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Région naturelle française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Savoie Propre ou Savoie-Propre, pour « proprement dite »[1], est une région naturelle et une région historique de la Savoie. Elle est successivement un pagus bourguignon (pagus Savogensis), un bailliage puis une province administrative (de 1723 à 1860) dans l'organisation territoriale du comté, puis du duché de Savoie.
Ce territoire porte parfois le nom de Savoie Ducale en raison de la présence de Chambéry sur ces terres, capitale du duché de 1295 à 1563, ou encore de Savoie basse[2].
La province de Savoie Propre correspond approximativement à l'actuel arrondissement de Chambéry. Ainsi on retrouve le Beaufortain avec Beaufort-sur-Doron, les Bauges avec Le Châtelard, la Combe de Savoie avec Montmélian, le val du Bourget avec Chambéry et Aix, l'Avant-pays savoyard et l'Albanais avec Rumilly (partagée aujourd'hui avec la Haute-Savoie).
Elle est bornée à l'ouest par l'ancien « pagus Bellicensis » (Bugey), à l'est par la Tarentaise, au sud par le Dauphiné et le Viennois, au nord par le « pagus minor albanensis », le pays de l'Albanais et le Genevois[3].
L'histoire de la Savoie Propre est décrite en grande partie dans les articles connexes de l'Histoire de la Savoie. Cette section ne traite donc que des points spécifiques à cette province.
La Savoie propre (le pagus Savogensis) apparait au IXe siècle pour la première fois au cœur du Royaume de Bourgogne dans la province de la bourgogne cisjurane. La Savoie Propre, cœur de l'État humbertien, se confond ensuite avec le comté de Savoie, avant que celui-ci et surtout son titre ne prenne une dimension territoriale dépassant les limites de l'actuelle région.
Six actes le mentionnent entre la fin du Xe siècle et 1036 sous les formes ager Savogensis, pagus Savogensis ou encore comitatus Savogensis[4],[5],[6],[7]. Toutefois, le territoire, non organisé, trouve son origine au VIIIe siècle, où il est mentionné dans le testament du patrice Abbon (en 739) puis dans Divisio regnorum ou Divisio imperii de Charlemagne (en 806)[8]. Dans ce dernier document, la vaste Saboia carolingienne se confond avec le pagus plus petit du XIe siècle[8].
Lothaire II donne les cités de Chavord, de Lémenc et d'Aix à sa femme Ermengarde en 866[8]. Cette donation démontrerait que l'ensemble serait détenu par l'empereur Louis[8]. Ainsi la Savoie Propre antique correspondrait au territoire formé par les mandements d'Aix, de Chambéry, de Montmélian et de La Rochette. Espace secondaire, il n'est pas organisé en comté et ne représente d'ailleurs qu'un décanat (voir ci-après), dépendant de l'évêché de Grenoble, situé dans le Dauphiné voisin. Le pagus Savogensis fait ensuite partie du royaume de Basse-Bourgogne en 855 puis du second royaume de Bourgogne en 933.
À la fin du XIIe siècle, le territoire entre dans les possessions des Humbertiens, à l'origine de la maison de Savoie[9].
Du XIIIe au XIVe siècle, la Savoie Propre est l'un des treize bailliages importants des États de Savoie avec comme chef-lieu Montmélian, qui « se posait là comme la clef des Alpes »[10],[11] (et non Chambéry). En effet, ce bourg possède une forteresse naturelle très vite transformée en citadelle, lui permettant de contrôler la combe de Savoie (débouché naturel de la Tarentaise et de la Maurienne), et au loin les Marches donnant accès au Dauphiné, ainsi qu'un pont sur l'Isère. En 1324, le comté de Savoie est réparti en huit bailliages dont celui de la Savoie, dont fait partie la Savoie Propre, qui comporte 17 châtellenies, sur un total de 77[12],[13]. Le bailliage de Savoie Propre regroupe, plus tard, quatorze châtellenies[14].
Le châtelain de Montmélian est d'ailleurs régulièrement le bailli de Savoie[15]. Il est le représentant du comte, c'est celui qui gère le territoire dans les domaines des finances, de la justice mais aussi militaire[12].
Au XVIIIe siècle, Victor-Amédée II de Savoie met en place une nouvelle organisation administrative créant ainsi une intendance générale, reprenant l'ancien duché de Savoie, et cinq intendances de province. Ainsi en 1723, le duché de Savoie est divisée administrativement en 6 provinces et 2 bailliages, dont la Savoie-Propre, le Genevois, le Faucigny, le Chablais, la Maurienne, la Tarentaise, et les bailliages de Ternier et de Gaillard. La province de Savoie Propre réunit 204 paroisses en 1723, et s'agrandit de dix par l'édit du [16].
À la suite de l'entrée du général Montesquiou, le , la province intègre la République française avec le décret du 27 novembre 1792, sous la dénomination du département du Mont-Blanc. Ainsi sur les sept nouveaux districts créés, celui de Chambéry est divisé en 22 cantons, regroupant 183 communes[17].
Par la loi du 28 pluviose de l'An VIII (), le département est réorganisé (amputé en partie en 1798 avec la création du département du Léman), la province évolue en arrondissement de Chambéry, avec 15 cantons et 175 communes.
Elle redevient, en 1815, une possession de la Maison de Savoie. Par l'édit du de Victor-Emmanuel rétablit neuf provinces dont celle de Savoie Propre, regroupant 13 mandements et 142 communes.
Malgré quelques évolutions en 1818, 1835, 1837, le découpage provincial demeure jusqu'à l'Annexion de 1860 pour devenir l'arrondissement de Chambéry dans le département de la Savoie, qui associe la province à celles de Tarentaise et de Maurienne.
Voici une présentation de l'organisation administrative du territoire à différentes époques, notamment lors de l'appartenance au duché de Savoie, de l'occupation française (1792-1814), puis dans le cadre de l'État français à partir de 1860.
Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, les châtellenies, plus ou moins autonomes, sont organisées, au sein du comté de Savoie, en bailliage. Le bailliage en Savoie (Bailivia Sabaudie), parfois appelé Savoie Propre, a pour siège le château de Montmélian. Les baillis sont également châtelains de Montmélian[13], même s'il a pu exister des exceptions au cours des périodes. Il comporte les territoires de la Savoie Propre, ainsi que de la Tarentaise et de la Maurienne[13].
En 1324, le bailliage est composé de 17 châtellenies, sur un total de 77 dans l'ensemble du comté[12], avec Chambéry, Le Bourget, Montfalcon, Cusy, Châtelard, Faverges, Entremont, Les Marches, Montmélian, Tournon, Ugine, Conflans, Tarentaise, Maurienne, Aiguebelle, La Rochette, Les Mollettes[13].
Par la suite, le nombre de châtellenies est abaissé à quatorze, avec Le Bourget ; Chambéry ; Châtelard ; Conflans ; Cusy ; Entremont ; Faverges ; Les Marches ; Montfalcon ; Montmélian ; Les Mollettes ; La Rochette ; Tournon et Ugine[14].
— : Jeoffrey/Soffred/Joffred/Geoffroy d'Ameysin (d'Amasino), bailli-châtelain[18] ;
1302 — : Aymon de Varembon, bailli-châtelain[25]
À partir de 1454, le bailli de Savoie, châtelain de Montmélian, est dit capitaine du château de Montmélian[42]
Dans le cadre d'une nouvelle organisation administrative du duché en 1816, la province de Savoie Propre, dont le chef-lieu est Chambéry, est organisée en treize mandements. Le mandement est le territoire qui correspond à l'ensemble des communes et paroisses appartenant à la châtellenie. La composition de certains mandements est modifiée à nouveau en 1814 :
Chacun de ces mandements est organisé à partir d'un chef-lieu (indiqué en italique) et composé par les communes suivantes (selon l'organisation de 1814) :
Les communes du mandement sont [47] :
Les communes ou paroisses du mandement sont [47] :
Les communes ou paroisses du mandement sont[48] :
Les communes ou paroisses du mandement sont[48]:
Les communes ou paroisses du mandement sont[48] :
Les communes ou paroisses du mandement sont[49] :
Les communes ou paroisses du mandement sont[49] :
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Les communes ou paroisses du mandement sont[50] :
Les communes ou paroisses du mandement sont[50] :
Les communes ou paroisses du mandement sont[50] :
Par lettres patentes du , données pour être mies en œuvre le , le roi Charles-Albert détache le mandement de Chamoux de la province de Savoie Propre pour l'agréger à la province de Maurienne, il sépare le mandement d'Albens de la province de Genevois pour l'incorporer à la province de Savoie Propre[51].
Le blason de la Savoie Propre correspond à celui de la Savoie et se blasonnent ainsi : De gueules, à la croix d'argent. |
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