58],[59] perçus comme « serbes » (qui étaient pour la plupart purement internationaux) et l’idée selon laquelle un mot est plus « croate » si moins de Croates le comprennent[15], produisent l'impression générale que seuls quelques linguistes en Croatie connaissaient la langue standard[21],[60].
Avec une multitude de citations[51],[52],[61] tirées des littératures linguistiques allemande, française, polonaise et anglaise, Kordić démontre que la langue des Croates, des Serbes, des Bosniaques et des Monténégrins est une langue polycentrique, avec quatre variantes standard parlées en Croatie, en Serbie, à Monténégro et en Bosnie-Herzégovine[62],[63],[64].
Ces variantes diffèrent légèrement, comme c'est le cas pour d'autres langues polycentriques (anglais, allemand, français, portugais et espagnol[52],[65] entre autres)[66],[67], mais pas suffisamment pour en faire des langues différentes[68],[69]. Ce fait ne suggère nullement un rétablissement d'un état commun, car des variantes standard de toutes les autres langues polycentriques sont parlées dans différents pays (par exemple, l'anglais parlé au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie et au Canada, ou l'allemand parlé en Allemagne, en Autriche et en Suisse[30]). Les exemples ci-dessus démontrent que la pluricentricité de la langue n'implique pas une unification linguistique. Chaque nation peut codifier sa variante de la langue[70].
Kordić critique une vision romantique de la langue et de la nation, très répandue en Croatie[21]. L'idée romantique selon laquelle langue et nation sont liées apparaît dans l'Allemagne du XIXe siècle, mais est abandonnée par la communauté scientifique au milieu du XXe siècle[51],[30]. Elle plaide également contre l'ingérence politique en linguistique[23],[71],[22],[24],[72],[73].
Quant au nom de la langue, Kordić ne le définit que pour les linguistes, laissant les non-linguistes nommer la langue comme ils le souhaitent[74],[75],[76].
La monographie obtient une couverture médiatique importante[30],[62],[68],[77], Kordić donne plus de soixante entretiens[78] sur son livre[79], loué par des intellectuels croates[80]. Le livre reçoit également des critiques négatives, à la fois en Croatie[81] et en Serbie, où des journaux hebdomadaires serbes l'ont estimé « beaucoup plus dangereux pour la linguistique serbe que pour la [linguistique] croate » ; il est « destructeur pour les Serbes » car il « libère le langage de la tradition serbe, le réduit à un outil de communication neutre sur le plan symbolique, il encourage l'indifférence à l'égard de la dénomination de la langue et du nombre de noms donnés à la langue serbe ». En Croatie, un groupe, Hitrec, a tenté de poursuivre en justice le ministre de la culture de l'époque affirmant que l'État ne devait pas parrainer ce livre[82],[83]. Toutefois, le procureur général de Zagreb refuse. La tentative elle-même de porter plainte est qualifiée de « chasse aux sorcières » par certains médias croates. En 2017, le livre de Kordić inspire[84] la Déclaration sur le langage commun, qui attire également l'attention des médias[85].
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