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écrivain française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sibylle Riquetti de Mirabeau, à la ville comtesse Roger de Martel de Janville, plus connue sous le nom de plume de Gyp, est une dramaturge, romancière et salonnière française, née au château de Coëtsal le et morte le à Neuilly-sur-Seine.
Comtesse |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Sibylle Marie-Antoinette Gabrielle Riquetti de Mirabeau |
Surnoms |
La dernière des Mirabeau, Gyp |
Pseudonymes |
Bob, Gyp |
Nationalité | |
Activités | |
Famille | |
Mère | |
Enfant |
Genre artistique |
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Arrière-petite-nièce de Mirabeau, Sibylle Marie-Antoinette Gabrielle Riquetti de Mirabeau est la dernière des Riquetti de Mirabeau. Elle a pour parrain son grand-oncle Adolphe Fourier de Bacourt.
La petite fille grandit dans le reproche permanent de ne pas avoir été un garçon, qui aurait pu continuer cette illustre lignée. Alors qu'elle est encore enfant, ses parents se séparent et elle suit sa mère, née Marie Le Harivel de Gonneville, qui s'installe à Nancy chez ses parents dans l'immeuble familial, place de la Carrière. Sa mère écrit pour Le Figaro. Son grand-père maternel, légitimiste malgré ses brillants faits d'armes sous l'Empire, ancien officier de la Grande Armée, se charge de l'essentiel de son éducation. Elle apprend l'escrime, l'équitation, la danse classique. Son père, lui-même légitimiste, la conduit à Frohsdorf, auprès du comte de Chambord.
À la mort de son père, en 1860, elle s'éloigne de sa mère, qui se livre aux mondanités et à la littérature, publiant dans divers périodiques sous plusieurs pseudonymes.
Elle épouse à Nancy, le — jour anniversaire du couronnement de Napoléon — le comte Roger de Martel de Janville, le couple aura trois enfants. Le jeune ménage s'installe à Paris, où Gabrielle pose pour Jean-Baptiste Carpeaux, puis à Nancy. Lors de la guerre de 1870, Roger de Martel est au Havre et se lie d'amitié avec Félix Faure, le futur président de la République. En 1879, les Martel s'installent définitivement à Neuilly-sur-Seine, à l'angle de la rue de Chézy et du boulevard Bineau.
La comtesse de Martel commence par publier quelques textes dans la Vie parisienne en février , puis dans la Revue des deux Mondes. À partir de , elle commence à publier en volume, sous le pseudonyme de Gyp, écrivant toutes les nuits, au total plus de 120 ouvrages dont beaucoup connaîtront le succès : Petit Bob, récit type de l’enfant terrible (), Une élection à Tigre-sur-mer (, basé sur l’expérience de Gyp au soutien d’un candidat boulangiste), Mariage civil (), Le Mariage de Chiffon (, roman popularisé par le film de Claude Autant-Lara de 1942)...
Cette production, abondante mais peu rééditée, montre un sens certain du dialogue, un esprit mordant, de l’humour, une grande capacité d’observation. Gyp se moque avec bonheur de la bonne société dont elle fait partie. Elle a créé des personnages qui demeurent des archétypes : l’enfant gâté, l’écolière précoce, la jeune épouse...
Une tentative de porter Autour du mariage à la scène échoua. Mademoiselle Ève () rencontre davantage de succès.
La dernière des Mirabeau recevait tous les dimanches à partir de midi jusqu'au dîner chez elle à Neuilly. Elle fit de son salon un lieu très couru de la vie parisienne. On pouvait y croiser de nombreuses personnalités de la vie mondaine et artistique de l'époque : Robert de Montesquiou, Marcel Proust, Edgar Degas, Maurice Barrès, Anatole France, Paul Valéry, Alphonse Daudet, Jean-Louis Forain, Auguste Vimar, Lucien Corpechot ou Edgar Demange.
Elle s'essaie aussi à la peinture, principalement des sujets religieux. En 1893, elle expose au Salon du Champ-de-Mars un tableau intitulé Je vous salue, Marie ![1].
Elle fut en butte à de perpétuels soucis d'argent, que son abondante production littéraire visait en partie à soulager. Malgré cela, elle racheta, en 1895, le château familial de Mirabeau, où elle fit faire d'importants travaux qui achevèrent de la ruiner et qu'elle dut revendre en 1907. Maurice Barrès s’en porta acquéreur.
Elle repose au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine.
Elle était la mère du neurochirurgien Thierry de Martel, dirigeant de l’hôpital américain à Paris, qui s’est suicidé à l’entrée des Allemands dans la capitale, le [2].
Violemment antisémite[3], collaboratrice de La Libre Parole de 1899 à 1901[4], Gyp voit dans les Juifs les destructeurs d’une organisation rêvée et imagine qu’avec « l’anéantissement de la puissance juive, reviendront toutes les gloires, toutes les grandeurs, toutes les beautés disparues de la France »[5]. Nombre de ses romans sont marqués de cet « antisémitisme notoire fréquent à l’époque dans la bonne société »[6].
Bien que proche amie d’Anatole France[7], la comtesse de Martel fut boulangiste, antidreyfusarde et passionnément nationaliste, dans le contexte de l'annexion de l’Alsace-Lorraine. Ce nationalisme l’entraîna à publier, dans la revue La Patrie illustrée, une série de caricatures hostiles aux Juifs. Elle avait, en outre, publié dans La Vie parisienne, de à , le journal fictif de Ludovic Trarieux, l’ancien Garde des sceaux fondateur de la Ligue des droits de l'homme et l’instigateur de la révision du procès du capitaine Alfred Dreyfus en le présentant comme un renégat converti au protestantisme en vue de faire un mariage avantageux[8]. En 1902, à l’apogée de son engagement politique, Gyp rejoint La Tribune française de Jules Guérin, journal qui se décrit ouvertement comme « anti-juif et nationaliste ».
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