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Orthobunyavirus schmallenbergense
Orthobunyavirus schmallenbergense, aussi appelé virus de Schmallenberg, est un virus, apparu en Europe en 2011, qui affecte le bétail (bovins, ovins et caprins) provoquant des maladies congénitales fœtales et de la mortinatalité[2]. En fait, il s'agit plus exactement de malformations néonatales mais non héréditaires car ne dépendant pas du patrimoine génétique parental ou de l'insémination artificielle).
En , 14 pays européens étaient touchés[3]. Les formes congénitales du virus sont en France surveillé chez les veaux, agneaux et chevreaux par la Plateforme nationale d'épidémiosurveillance en santé animale sous l'égide de l'ESA[4] qui a mis en évidence des contaminations durant trois saisons : printemps, été et automne[4].
Le virus avait été signalé fin avril 2013 dans la plupart des États membres de l'Union européenne. Il était présent dans plus de huit mille fermes. Au 1er mai 2013, en France métropolitaine, on a recensé près de 5 000 foyers de SBV congénital, principalement dans des exploitations bovines et ovines. Il y a eu 95 foyers entre le 1er septembre 2013 et le 12 avril 2014, dont 77 élevages bovins, 17 élevages ovins et un élevage caprin[5].
En 2015 le SBV congénital est considéré comme une maladie d’élevage, non règlementée[4]. En 2016, le SBV continue de circuler en Europe. Dans les anciens foyers, les animaux ont acquis une immunité mais le virus continue à se disperser vers des zones jusqu'ici épargnée ou vers des régions périphériques aux zones déjà infectées[6]. On ne sait toujours pas si c'est un virus introduit, mutant ou s'il circulait déjà depuis longtemps à bas bruit dans le cheptel bovin, ovins et caprins européen[6].
Ce virus de la famille des Bunyaviridae (genre Orthobunyavirus) est génétiquement proche du virus Shamonda et du virus Aino (qui eux n'ont été observés que chez des ruminants)[6].
Il a été reconnu par le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale de la Commission européenne[2] et l'institut Friedrich-Loeffler (institut allemand de recherches sur la santé animale)[7].
Il accède au rang d'espèce, nommée Schmallenberg orthobunyavirus d'après la ville allemande de Schmallenberg en Rhénanie-du-Nord-Westphalie où les premiers échantillons positifs ont été recueilli[2].
Il reste inactif à une température de 60°C pendant une durée de 30 minutes, est sensible aux désinfectants courants et ne se conserve que peu de temps en dehors de l'hôte ou de la source[8].
Chez l'animal adulte, l'infection se traduit par des symptômes généraux de type « fièvre, perte d'appétit, dégradation de l'état général, chute de la production laitière (parfois jusqu'à la moitié de la production normale), voire diarrhée, problème à l’expulsion du placentas et problème de reproduction, avortement. Chez les taureaux reproducteur cela peut rendre l’animal infertile ou des problèmes de viabilité des spermatozoïdes, plus ou moins longtemps »[6]
Chez l'embryon et l'animal nouveau-né, le virus qui a été transmis par voie placentaire au fœtus, provoque une mortinatalité et des malformations pour les veaux, agneaux et chevreaux atteints[9].
Les symptômes sont graves, entrainant la mort dans les 12 h après la naissance en général. Ce sont notamment :
Des anomalies neurologiques ont aussi été constatées à la naissance et peuvent durer de quelques heures à quelques jours. Outre les malformations le plus fréquemment constatées jusqu’à présent, les veaux atteints peuvent également paraître « normaux » à la naissance, ou présenter des troubles du comportement, comme une absence de réflexe de succion, des problèmes de coordination, une cécité et des malformations fréquentes du crâne. D'autre part, ces veaux peuvent généralement se tenir debout et marcher[10],[11].
La sensibilité des bovins est plus élevée que celle des ovins et des caprins, et la maladie affecte davantage les ovins que les caprins. Cette maladie affecte également les cerfs, chevreuils, daims, alpagas, bisons et autres ruminants sauvages[8].
La transmission semble assurée par des moucherons (Culicoides spp.) qui ont vraisemblablement été très actifs dans la diffusion de l'infection pendant l'été et l'automne 2011 chez des animaux qui ont par la suite mis bas en fin d'année 2011 et début 2012 [2].
Aucune contagion directe d'animal à animal n'a été constatée[12].
Il existe également une transmission verticale de la maladie, c'est-à-dire in utero, de la mère infectée au fœtus[13].
Une contamination par le sperme n'est pas exclue pour le moment.
Le diagnostic s’effectue d’après les signes cliniques qui sont assez caractéristiques. Toutefois, il est possible d'observer des formes atypiques, plus subtiles, surtout si le troupeau a déjà été infecté par l'infection[5].
Il est confirmé par une analyse PCR sur l'encéphale de l'avorton. Il est difficile d'interpréter la sérologie (dosage des anticorps) sur le sang de la mère car elle ne permet pas de déterminer si l'infection est récente ou ancienne[14].
Selon une estimation réalisée en il paraît peu vraisemblable que des risques existent pour l'humain[15], d'autant que les autres virus connus du genre Orthobunyavirus ne présentent pas de risque zoonotique[7].
Il n'y a pas de solution. Toutefois, il existe deux vaccin, qui est à effectuer un mois avant la reproduction. Il est conseillé de procéder à une désinsectisation pendant la période à risque. Il est possible d'organiser les cycles de reproduction de manière que la période à risque se déroule en hiver. Finalement, un logement sec, bien éclairé et bien ventilé réduit la présence des moucherons, ce qui réduit le risque[5].
- Un article à paraître du Journal des EID (Emerging Infectious Diseases Journal) annonce que le SBV appartiendrait en fait à l'espèce Sathuperi, et serait un ancêtre possible du virus réassorti Shamonda[16]
Il a été vraisemblablement apporté dans l'est de l'Angleterre par des moucherons en provenance d'Europe continentale[20]. Cette éventualité avait été identifiée comme un risque par les services du ministère britannique de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales (DEFRA)[20].
En 2014-2015, le virus a montré ses capacités à survivre chaque hiver, et quelques cas sont encore signalés dans le cheptel bovin européen. D'après les observations, les troupeaux déjà exposés au virus développent ensuite un haut degré d'immunité[21]. En France, peu de suspicions ont été déclarées dans les départements participants à la veille, mais « il est hautement probable que des cas suspects n’aient pas fait l’objet d’une déclaration »[4].
Comme une « circulation à bas bruit » est observée depuis 2011, avec le risque d'une éventuelle flambée épizootique (comme cela a été le cas pour le virus d'Akabane (en) (virus proche du SBV) en Australie), une prolongation de la surveillance du SBV a été recommandée pour 2015/2016[4] en s'appuyant sur un « réseau de vétérinaires sentinelles, à raison d’un vétérinaire volontaire pour chacune des 22 régions de France métropolitaine »[4].
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