Ceuta
ville autonome espagnole en Afrique du Nord De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Ceuta, [s̻ət̪a] (prononcé en espagnol [ˈθeuta], du latin Septem Fratres[1] ; Abyla dans l'Antiquité ou Sebta ⵙⴱⵜⴰ en berbère et سبتة en arabe[2]) est une ville autonome espagnole située sur la côte nord de l'Afrique, frontalière avec le Maroc.
Ville autonome de Ceuta (es) Ciudad Autónoma de Ceuta | |
Armoiries |
Drapeau |
Administration | |
---|---|
Pays | Espagne |
Statut d'autonomie | 14 mars 1995 |
Sièges au Parlement | 1 députés 2 sénateurs |
Président | Juan Jesús Vivas Lara (PP) |
Pouvoir législatif | Assemblée de Ceuta |
Code postal | 51001–51005 |
ISO 3166-2:ES | ES-CE |
Démographie | |
Gentilé | Ceutien, Ceutienne |
Population | 82 787 hab. (2021) |
Densité | 4 475 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 35° 53′ 12″ nord, 5° 18′ 00″ ouest |
Superficie | 1 850 ha = 18,5 km2 |
Divers | |
Hymne | Ceuta, mi ciudad querida Ceuta, ma ville chérie |
Liens | |
Site web | ceuta.es |
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L'exclave espagnole est, comme sa voisine Melilla, située sur le continent africain, en face de la péninsule Ibérique, à environ quinze kilomètres des côtes de la province espagnole de Cadix. Ces deux exclaves sont les seuls passages terrestres qui relient l'Union européenne à l'Afrique. Ceuta est sous souveraineté espagnole (Plazas de soberanía) mais revendiquée par le Maroc depuis 1956.
Ceuta, d'une superficie de 18,5 km2[3], est constituée en grande partie par le territoire continental, terminé par la péninsule d'Almina, dominé par Monte Hacho, et au bout de laquelle se trouve la Punta Almina. Le port de Ceuta comme la totalité de la côte nord s'ouvrent sur le détroit de Gibraltar, pendant que la côte méridionale de la péninsule d'Almina borde la mer d'Alboran. La forme incurvée de la péninsule a permis, grâce à d’importants travaux d’aménagement — longues digues, terre-pleins gagnés sur la mer, quais… — la création d’un appareil portuaire de qualité[4].
Ceuta est située à l'entrée est du passage stratégique que constitue le détroit de Gibraltar, à environ 18 km du territoire britannique. En raison de sa proximité avec les côtes espagnoles, il est possible d'apercevoir les maisons de Ceuta depuis Algésiras.
Côté terre, la frontière entre l'enclave et le Maroc est matérialisée par un dispositif frontalier renforcé (mur, capteurs de mouvement, caméras, route de patrouille…). Au total, un millier d'hommes, pour les deux tiers issus de la Guardia Civil espagnole, y sont présents en permanence[4].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 11 | 11,4 | 12,2 | 13,6 | 15,7 | 18,8 | 20,9 | 21,5 | 19,8 | 17,5 | 14 | 12,1 | 15,7 |
Température moyenne (°C) | 13,4 | 13,7 | 14,6 | 16,4 | 18,8 | 22,3 | 24,9 | 25 | 22,8 | 20,2 | 16,4 | 14,3 | 18,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 15,8 | 15,9 | 17,4 | 19,1 | 21,9 | 25,7 | 28,9 | 28,5 | 25,8 | 22,8 | 18,8 | 16,4 | 21,4 |
Record de froid (°C) date du record |
1,3 2005 |
4,4 2012 |
7 2021 |
9 2013 |
10,4 2004 |
7,2 2010 |
16,3 2003 |
18 2006 |
15,3 2008 |
9,9 2018 |
7,3 2008 |
5,5 2008 |
1,3 2005 |
Record de chaleur (°C) date du record |
23 2021 |
25,2 2011 |
27,9 2015 |
28,1 2014 |
33,7 2012 |
35,3 2011 |
40,2 2009 |
38,8 2021 |
34,8 2009 |
33,1 2014 |
26,9 2006 |
25,5 2010 |
40,2 2009 |
Précipitations (mm) | 122 | 145 | 90 | 57 | 21 | 3 | 1 | 3 | 37 | 82 | 127 | 161 | 849 |
Nombre de jours avec précipitations | 8 | 9 | 6 | 6 | 4 | 1 | 0 | 0 | 2 | 7 | 7 | 10 | 60 |
Humidité relative (%) | 72 | 75 | 68 | 71 | 66 | 67 | 61 | 70 | 72 | 75 | 73 | 73 | 70,25 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
15,8 11 122 | 15,9 11,4 145 | 17,4 12,2 90 | 19,1 13,6 57 | 21,9 15,7 21 | 25,7 18,8 3 | 28,9 20,9 1 | 28,5 21,5 3 | 25,8 19,8 37 | 22,8 17,5 82 | 18,8 14 127 | 16,4 12,1 161 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Fondée par les Phéniciens, au VIIe siècle av. J.-C., la ville est riche d'une histoire culturelle féconde et originale du fait de sa position stratégique et différente à son tour de la culture environnante de l'Afrique du Nord, amazigh, maure puis arabe. Conquise par les Grecs phocéens et nommée « Hepta Adelphoi », elle devient carthaginoise à partir de 319[réf. nécessaire]. Après la victoire de Rome sur Carthage, les Numides occupent la ville jusqu'au règne de l'empereur Caligula, qui l'intègre à l'Empire dans l'année 40.
La Septa romaine, chrétienne et latine, dure jusqu'à la conquête musulmane, en 709, avec des parenthèses de domination vandale et byzantine. Elle appartient à la Maurétanie tingitane et en devient un centre commercial de premier ordre, profitant de sa situation de carrefour méditerranéen.
Les alternances dans la domination sur la ville se reflètent dans la culture prédominante à chaque époque. Sept siècles de domination musulmane effacent presque entièrement les vestiges romains et chrétiens de la ville.
La Constitution de autorise Ceuta à se constituer en une communauté autonome. Entre et 1991, Ceuta n'a pas eu recours à cette disposition et a constitué une commune de la province de Cadix. En , les Cortes Generales adoptent la loi organique accordant à Ceuta le statut de ville autonome (en espagnol : ciudad autónoma).
La gouvernance décentralisée de la ville repose sur deux organes :
Ceuta ne constitue donc pas une communauté autonome, à l'image de l'Andalousie, mais bénéficie d'institutions spécifiques, hybrides entre celles d'une ville et celles d'une autonomie.
Avant l'entrée de l'Espagne dans ce qui était alors la Communauté européenne, en 1986, la ville avait eu le statut de port franc. L'enclave est incluse dans l'Union européenne.
La population, d'origine espagnole et marocaine, comporte près de 45 % de musulmans[9].
Le castillan, langue officielle de l’État espagnol, est la seule langue officielle de Ceuta (la Cité Autonome de Ceuta ne reconnaît aucune langue co-officielle). Cependant, la population espagnole d'origine européenne et ayant le castillan pour langue maternelle ne compte que pour 55 % de la population totale. La population d'origine marocaine, qui compte environ 45 % de la population, a pour langue maternelle l'arabe ceutien, appelé dariya par le gouvernement espagnol.
Les habitants d'origine européenne sont pour la plupart unilingues, tandis que les musulmans sont la plupart du temps bilingues. Les autres groupes ethno-linguistiques sont peu représentés : les Juifs parlant le judéo-espagnol (plus particulièrement la jaquitía), la langue des Berbères, la langue sindhi parlée par les Roms, le portugais et le français[3].
Le secteur tertiaire joue un rôle important dans l’économie de Ceuta. L’agriculture et l’élevage étant rares, la pêche est la seule activité importante dans le secteur primaire. Le relief accidenté et la pénurie d’eau, d’énergie et de matières premières ont empêché le développement de la ville. De même, tant le secteur secondaire comme celui de la construction sont très restreints en raison du prix du foncier de plus en plus cher, bien que ce dernier secteur ait connu un développement remarquable au cours des dernières années. Ceuta, comme Melilla, a un statut de port franc. Elle bénéficie également d’un certain nombre d’avantages fiscaux, tels que des allégements fiscaux.
Chaque jour, entre 12 000 et 15 000 personnes — majoritairement des femmes marocaines — transportaient des paquets de dizaines de kilos contenant des marchandises de contrebande, qu'elles faisaient passer entre Ceuta et le Maroc. Elles essayaient de traverser la frontière autant de fois que possible dans une même matinée pour gagner en fin de journée l’équivalent de quelques dizaines d’euros[10]. Le métier est considéré comme des plus pénibles. En 2018, deux d’entre elles sont mortes en traversant la frontière et 84 ont été blessées d’après le rapport parlementaire marocain, un chiffre qui sous-estime la réalité selon des ONG espagnoles[10].
Ceuta exportaient chaque année pour sept cents millions d’euros de marchandises au Maroc[10].
Le mercredi 9 octobre 2019 les autorités douanières marocaines de Bab Sebta ont officiellement annoncé leur décision de la fermeture du passage frontalier Tarajal II servant jusque-là au transport des marchandises[11].
La fermeture des postes frontières de Bab Sebta ainsi que celui de Bab Mélilia a contribué à une augmentation des recettes douanières de 4 MMDH (milliards de dirhams) », ce qui a causé de grosses pertes économiques du côté espagnol[12].
À la suite d'une rencontre entre les deux ministres des affaires étrangères marocain et espagnol, Nasser Bourita et José Manuel Albares, le mercredi 21 septembre 2022 à New York, en marge de l’assemblée générale annuelle de l’ONU, les deux ministres ont annoncé œuvrer pour la réouverture des douanes courant janvier 2023[13].
Ces églises catholiques dépendent du diocèse de Cadix et Ceuta qui, lui-même, relève de la province ecclésiastique de Séville.
Les arènes de Ceuta furent construites en 1918, à Las Damas.
Depuis son indépendance en 1956, le Maroc revendique cette enclave, tout comme Melilla et les autres Plazas de soberanía, ceci bien que dans le traité de cessation du protectorat il ne fût fait mention des deux enclaves (existantes avant ledit protectorat espagnol) ou comme n'étant pas « continental » car insulaires pour les « présides ». Pour le Maroc, il s'agit d'un vestige du colonialisme et les médias marocains évoquent Ceuta comme « le préside occupé de Sebta ». L'Espagne considère pour sa part Ceuta comme faisant partie intégrante de son territoire, depuis 1995 en tant que ville autonome ou « autonomie » comme les autres régions espagnoles, et comme partie intégrante du royaume d'Espagne depuis 1580 et 1415 par « rétroactivité hispano-portugaise » comme indiqué dans l'historique ci-dessus.
La souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla n'est reconnue ni par la plupart des pays d'Afrique[14], ni par l'Union africaine[15], ni par l'Organisation de la coopération islamique, ni par la Ligue arabe, ni par l'Union du Maghreb arabe. Les pays membres de ces quatre organisations considérant que l'Espagne doit décoloniser ces territoires et les restituer au Maroc. Ces territoires revendiqués, espagnols ou portugais depuis près de six cents ans, ne font cependant pas partie de la liste des territoires non-autonomes en attente de décolonisation de l'ONU. L'Union européenne aide à financer la politique de lutte contre l'immigration clandestine dans cette région, et considère comme dépendance européenne les dépendances des États de l'Union (départements et territoires d'outre mer français, dépendances et îles éparses néerlandaises, françaises, danoises, et ici même espagnoles).
Étant les seuls points de passage terrestre direct avec le continent européen, Ceuta et Melilla sont sujettes à un afflux migratoire en provenance du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne. Chaque année, des centaines de migrants tentent de traverser la frontière pour se rendre en Espagne.
En , une entrée massive de migrants à Ceuta provoque une augmentation de la tension entre l’Espagne et le Maroc[16].
Dans la nuit du 16 au , des milliers de migrants ont traversé à la nage ou à pied la frontière entre le Maroc et l'Espagne. Plus de huit mille, dont beaucoup d'hommes jeunes, des femmes et des mineurs. Cette crise migratoire, sans précédent pour l'Espagne, aurait été orchestrée par le Maroc[17],[18] alors que les relations entre les deux pays se sont envenimées depuis l'accueil, fin avril 2021, en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, pour y être soigné du Covid-19. Ennemi du Maroc, il est notamment accusé par Fadel Breika, un opposant politique sahraoui, de « détention illégale », « tortures » et « lèse-humanité »[19].
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