Seviri augustales

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Dans l’Antiquité romaine, les seviri augustales sont un groupe de six (sex viri) affranchis, désignés pour l’année par la curie de leur cité, et choisis en fonction de leur richesse et de leur honorabilité. Ils participent à la célébration du culte impérial dans les provinces à partir d’Auguste, et assument les frais des sacrifices et des fêtes pluriannuels liés à ce culte, au nom de la population. Marque honorifique, la fonction de sevir donne droit à un licteur, qui le précède dans ses déplacements[1].

Sources documentaires

Quelques 2500 inscriptions relatives aux Augustales ont été retrouvées, funéraires ou honorifiques pour la plupart, qui témoignent du succès de cette institution. Par contre les sources littéraires antiques les concernant sont peu nombreuses[2]. L'aristocratique Pétrone dans le Satyricon met en scène de façon caricaturale les sevirs Trimalcion et Habinnas.

Parmi ces inscriptions, sont à noter les Fastes de Trebula Suffenas (cité du latium) mentionnant des jeux organisés par les seviri augustales, découverte en 1827, publiés en 1894 sous la référence CIL VI, 29681 mais analysés à partir seulement de 1958[3],[4].

Quatre fragments d'inscriptions[5] rattachés à la basilique Noniana d'Herculanum, à proximité de l'Aedes Augustalium forment une liste de quatre cent cinquante noms dont l'interprétation est controversée. Certains comme Guadano l'interprètent comme un album (liste de recensement) des Augustales, ce qui est refuté par la disproportion entre la taille de la liste (plusieurs centaines de noms voire mille dans son entièreté) et le nombre d'habitants d'Herculanum[6].

Fonction

Résumé
Contexte

Cette fonction apparaît sous le principat d'Auguste, mais reste cantonée aux municipes, car elle est absente de Rome même, ce qui rend sa constitution et son organisation difficile à appréhender[7]. Leurs dénominations dans les inscriptions les plus anciennes, sous Auguste et Tibére varient entre seviri augustales, magistri augustales ou augustales, ces diverses appelations pouvant se retrouver dans la même cité[8].

Les sévirs sont majoritairement des affranchis, mais peuvent aussi être des ingénus, hommes nés libres[9]. Le statut de sévir constitue un prestigieux couronnement de carrière pour un affranchi, citoyen libre mais de première génération et dépourvu de droit d’accès aux magistratures municipales. L'accès à la fonction requiert le paiement d'une summa honoraria destinée à la municipalité, généralement de 2000 sesterces pour les cas connus en Italie, somme néanmoins inférieure à celle dûe par les magistrats ou les prêtres municipaux. Des dépenses facultatives peuvent s'y ajouter[10].

Selon ce qu'indiquent les Fastes de Trebula Suffenas, les nouveaux sévirs entraient en fonction le et offraient des jeux (ludi augustales) sur le forum de la cité durant quatre jours. En complément exceptionnel, ils pouvaient offrir un banquet public aux décurions et aux Augustales[11]. D'autres inscriptions montrent que l'organisation de jeux pouvait être remplacée par le financement de travaux publics, sur décison des décurions[12].

Après leur année en fonction, les sévirs restent membres à vie du collège des Augustales. Dans la hiérarchie sociale des municipes, ils viennent après les décurions[13] et les chevaliers. En tant que corps constitué, ils disposent de lieux de réunion, possèdent des biens fonciers, reçoivent des legs, ont des places d’honneur dans les spectacles[9]. Ils se font bâtir des sépultures prestigieuses et ostentatoires, dont les inscriptions rappellent leur titre et leurs réalisations.

Les seviri augustales disparaissent après le milieu du IIIe siècle[14].

Notes et références

Bibliographie

Voir aussi

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